Pierre-Alexis de Vauplane, partner chez Ring Capital, l’un des principaux fonds français de capital d’investissement spécialisé dans le numérique, publie chez Hermann « Demain la souveraineté », une approche de la souveraineté en relation avec les grands acteurs du numérique.
Selon l’auteur, la souveraineté a subi deux bouleversements majeurs ces dernières décennies : la mondialisation, qui a imposé l’alliance des nations européennes pour atteindre une taille critique face aux blocs nord-américains, russe ou asiatique. La conséquence ? L’Etat français a perdu le monopole absolu de la souveraineté. L’autre bouleversement concerne la digitalisation de l’économie, et l’émergence d’acteurs privés, notamment américains (Gafam) ou chinois (BATX), dans de nombreux domaines jusqu’ici réservés aux Etats (espace, monnaie, justice…).
Les Etats doivent donc désormais partager cette souveraineté avec des entreprises privées… En conséquence, les cartes sont redistribuées et les pouvoirs de chaque pays dilués, dans un monde très chahuté par des crises sanitaire, énergétique, climatique et géopolitique qui s’enchaînent.
Innover pour se renforcer
Alors que faire à l’échelle d’un pays comme la France ? La meilleure stratégie reste d’innover pour devenir de plus en plus fort face à une réglementation qui peine à s’imposer (type RGPD). A l’inverse, la stratégie des licornes serait la bonne selon l’auteur, qui prône l’émergence de géants européens dans tous les domaines.
Si l’on n’a pas réussi dans le Cloud, il ne faut pas l’abandonner, mais il faut également se concentrer sur d’autres horizons technologiques comme le quantique, l’intelligence artificielle, le nucléaire ou l’espace. « Dans ses Mémoires, Metternich écrivait que Le droit sans la puissance est une chimère, et la puissance sans le droit est un abus. La souveraineté se trouve là où les deux conditions sont réunies », rappelle l’auteur. Reste à avoir la volonté…