Cet article a publié originellement sur mydatacompany.fr
Pour répondre à ses besoins, La Poste lance des parcours de formation et de montée en compétence pour ses collaborateurs sur les métiers de data scientist, data analyste et data ingénieur. Le groupe accélère aussi sur l’acculturation des métiers.
Sa transformation Data s’amorce en 2015 au travers de la création du Pôle Data. Depuis 2017, La Poste accélère en outre le développement des cas d’usage. Pour les industrialiser, elle peut notamment compter sur une infrastructure Big Data « à l’état de l’art », dont un data lake groupe.
L’acculturation des métiers en retard sur la technique
Mais la réussite de ces ambitions passe aussi par l’humain, c’est-à-dire la formation et l’acculturation. Ces missions relèvent justement de l’équipe « capital humain » du Pôle Data de La Poste. Celle-ci travaille en étroite collaboration avec les ressources humaines, par exemple pour intégrer les compétences Data dans le référentiel GPEC.
Entre 2018 et 2019, le nombre de postes ouverts en interne sur ces métiers progressait de 76%, passant de 300 et 500 postes. Les « besoins sont de plus en plus importants sur les fonctions de la data, aussi bien sur des postes techniques que sur les postes qui accompagnent les métiers » témoigne Mourad Bouallak, chef de projet du Pôle Data & IA.
La Poste doit donc former, mais également acculturer pour permettre le développement des cas d’usage. Or avec près de 250.000 collaborateurs, la tâche n’est pas simple. L’acculturation serait même en retard par rapport au niveau technique affiché désormais par le groupe.
« Il faut qu’on mette nos métiers au niveau de nos ambitions » reconnait son porte-parole. « La technique nous informe qu’il faut vraiment accompagner les métiers sur la connaissance de la data et de l’intelligence artificielle et sur ce qu’elle peut leur apporter » poursuit-il.
La Data Academy pour former à l’IA le Top 500 des décideurs
Pour répondre à cet enjeu, le Pôle Data a donc développé des parcours de formation, de sensibilisation, d’acculturation. Ces parcours visent à accompagner la montée en compétence ou la reconversion professionnelle. Des modules permettent ainsi de sensibiliser et former les métiers, mais aussi les profils techniques.
Le module « Objectifs IA » relève lui de l’acculturation. Cette formation en ligne de 6 heures proposée par l’intermédiaire du site Openclassrooms vise l’ensemble des postiers. Il doit permettre aux métiers de comprendre ce qu’est l’IA et d’assimiler des concepts comme le scoring ou le machine learning.
D’ici la fin de l’année, La Poste lancera également la Data Academy. Cette fois, l’entreprise cible les décideurs, « le top 500 des managers », ainsi que les accélérateurs de projets. Ces derniers sont destinés à porter « des projets impactant de transformation au sein du groupe ».
Depuis septembre, avec « Initiez-vous à la data et l’IA », l’entreprise française propose aussi d’approfondir un peu plus encore leur compréhension de ces sujets et leurs apports possibles dans le quotidien des métiers.
Des formations pour des postes d’experts de la Data
Toujours pour développer l’acculturation, La Poste prépare également un serious game portant sur les étapes d’un projet Data. Selon Mourad Bouallak, l’objectif est de « rendre un peu plus ludique le sujet et surtout de leur permettre d’assimiler les grands concepts de la data ».
Mais pour répondre à ses besoins de compétences, La Poste accentue aussi ses efforts en matière de formation professionnelle (reskilling et upskilling). Grâce à de la reconversion, elle ouvre donc la possibilité à des collaborateurs disposant des prérequis d’accéder à de nouvelles fonctions. Des parcours forment ainsi aux métiers de data scientist, de data analyst et de data engineer.
« On a des guichetiers qui sont devenus data engineers au sein de nos équipes. On a des facteurs qui intègrent des équipes big data ou métiers sur des fonctions de data analyst. Le but, c’est vraiment d’accompagner les collaborateurs sur ces nouvelles fonctions. En reskilling, avec un parcours assez long et des compétences techniques à acquérir. Ou en montée en compétence. Des statisticiens deviennent par exemple data analystes en maitrisant de nouveaux outils et problématiques liés au big data » détaille le chef de projet de La Poste.
Ces parcours existent aujourd’hui dans l’entreprise. L’objectif en 2021 consistera donc à les développer afin « d’industrialiser » ce qui relève encore du PoC au départ. La Poste espère ainsi accompagner les reconversions au sein des activités courrier, en déclin, tout en pourvoyant les postes Data ouverts.