Avec son plan #Essentiels2020, Stéphane Richard a dépeint, mardi 17 mars, le tableau d’une entreprise motivée – qui continue d’acter sa transformation numérique. Au-delà des annonces sur le réseau, le très haut débit ou encore la future nouvelle box de l’opérateur télécom, le PDG a présenté la diversification de l’entreprise comme levier fondamental du changement.
La vidéo d’introduction donne le ton. Pour l’annonce de son plan #Essentiels2020 par son PDG Stéphane Richard, mardi 17 mars, Orange souhaite se montrer réaliste sur les 5 dernières années et sa situation actuelle, mais également optimiste pour l’avenir. La vidéo est un clip rythmé, reprenant les grandes actualités qui ont fait les années 2010-2015, dans le secteur des télécoms mais également en géopolitique. Et Orange semble vouloir montrer une image décomplexée, se payant le luxe de faire apparaître dans la vidéo Xavier Niel, le patron d’Illiad (et du concurrent Free) en train d’asséner sa fameuse réplique lors de son show de 2012 : « C’est nous tous les pigeons. Enfin vous parce que moi je suis maintenant chez Free mobile ».
En clair, pour les années à venir, le premier opérateur français reconnait que la donne a changé. Mais il associe la concurrence musclée à un changement plus large, celui des conséquences de la « transformation numérique » qui créent des « attentes auxquelles nous devons évidemment répondre » souligne Stéphane Richard. Alors Orange vise haut et promet « une expérience client incomparable » à l’avenir. L’identité graphique de la marque évolue et met l’accent sur la variété et la personnalisation de la « customer experience » tout en conservant le logo carré.
Côté réseau, retour aux essentiels justement, avec 15 milliards d’investissement annoncés entre 2015 et 2018. De quoi « tripler le débit moyen data sur les réseaux fixes et mobiles » sur la même période.
Concrétiser son ambition sur les objets connectés
Mais surtout, le groupe entend aller chercher de nouveaux relais de croissance. Il se voit non seulement comme un acteur Over-the-top (OTT) qui propose contenus, applications et usages, quels que soient les supports, mais également comme beaucoup plus qu’un opérateur télécom. Pour les professionnels, Orange veut par exemple devenir le leader français de la cyberdéfense. Pour le grand public, le groupe veut se diversifier sur deux axes forts : les objets connectés et les services financiers sur mobiles.
En cela, il compte capitaliser sur une expérience accumulée ces dernières années sur ces deux thèmes : le groupe est conforté par le succès qu’il attribue à son offre de domotique Homelive mais également par le service Orange Money, dédié à l’Afrique et qui compte 13 millions d’utilisateurs (un chiffre que l’opérateur veut plus que doubler sur les 3 prochaines années).
Orange se voit donc concentrer ces prochaines années ses efforts sur les services de transfert d’argent par mobile, mais également (en Europe) sur les technologies de paiement sans contact et les usages de banque mobile.
Côté Internet des Objets, le groupe veut tout simplement être présent de A à Z sur la chaîne de valeur : de la distribution des objets jusqu’à la fourniture de services supplémentaires par exemple autour de la e-santé ou de la maison connectée. Le tout en gérant également tout l’écosystème des données générées par les objets connectés, le tout de la façon la plus ouverte possible. Un objectif qui fait écho à la volonté affirmée par ailleurs par Stéphane Richard de faire d’Orange « l’opérateur de données de l’entreprise » en BtoB.
Pour concrétiser son ambition, le groupe parie évidemment sur l’open innovation, sujet obsessionnel chez les grands groupes en ce moment. Il veut accompagner 500 start-up au niveau mondial d’ici 2020, que ce soit en corporate venture ou à travers ses Orange Fab.
Mais ce parti pris dans l’air du temps pourrait en valoir la peine : en 2018, Orange estime pouvoir dépasser 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour ses « nouveaux métiers ».