Opendatasoft, éditeur d’une plateforme d’expériences data, a réalisé en partenariat avec l’institut de sondage Odoxa une étude sur “les usages de la donnée dans les organisations en France”. 4 profils d’organisation se dessinent du plus “data centric” au profil des “non engagées”… Si 78% des organisations sont déjà engagées dans une démarche de valorisation de données, elles ne sont en revanche que 21% à l’utiliser comme un véritable levier de transformation. Quant aux 22% restantes, elles ne sont pas encore dotées d’une stratégie data. Regard sur les résistances persistantes à la démocratisation des données en France.
Les profils type d’organisation en matière d’utilisation de la donnée
Si 21% des organisations démocratisent leurs données et peuvent être considérées comme “data centric”, la grande majorité reste dans une démarche d’adoption partielle.
Les organisations “data centric” sont principalement des organisations de moins de 5 000 salariés qui ont transformé leur façon de travailler et leur stratégie d’innovation grâce aux données. Elles ont établi une organisation solide (gouvernance, ressources, outils) ainsi qu’une culture partagée de la donnée pour tous.
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Parmi les 57% en cours d’adaptation, les organisations dites “conventionnelles” en matière d’utilisation de la donnée, représentant 33% des répondants, sont majoritairement des organisations de 5 000 salariés et plus. Elles ont presque tout pour être “data centric” (gouvernance, ressources, outils) mais font face à de dernières résistances sur la pertinence de diffuser une culture de la donnée pour tous, l’ouverture exhaustive de la donnée ne leur semblant pas être nécessaire.
“Cette cartographie est très éclairante sur le niveau de maturité des organisations en France concernant la démocratisation de la donnée. On s’aperçoit que seulement 21 % des organisations sont véritablement “data centric”, c’est-à-dire que la donnée a complètement changé leur façon de travailler et d’innover, au travers de nouvelles expériences d’information et de consommation de la donnée par tous (collaborateurs, partenaires business, clients, consommateurs-citoyens, etc.). Or, tout l’enjeu des prochaines années est de faire basculer les 79% restants sur ce chemin pour construire les organisations du futur, résilientes et transformées, en mesure de répondre aux crises contemporaines.”, explique Jean-Marc Lazard, CEO et co-fondateur d’Opendatasoft.
Un terrain favorable à l’utilisation et au partage des données…
Sans surprise, les décideurs déclarent à 85% que les données sont un axe de développement important bien que cela ne soit une priorité que pour 39%. La prise de conscience de la valeur des usages de la donnée reste inchangée (en regard de notre étude de l’année dernière). De nombreux bénéfices liés à l’utilisation des données sont clairement identifiés par les décideurs qui sont 8 sur 10 à y percevoir un apport en matière de transformation digitale, d’innovation, de performance des collaborateurs et de transparence.
31% des décideurs ont le sentiment qu’ils disposent de moyens nécessaires en termes de ressources, d’outils mais aussi de stratégie de gouvernance pour rendre les données accessibles et faciliter leur utilisation. En effet, la majorité des organisations françaises a aujourd’hui intégré des fonctions clés autour de la data comme celle de responsable de la gouvernance des données (dans 68 % des organisations) ou de l’acculturation des collaborateurs (65%).
… mais la démocratisation des données progresse lentement…
Seuls 36% des décideurs ont le sentiment que leur organisation est en avance concernant l’utilisation des données et ce sentiment est encore plus limité chez les collaborateurs (20%).
La prise de décision repose encore largement sur la perception des dirigeants (pour 71%) plutôt que sur l’analyse des données disponibles. Seuls 20 % des répondants estiment que les décisions sont systématiquement fondées sur une analyse des données.
Moins de 4 organisations sur 10 ont une stratégie d’utilisation des données et ont investi dans des outils de partage de données. Enfin, seulement 31 % permettent à tous les collaborateurs d’accéder en toute autonomie aux données, sans solliciter d’autres collègues et sans assistance technique. Quant au partage avec les partenaires (49%) ou les clients (47%), la démarche est encore peu exploitée
… car le partage de la donnée pose encore question
La moitié des décideurs (49%) estime que leur organisation ne réalise qu’un partage partiel, considérant que certaines informations sont trop confidentielles pour être partagées (jusqu’à 57% pour les plus de 5 000 salariés). En effet, 35 % des décideurs déclarent que le partage des données a été mis en place seulement pour les données nécessaires à l’accomplissement des missions de leurs salariés.
L’accès aux données dans les organisations est ouvert en priorité aux spécialistes informatiques (développeurs et responsables informatiques, 75%) ainsi qu’aux managers (73%).
Par ailleurs, les décisions liées à l’utilisation et au partage des données sont encore très verticales, et prises au niveau du Comité de direction ou de la Direction générale dans 7 cas sur 10.
Pour autant, l’ensemble des répondants reste confiant et compte accélérer dans les prochains mois. En effet les 3⁄4 des décideurs sont convaincus de la place centrale qu’occuperont les données dans la prise de décision à l’avenir. Les CDO (Chiefs Data Officers) et directeurs(trices) data estiment eux aussi à 85% que les organisations prendront des décisions exclusivement basées sur les données partagées.
“On observe que les organisations sont à la croisée des chemins. Certaines ont franchi plusieurs paliers et sont désormais le porte-étendard de la démocratisation de la donnée en France, quand d’autres manifestent encore des réticences liées à la crainte d’une fuite de données confidentielles. Elles ne pensent pas disposer d’outils de partage et d’exposition de la donnée sécurisés. La bonne nouvelle c’est que 4 organisations sur 10 comptent accélérer dans les prochains mois en matière de ressources, d’outils, de formation et de culture data. C’est de notre responsabilité de les accompagner dans cette transformation et de les aider à massifier l’utilisation de la donnée pour tous, en toute sécurité et au service de leurs écosystèmes.” conclut Jean-Marc Lazard.