La nouvelle étude « People at Work » de l’ADP Research Institute vient d’être publiée en ce mois d’août. Cette édition 2023 attire l’attention des employeurs sur la reconnaissance de leurs équipes, qui passe à la fois par les salaires, la progression de carrière et la qualité de la communication avec les managers.
L’année dernière, l’étude ADP nous apprenait que les deux tiers de la population active mondiale (64 %) avaient déjà recherché un autre emploi, ou envisageraient de le faire, si leur employeur insistait pour qu’ils retournent sur leur lieu de travail à temps plein. Un chiffre repris dans notre étude dédiée au Futur du Travail.
Cette année, le sujet de la reconnaissance est particulièrement mis en avant. L’équipe de l’ADP Research Institute a mené son enquête dans 17 pays, auprès de 32 600 actifs, dont 8 600 relevant de la « gig economy » (économie des petits boulots).
Dans la Tech, un sentiment de sécurité
Bien que 62 % des répondants reconnaissent qu’aucune activité n’échappera aux effets de l’incertitude économique, le secteur de la technologie et de l’information est considéré comme le plus à même d’y résister (44 %).
« Les secteurs de la technologie / de l’informatique et de l’éducation / santé sont considérés comme les secteurs les plus pérennes pour l’avenir, c’est-à-dire des secteurs en croissance où les compétences des répondants seront plus recherchées à long terme et où ils envisagent les meilleures opportunités de développement professionnel et de gains à l’avenir », souligne l’étude.
Autre particularité de la Tech : les progrès en matière de diversité, équité et inclusion (DEI) – attention, on parle bien de progrès, et non de niveau déjà atteint. « Les secteurs de la finance, de l’informatique et des télécommunications fixent la norme en matière d’amélioration, avec plus de six travailleurs sur dix déclarant que la DEI s’est améliorée, tandis que les répondants du secteur de la construction sont les plus enclins à déclarer que le statut DEI de leur entreprise s’est dégradé (un sur cinq). Hommes et femmes sont dans l’ensemble d’accord en ce qui concerne les performances de DEI des entreprises. Malheureusement, l’Europe reste à la traîne par rapport aux autres régions. », relève l’étude.
8 salariés sur 10 espèrent une augmentation en 2023… mais en France, c’est un peu moins
Les collaborateurs ont de grandes attentes en ce qui concerne la hausse des salaires : plus de six sur dix ont reçu une augmentation moyenne de 6,4 % l’année dernière. « Mais cela ne devrait pas faire taire les nouvelles exigences, estiment les auteur de l’étude. En particulier quand 44 % d’entre eux pensent être sous-payés. Plus de huit travailleurs sur dix (83 %) espèrent une augmentation en 2023, et ils envisagent en moyenne une hausse de 8,3 %. »
C’est un peu moins pour la France : 5,6% des salariés espèrent une augmentation dans les 12 prochains mois.
Deux attentes fortes : progression professionnelle et plaisir au travail
Dans le classement des aspects les plus importants d’un emploi aux yeux des travailleurs, la flexibilité se voit cette année dépassée par la « progression professionnelle » et le « plaisir au travail ».
Pour autant, ce n’est pas le fin du télétravail. Au contraire, « le travail à distance est en train de prendre une place prépondérante à l’international, indique l’étude : près de la moitié (48 %) des répondants déclarent avoir déjà déménagé à l’étranger, ou envisagent de le faire, tout en continuant à travailler pour le même employeur. »
Le (désir de) freelancing marque le pas
Tous secteur confondus, seuls 8 % des répondants ont envisagé le travail indépendant dernièrement, « ce qui suggère que l’environnement actuel n’est pas incitatif », estime l’étude.
Santé mentale : des progrès
Les répondants s’accordent à dire qu’ils peuvent être transparents quant à leur santé physique (68 %) et mentale (64 %) au travail. La plupart d’entre eux reconnaissent être soutenus par leurs managers (64 %) et collègues (71 %), bien que cette proportion ait diminué. Par rapport à l’année précédente, les répondants sont moins nombreux à déclarer que leur travail est difficile en raison d’une mauvaise santé mentale. Cependant, la proportion reste élevée, juste sous la moitié (47 %).
En France, la moitié des collaborateurs en manque de reconnaissance
Seulement 50 % des collaborateurs français déclarent que leur employeur est transparent dans sa communication (contre 69 % au niveau européen). Et seulement 53 % s’estiment remarqués et reconnus pour leurs contributions,
Plus d’un cinquième (22 %) se dit malheureux au travail en raison d’horaires de travail inacceptables et plus d’un tiers (38 %) mentionne le manque de soutien de la direction.