Pour Berlin, protection climatique et croissance économique ne font plus qu’un

 

Face au boom économique du marché des technologies vertes, l’Allemagne invite l’Europe à se saisir d’une opportunité d’investissement manquée par les Américains.

 

L’Oncle Sam va-t-il rater l’embarquement pour les technologies vertes ? Le chancelier allemand Olaf Scholz semble le penser. Lors du 16ᵉ Dialogue de Petersberg sur le climat, il déclarait que les États-Unis manquaient une opportunité économique “énorme”, celle du boom des technologies vertes. “Le marché mondial des technologies respectueuses du climat continue de croître rapidement”, a annoncé le chancelier lors de la conférence. Selon le cabinet d’études Vantage, ce marché devrait atteindre 81,22 milliards de dollars en 2030. En 2025, les investissements dans la transition énergétique mondiale ont dépassé la barre des 2 000 milliards de dollars, d’après le chancelier, ce qui « correspond au volume de l’ensemble du commerce mondial du pétrole aujourd’hui ».

 

Le malheur des Américains…

 

Le pari de Donald Trump de se concentrer sur l’extraction de combustibles fossiles, après s’être retiré pour la seconde fois de l’Accord de Paris sur le climat, est donc doublement discutable. Au-delà du non-respect des enjeux liés à la sauvegarde de l’environnement, la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, a rappelé que les données économiques donnent tort au préjugé selon lequel les investissements dans la protection du climat seraient “inabordables”. “Aujourd’hui, la protection du climat et la croissance économique ne sont plus contradictoires”, a-t-elle même ajouté.

 

… fera-t-il le bonheur des Européens ?

 

Le mauvais calcul américain laisse ainsi les coudées franches aux Européens : “La protection du climat ouvre d’immenses possibilités économiques, et nous, Européens, devons les saisir”, a déclaré Olaf Scholz. En revanche, “Si d’autres, comme les États-Unis, décident de ne pas s’en mêler, c’est leur décision”, résume le chancelier. Cependant, la lutte pour la préservation de l’environnement est supposée être collective. En ce sens, la ministre des Affaires étrangères pointe du doigt, non explicitement, les États-Unis comme des “fauteurs de troubles”, voulant empêcher l’augmentation des investissements dans la protection du climat. La politique américaine est, en effet, drastiquement opposée à celle de l’Allemagne, qui a récemment annoncé investir 100 milliards d’euros dans les mesures climatiques, dont les technologies vertes.