A Lille, Chelles, Meaux, Orléans, Amiens ou encore Padoue en Italie… Que ce soit avec la RATP, Keolis ou Transdev, la start-up parisienne Padam accélère la commercialisation de sa plateforme logicielle facilitant le transport à la demande, après avoir levé des fonds auprès de Siemens Mobility.
Grégoire Bonnat, PDG et cofondateur de Padam en 2014 avec deux autres ingénieurs de l’école Polytechnique de Paris, considère le transport public « plus vraiment adapté aux besoins des usagers ». Le secteur subit lui-aussi sa transformation numérique selon lui ! Le succès de sa start-up le confirme : « Il faut un mode de transport collectif, plus intelligent et, surtout, centré utilisateurs. Notre solution permet d’optimiser les flottes et faire en sorte que l’offre soit plus adaptée aux besoins. » A Orléans par exemple, leur solution, fournie en marque blanche et intégrée au réseau existant, a permis une multiplication par trois de la fréquentation…
La plateforme logicielle de Padam, accessible en mode Saas ou on-premise, s’appuie sur l’intelligence artificielle pour transformer l’organisation des transports en commun en permettant un service à la demande. Les solutions proposées par la start-up parisienne permettent ainsi aux opérateurs de transport par bus, publics ou privés, d’optimiser en temps réel les flottes de véhicules. Ils ont tout à y gagner : « Une meilleure rentabilité économique et une expérience largement améliorée pour les citoyens », précise le jeune dirigeant de 28 ans. Grâce à l’appli usager, celui-ci peut par exemple suivre en temps réel le trajet du véhicule et être notifié de l’heure de passage à son arrêt, lui garantissant ainsi de ne pas rater le bus… Côté conducteurs du bus, l’appli leur indique le bon itinéraire en temps réel en fonction de la demande.
Un virage totalement BtoB
Avant de trouver cette voie et en cinq ans d’existence, Padam a plusieurs fois « pivoté ». « Au départ, nous avions monté notre propre service BtoC de transport où l’usager partageait ses trajets entre domicile et travail. Il y avait un volet algorithmique très fort… En 2016, on l’a arrêté pour se concentrer sur le BtoB après une première expérimentation d’une solution de micro transit urbain, un transport à la demande en temps réel pour les déplacements domicile-travail déployée à Bristol avec RATP Dev, qui vient aussi de s’achever. »
Aujourd’hui, Padam est totalement recentrée sur le BtoB, le transport collectif et la mobilité partagée. « Soit nous travaillons avec des opérateurs, comme la RATP, Keolis ou Transdev… Soit nous sommes côté systèmes et l’on collabore dans ce cas avec les territoires ». Ce mois-ci, quatre nouveaux services seront lancés… et de prochaines annonces devraient confirmées ce succès, notamment en banlieue parisienne où tout s’accélère. « Le modèle est multi-local et doit s’adapter aux besoins de chaque agglomération, considère Grégoire Bonnat. Chaque ville doit rester souveraine sur la façon dont elle gère la mobilité partagée. C’est en cela qu’on s’engage car notre solution s’adapte à chacune. »
[bctt tweet= »Grégoire Bonnat, PDG de Padam « Le transport à la demande est la forme flexible du transport en commun » » username= »Alliancy_lemag »]Tous les territoires peuvent donc être concernés, notamment les zones moins denses que l’urbain, mais avec un besoin fort de transport en commun. « Nous mettons le bon curseur entre service public et dépenses. A Orléans par exemple, nous faisons le lien avec le tramway, ailleurs nous participons au transport des personnes à mobilité réduite à la demande. Mais nous pouvons aussi intervenir avec des navettes privées pour desservir un site industriel ou un évènement particulier… », détaille-t-il.
Fin 2018, Padam a réalisé une levée de fonds de quelques millions d’euros auprès de Siemens Mobility, fournisseur de solutions complètes de transport, des systèmes de gestion de trafic au matériel roulant. La filiale du groupe allemand a rejoint au tour de table la société d’ingénierie Setec, partenaire historique de Padam, qui a également participé à cette levée.
« Au-delà de la crédibilité vis-à-vis de nos interlocuteurs qu’ils apportent, c’est un partenariat important pour nous, reconnaît le dirigeant. Nous allons travailler avec eux pour s’intégrer avec leurs solutions, sur de nouvelles zones géographiques… Ils nous aident pour passer à l’échelle, d’abord en Europe, même si l’on répond à des appels d’offres partout dans le monde », conclut-il.
Aujourd’hui, installée en plein cœur de Paris, Padam compte une vingtaine de personnes et prévoit une dizaine de recrutements cette année, notamment des profils techniques, mais également marketing et commercial.