La création d’une société d’accélération du transfert de technologies (SATT), en lien étroit avec l’incubateur technologique IncubAlliance, doit favoriser la valorisation de la recherche sur le campus Paris-Saclay.
En visite sur le plateau de Paris-Saclay, fin 2013, le premier ministre Jean-Marc Ayrault annonçait la création de la société d’accélération du transfert de technologies (SATT) Paris-Saclay, à laquelle seront consacrés 66 millions d’euros, au titre du programme d’investissements d’avenir (PIA). « En lien avec l’incubateur public IncubAlliance, déjà installé sur le site, ce sera un outil majeur permettant de jeter les ponts nécessaires entre la recherche et le monde économique et de faire prospérer les effets de la synergie ainsi établie », a-t-il déclaré. Objectifs pour la prochaine décennie : doubler le nombre de start-up (50 en 2012 dans l’incubateur) et tripler le nombre de brevets déposés (205 en 2010) ! La création de la SATT, qui constitue une étape importante dans la construction de l’université Paris-Saclay, est chapeautée par la Fondation de coopération scientifique Paris-Saclay (FCS) sur un territoire regroupant 12 000 chercheurs du secteur public et 20 000 chercheurs dans le privé. Cette SATT a pour mission de développer une configuration optimisée pour la valorisation de la recherche afin de répondre à quatre enjeux : la visibilité internationale, l’attractivité, la performance et la réactivité. Société par actions simplifiées (SAS) détenue à 67 % par la FCS et à 33 % par la Caisse des dépôts, cette SATT a été officiellement intronisée, en mai dernier, avec un effectif d’une trentaine de personnes.
Dynamiser la maturation économique
« Son coeur de métier reposera sur sa capacité à faire du business développement en identifiant le potentiel des projets technologiques qui ont besoin de mûrir encore deux années avant d’être lancés sur le marché, confie Pierre Gohar, directeur de l’innovation et des relations avec les entreprises de la FCS. Les profils de business développeurs manquent cruellement dans le monde académique en France comme à l’international. » Un appel à projets « prématuration » a été lancé le 19 décembre pour identifier les projets issus de la recherche académique du campus qui nécessitent une étape de préqualification avant d’être présentés au dispositif SATT. Ainsi, après la création de la SAS, la prochaine étape sera la sélection des projets éligibles à ce nouveau dispositif ». Selon Philippe Moreau, directeur d’IncubAlliance, le schéma initial prévoyait que l’incubateur assure l’ensemble des opérations de maturation, depuis le stade du laboratoire jusqu’au stade de la création d’entreprise et du lancement sur le marché. « IncubAlliance va, de fait, se concentrer sur son métier de base, l’incubation, constate-t-il. L’évolution des schémas montre que les rapports entre les SATT – il y en a douze en France – et les grands incubateurs ne sont pas finalisés. Nous y travaillons. Le ministère de la Recherche vient, d’ailleurs, de lancer une étude pour déterminer, entre autres, la bonne articulation entre SATT et incubateurs. »
Interpénétrer recherche et monde économique
Né en 2005 de la fusion des incubateurs Ile-de-France Sud Incubation et IdFI, IncubAlliance, qui est implanté à Orsay sur le campus Paris-Saclay, a atteint en 2012 son objectif de cinquante start-up en création avec la nouvelle entrée de vingt-cinq projets. « Nous sommes pluridisciplinaires et nous couvrons les sciences de l’ingénieur, les sciences de la vie et les technologies de l’information et de la communication », précise Philippe Moreau. En 2013, l’incubateur a accueilli vingtcinq nouveaux projets, dont plusieurs dans l’Internet des objets (Novitact) et la cybersécurité (Ionosys). Issu du monde de l’entreprise et des technologies, Philippe Moreau est arrivé à son poste fin 2012. « A contrario d’autres incubateurs qui travaillent plutôt avec des consultants, nous disposons d’une équipe de conseillers, anciens entrepreneurs de l’industrie et de la technologie. Cela permet de créer plus facilement des ponts entre notre monde, qui reste académique, et la sphère économique. En 2013, dans le cadre du décollage de Paris-Saclay, j’ai également oeuvré pour qu’IncubAlliance devienne une sorte de “hub technologique” et contribue à mettre en réseau les autres structures d’accompagnement présentes sur le plateau comme le Centre d’entrepreneuriat HEC, la filière innovation-entrepreneurs de l’Institut d’optique Graduate School et l’incubateur de Télécom SudParis », explique-t-il.
Cet article est extrait du n°7 d’Alliancy, le mag