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Ouipharma.fr lance une messagerie pour connecter les professionnels de la pharmacie 

Spécialisée dans la publication de vente d’officines depuis sept ans, la plateforme Ouipharma.fr développe désormais une fonctionnalité pour connecter les acteurs du secteur. Aurélien Filoche, cofondateur du site, revient pour Alliancy sur cette nouvelle messagerie et le futur d’Ouipharma.fr. 

Guillaume Campo et Aurélien Filoche, cofondateurs de Ouipharma.fr

Guillaume Campo et Aurélien Filoche, cofondateurs de Ouipharma.fr

Alliancy. Quelle est la genèse du lancement de votre plateforme il y a sept ans ? 

Aurélien Filoche. Les vendeurs n’aiment pas trop dire qu’ils vendent leur officine ! Ça crée des tensions vis-à-vis de leurs équipes, des tensions avec les patients. Traditionnellement, si un pharmacien vend, il ne l’avouera que sous la torture. On a donc voulu apporter notre touche de digitalisation en constatant que personne n’était allé sur ce secteur. On a lancé un espace numérique sécurisé dans lequel des pharmaciens déposent leur pharmacie en vente, mais aussi des acteurs de la profession qui ont la main sur ces aspects-

là, comme des agences immobilières spécialisées dans la vente de tels établissements. Le but était de rapprocher les candidats de l’installation. Aujourd’hui, nous sommes leaders car nous avons eu un modèle de facturation fédérateur. On ne prend pas de commissions sur la vente, on fait payer les personnes qui veulent déposer des offres sur notre plateforme. 

Vous annoncez le lancement d’une nouvelle fonctionnalité sur Ouipharma, en quoi consiste-t-elle ?  

Aurélien Filoche. Une pharmacie sur cinq (20 %) se vend par des candidats inscrits sur Ouipharma. Après sept années d’activité, on a eu beaucoup de demandes des pharmaciens pour gagner en visibilité. On a donc créé une messagerie. Elle permet d’être contacté ou de contacter tous les spécialistes de la pharmacie inscrits sur Ouipharma. Nous sommes sur un marché en pleine mutation après la crise Covid, avec des âges de départ à la retraite de plus en plus élevés. On préconise une passation entre l’ancienne génération et la nouvelle. Cette messagerie va dans ce sens. 

Vous centralisez également des offres d’emplois dans le secteur. Y-a-t-il une pénurie d’employés ?

Aurélien Filoche. On est dans une crise de personnel. Il y a une pénurie de pharmacien qui est très difficile à combler. Le secteur cherche à recruter à tous les niveaux : des préparateurs, des pharmaciens, des magasiniers. Nous ne l’avions pas identifié au début. On peut analyser qu’on a rémunéré gracieusement des gens pour faire des tests Covid, mais aujourd’hui ils sont nombreux à réfléchir à leur avenir parce que cette voie est compliquée. Les équipes sont en souffrance en ce moment. Le modèle d’exercice du lundi au samedi fait peur, un peu comme dans la restauration. L’intérêt de l’outil est de créer un espace d’échanges dans lequel on peut rationaliser les débats. Depuis la crise covid, on a multiplié par dix le nombre d’annonces d’emplois. 

Où en est le marché de la pharmacie en France aujourd’hui ? 

Aurélien Filoche. En France, quand une personne est malade, la première chose qu’elle fait : elle va voir son pharmacien. Pas de médecin = pas de pharmacien. La désertification médicale et la disparition de la médecine générale en milieu rural affecte directement la pharmacie. Il y a des nouvelles mesures pour donner du sang neuf à cette profession de jeune médecin qui veut s’installer dans les grandes villes. Et le pharmacien est un bon point d’entrée parce que c’est le dernier bastion. Cela va encourager les médecins à s’installer parce qu’on a encore un bon maillage territorial. Il y a trop d’officines en ville et trop peu dans en milieu rural. 

Quelle pourrait être la prochaine fonctionnalité de votre application ? 

Aurélien Filoche. Ce qui me ferait le plus plaisir serait de connecter le pharmacien au médecin. Au moins une fois par jour, le pharmacien a besoin de contacter le médecin pour s’expliquer sur l’ordonnance. Il y a énormément d’échanges, mais aucun d’outil. Aujourd’hui, ça se fait mal parce que c’est difficile d’avoir le médecin au bon moment. L’idée est de créer des passerelles. On s’est branché avec des organismes d’Etat et la compatibilité est très simple. On va donc avoir une plateforme unifiée, standardisée pour que tout le secteur puisse l’utiliser. 

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