Paris 2024 : le Centre national de commandement stratégique sort vainqueur de la guerre réputationnelle

Fiers de la réussite des Jeux olympiques de Paris 2024, des membres du Centre national de commandement stratégique (CNCS) ont présenté la recette de ce succès au salon Big Data & IA de Paris, mercredi 16 octobre. Parmi les facteurs clés, une collaboration étroite entre les acteurs et une considération accrue des besoins métiers.

Derrière les exploits sportifs, la liesse populaire autour de la flamme olympique et cette atmosphère d’exception durant les Jeux reposaient notamment sur le travail du Centre national de commandement stratégique (CNCS). « Depuis l’arrivée de la flamme, nous avons vécu cette période comme un marathon de quatre mois à la vitesse d’un sprint », confie Christophe Deshayes, Chef d’État-major au sein du CNCS. Mais c’est en début d’année 2023 que la création de ce noyau stratégique basé sur la donnée, demandée par le ministre de l’Intérieur de l’époque Gérald Darmanin, a été initiée.

« Nous devions tester la plateforme pour la Coupe du monde de Rugby en septembre 2023 », indique Cédric Bonamigo, directeur secteur public au sein de Suadeo. L’éditeur de logiciel était chargé de la conception de cette plateforme de collaboration interministérielle. Mais ce projet partait de zéro. « On devait passer, au sein du ministère de l’Intérieur, de la machine à vapeur à un SI moderne qui intègre la data », ironise le Chef d’État-major, qui confie également que la principale difficulté a été l’expression des besoins auprès de Suadeo.

En effet, derrière chaque fonction et demande, il y a une application logique sur le logiciel. « Chaque application doit répondre à un besoin métier », poursuit-il. Avec une demande en fil rouge du ministère de l’Intérieur : gagner la guerre de l’information pour prendre en compte l’enjeu réputationnel de la capacité de la France à accueillir les JO. Pour le CNCS, la traduction numérique a consisté à casser les silos en intégrant les SI du ministère et ceux du Comité d’organisation afin de traiter une grande masse de données et d’intercepter des signaux faibles, avant qu’ils tombent sur les réseaux et dans les médias. « Cela a profondément changé le fonctionnement de la coordination interministérielle », assure le Chef d’État-major.

La coupe du monde de rugby comme bac à sable

Comme pour beaucoup de membres impliqués dans l’organisation des JO de Paris 2024, la Coupe du monde de Rugby, accueillie par la France moins d’un an avant l’événement, a représenté une répétition générale. Pour le CNCS, elle a clairement fait office un laboratoire. « Nous avons réalisé un important retour d’expérience après l’événement pour adapter les besoins et les fonctionnalités », explique Christophe Deshayes. Il insiste ainsi sur l’évolution des besoins métiers au fil des 18 mois d’avancée du projet. « Ils évoluent en permanence. Il est très important d’écouter l’évolution de la demande des métiers pour s’y adapter », indique-t-il devant une assemblée de dirigeants du numérique présents au Big Data & IA. « Dans ce projet, l’IT n’a jamais décidé. Ils ont écouté les métiers et ont pris en compte les demandes », poursuit-il, avant d’expliquer une des raisons de cette remise en question durant la Coupe du monde de Rugby. « Les JO, ce sont quarante Coupes du monde de rugby en même temps, et sur l’ensemble du territoire », conclut-il.