Etre mieux référencé sur les moteurs de recherche, ne plus dépendre d’un hébergeur… Le fait de disposer de son propre nom de domaine en .FR aurait de nombreux avantages selon l’Afnic, qui se bat désormais pour que chaque PME française adopte cette stratégie. Pas si simple.
Ainsi, l’Afnic prend en charge plusieurs extensions géographiques comme le .PARIS, .ALSACE ; .BZH ou .CORSICA… Les marques également se sont emparées de cette opportunité : .SNCF, .OVH ; .MMA ; .LANCASTER ; .LECLERC ; .AQUARELLE… « Pour ces extensions de marques, les Français sont très innovants, poursuit-il. MMA, par exemple, a une stratégie de nommage intéressante autour de ses franchisés. Cela leur offre plus de visibilité au niveau local. »
L’exemple des politiques
Il existe également un fort potentiel sur l’extension .SNCF avec les noms de villes qu’elle pourrait accoler à sa marque, du genre Paris.SNCF, Lyon.SNCF ou Biarritz.SNCF… (ce qui permettrait d’arriver directement sur la bonne page de leur site), mais la société ferroviaire ne semble pas encore s’y intéresser.
De même, le .CANALPLUS, qui était pourtant prêt techniquement à l’Afnic, ne verra finalement jamais le jour. Depuis que Vincent Bolloré a pris les commandes de la chaîne cryptée, filiale de Vivendi, tout a été arrêté ! « On voit bien avec ces exemples que le nom de domaine n’est pas totalement suranné, explique Pierre Bonis, car, à l’arrivée d’un nouveau dirigeant, tout peut basculer. L’utilisation du DNS ou des noms de domaine correspond encore à des choix stratégique et d’image très forts. »
Les derniers à l’avoir compris sont les personnalités politiques. Et c’est de ce côté que l’on voit la nouvelle révolution : les deux candidats aux élections américaines disposent pour leur campagne actuelle de leurs sites nominatifs (www.hillaryclinton.com et www.donaldjtrump.com). « En France, seule Nathalie Kosciusko-Morizet avait ouvert un domaine NKM.PARIS, lors de sa campagne pour les élections municipales de mars 2014 », précise Pierre Bonis, qui ne cache pas non plus sa plus grande déception (www.frenchtech.com !), même si www.frenchtech.fr a également été réservé par l’institution, qui fait toute sa communication sur la première extension.
Aujourd’hui en France, le .FR tient 34 % du marché, face au .COM (36 %)
La France, 24ème pays à tirer profit des opportunités du digital
« Selon la personne qui suit le sujet dans l’entreprise, on peut juger de l’importance portée, précise-t-il. Il y a une vraie logique dans la manière dont on aborde la question. » Dans les entreprises, c’est en général le département marketing ou juridique (au même titre que les marques) qui suit le dossier. Mais parfois, ce peut-être aussi la DSI.
Sur les 3 millions de PME recensées en France (2011), une bonne partie d’entre elles considère que le dépôt d’un .FR n’est pas important… D’où le fait que depuis dix-huit mois, l’Afnic se bat pour une meilleure présence en ligne de ces sociétés. « Nous voulons devenir un centre d’excellence sur le sujet », explique-t-il. La France accuse trop de retard en matière d’équipement en sites internet, ce qui se paye notamment en opportunités d’affaires… « Il est important de bouger et vite », insiste-t-il. Sur notre tissu français de PME, seulement un tiers dispose d’un site web, un autre tiers est présent sur les réseaux sociaux (Facebook ou d’autres plateformes)… et pour le reste, rien. De fait, selon le dernier Global Information Technology Report 2016 publié par le World Economic Forum, la France arrive au 24ème rang des pays parvenant à tirer profit des opportunités du digital, derrière l’Estonie et la Belgique…
« Il est clair que les réseaux sociaux gèrent votre communauté affinitaire, mais ce n’est pas ce que recherche toutes les PME… Il est vraiment important de disposer d’un site internet, même statique, qui deviendra le carrefour de votre présence en ligne, explique-t-il. Une page sur Facebook ne vous référence pas sur Google… C’est l’erreur qu’ont faite de nombreux hôtels indépendants, qui dépendent désormais d’un Booking.com ou d’autres plateformes à qui ils reversent un pourcentage de leur business. Pour les PME, c’est vraiment le meilleur exemple à ne pas suivre ! ».
Pour accompagner les entreprises dans cette démarche d’affirmation en ligne, l’Afnic a créé la plateforme www.réussir-en.fr, qui permet, en quelques clics, de disposer d’un nom de domaine. Un dispositif qui s’est enrichi l’an dernier d’un webzine mensuel gratuit « La Box Réussir en .fr », un outil à destination des entrepreneurs pour booster leur activité professionnelle et tirer le meilleur parti possible d’une présence en ligne.
L’Afnic en quelques chiffresCréée en 1998 pour prendre la suite de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) sur le sujet, l’Afnic a été désignée « Office d’enregistrement » du .FR par l’Etat. L’association emploie 80 personnes (50/50 ingénieurs et non ingénieurs), compte 500 bureaux d’enregistrement affiliés (OVH, Gandi, OBS…) et gère 2,94 millions de noms de domaine en .FR (secteurs privé et public, associations, particuliers). Ils sont détenus à 60 % par des personnes morales et 40 % par des particuliers. |