Le plan de relance à 100 milliards présenté par le Premier ministre Jean Castex ce 3 septembre comporte 70 mesures pour faire face à la crise. Si les trois focus principaux restent la transition énergétique, la relocalisation industrielle et la cohésion territoriale, une part est tout de même consacrée au numérique avec une enveloppe de 7 milliards d’euros.
“100 milliards c’est surtout le montant nécessaire pour retrouver en 2022 le niveau de richesse d’avant la crise”, a annoncé d’emblée le Premier ministre Jean Castex lors d’une conférence de presse ce jeudi 3 septembre en début d’après-midi. Le programme ambitieux de relance vise notamment à atténuer pour les entreprises et les salariés les effets de la récession économique et à accélérer la transformation de notre économie.
Les trois volets du plan de relance
30 milliards pour la transition écologique (transports, rénovation des bâtiments et accompagnement des entreprises)
35 milliards pour la compétitivité (baisse d’impôts de production, Programme d’investissements d’avenir et développement industriel des territoires)
35 milliards pour la cohésion sociale et territoriale (emploi des jeunes, hôpitaux, pauvreté et exclusion)
Une autre partie du plan de relance sera aussi dédié à l’accélération de la transition numérique. D’un côté, 1,6 milliard d’euros viendront soutenir le travail de numérisation des services publics, assuré par la Direction interministérielle du numérique (DINUM). De l’autre, 500 millions d’euros seront dédiés aux infrastructures numériques pour permettre notamment à l’Etat de généraliser l’accès au très haut débit en France.
Le plan de relance numérique en détail
3,7 milliards en soutien aux start-up et pour la souveraineté numérique
800 millions d’euros pour French Tech
500 millions d’euros en soutien aux levées de fonds
2,4 milliards consacrés aux technologies numériques de rupture comme quantique, cybersécurité, intelligence artificielle, cloud…
800 millions d’euros pour l’inclusion numérique
240 millions d’euros pour la généralisation de la fibre
250 millions d’euros pour lutter contre l’illectronisme et la fracture numérique
300 millions d’euros pour la formation aux métiers du numérique
2,3 milliards d’euros pour la transformation numérique de l’Etat, des territoires et des entreprises
1,7 milliard d’euros alloués à la transformation numérique de l’État et des territoires
300 millions d’euros pour soutenir les projets prometteurs en la matière
200 millions d’euros pour la mise à niveau des infrastructures numériques de santé
400 millions d’euros pour l’accélération de la transformation numérique des TPE, PME et ETI
200 millions d’euros consacrés à la numérisation des filières aéronautique et automobile
Un des objectifs majeurs du Gouvernement, rappelé maintes fois par le Secrétaire d’Etat en charge de la Transition numérique et des Communications électroniques Cédric O, est de lutter contre l’exclusion et l’illectronisme numérique. C’est d’ailleurs ce qui explique le soutien annoncé aux infrastructures. Parmi ce budget, 240 millions d’euros vont être ajoutés en plus dans le plan de déploiement de la fibre optique. Fibre optique qui a d’ailleurs récemment été reconnue comme service universel au même titre que l’eau ou l’électricité, après transposition du Code européen des communications électroniques.
Concernant l’emploi, Jean Castex a annoncé son souhait “d’investir massivement dans la formation pour les métiers et les filières de demain” comme le numérique et ses développements dans l’industrie et la transition écologique.
Sur le volet compétitivité, une enveloppe de 385 millions d’euros est prévue pour l’accélération de la transformation numérique des petites et moyennes entreprises. Une fois le raccordement à la fibre généralisé, le gouvernement veut encourager les TPE et PME à vendre sur internet . Une étape indispensable depuis la crise pour disposer de plus de résilience.
Enfin, une attention particulière est portée sur l’intelligence artificielle pour favoriser son accès. L’objectif est de rattraper le retard de la France en la matière et d’en faire bénéficier plusieurs secteurs comme les transports, la santé, l’industrie, l’agroalimentaire, les entreprises et la transition énergétique au sens large.