Dans le cadre de son Capital Markets Day organisé à Paris le 24 avril dernier, Ingenico, groupe français spécialiste des paiements électroniques, a dévoilé ses objectifs stratégiques pour l’horizon 2021. Il y figure notamment le plan de transformation “Fit for Growth”, destiné à redresser la barre après une année 2018 décevante.
Il y a environ 7 ans, le groupe Ingenico, spécialiste des terminaux de paiement, décidait de diversifier ses activités en mettant un pied dans le monde du retail. Il décide alors en 2017 de créer deux business unit : d’une part, à destination des clients de la grande distribution et des e-commerçants (“Retail”) et d’autre part, pour les banques et acquéreurs (“B&A”).
Mais face à une complexification de l’écosystème de partenaires et de clients ainsi qu’à une fragmentation de l’industrie du paiement, Ingenico connaît en 2018 un point d’inflexion dans sa croissance. Une baisse de 7% de son Ebitda, tombé à 488 millions d’euros, si bien que le groupe s’est séparé prématurément de son directeur général Philippe Lazare en novembre dernier.
Plan “Fit for Growth” : le remède miracle d’Ingenico
En réaction au bilan financier mitigé de l’année précédente (croissance organique de 2%), Ingenico met en avant un début d’année 2019 prometteur avec une expansion de 12%. Son remède miracle : “Fit for Growth”. Un plan de transformation d’envergure qui se focalise notamment sur l’accélération des deux business units “Retail” et “B&A”. Une réorganisation d’ici fin 2019 qui divisera la société en deux entités avec chacune leur propre ERP et structure analytique. L’idée étant de renforcer chaque Business Unit pour gagner en transparence et en responsabilités dans le suivi de leurs performances tout en augmentant leur agilité.
“A présent, notre objectif est de capitaliser et d’optimiser le portefeuille d’actifs d’Ingenico à travers l’exécution de notre plan de transformation global Fit for Growth afin de franchir une nouvelle étape pour le Groupe, commente Nicolas Huss, le nouveau PDG du groupe. Nous nous engageons vers cet objectif avec une équipe dirigeante renouvelée visant à faire d’Ingenico Group le partenaire de confiance le plus proactif de l’écosystème des paiements… Nous sommes pleinement déterminés pour atteindre les ambitions de la nouvelle stratégie d’Ingenico Group permettant de créer de la valeur pour toutes les parties prenantes.”
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Ingenico souhaite donc tourner la page en dynamisant sa division “Retail” pour atteindre 11 à 12% de croissance de son activité par an et un Ebitda de 400 millions d’ici 2021. Côté “Banque & Acquéreurs”, le groupe veut redresser la baisse de 4% en 2018 pour revenir à une progression de 0 à 2% par an d’ici 2020, notamment en s’appuyant sur le marché de l’Amérique Latine. Ces résultats intègrent par ailleurs des économies générées par le plan “Fit for Growth” : représentant 40 millions d’euros pour “Retail” et 60 millions d’euros pour “B&A”.
Un horizon 2021 prometteur
Selon Nicolas Huss, ce plan permettrait pour 2019 d’atteindre un Ebitda supérieur à 550 millions d’euros pour une croissance à données comparables de l’ordre de 4% à 6% de son chiffre d’affaires. Et jusqu’en 2021, le groupe vise même une croissance organique supérieure à 6% par an. Soit un Ebitda avoisinant les 700 millions d”euros à l’horizon 2021 (avec un taux de conversion en cash-flow de 45 à 50%).
Ingenico poursuit donc la transformation déjà largement entamée par Philippe Lazare les années précédentes : à savoir, faire du groupe un fournisseur de solutions de paiement à par entière. Un enjeu stratégique pour se rendre présent sur l’ensemble de la chaîne de valeurs, des terminaux aux services de paiement. Nicolas Huss prévoit que ces services représenteront deux tiers du chiffre d’affaires et la moitié de l’Ebitda en 2021.