Le think tank Data Center a présenté un plaidoyer pour des datacenters de proximité, lors du Digiworld Summit organisé par l’Idate à Montpellier du 17 au 19 novembre 2015.
Saviez-vous que les 2 milliards de vidéos vues du clip « Gangnam Style » sur YouTube avaient, en cumulé, entraîné une consommation électrique supérieure à celle des 10 millions d’habitants du Burundi pour toute une année ? Les objets numériques engendrent autant d’émissions de gaz à effet de serre que l’aviation civile, soit 2 % de la production mondiale, ont expliqué les responsables du think tank Data Center, une association qui plaide pour des pratiques numériques plus éco-responsables, lors d’une conférence du Digiworld Summit organisé à Montpellier par l’Idate du 17 au 19 novembre. « Contrairement aux idées reçues, seulement 17% de ces 2% sont le fait des datacenters« , complète Caroline Vateau, administratrice de l’Alliance Green IT, membre du think tank. « Afin de réduire les consommations du réseau, nous préconisons que les données stockées, traitées et analysées, le soient au plus près de là où elles sont générées », soutient Damien Giroud, directeur France Solutions Datacenter chez Schneider Electric, membre de l’association Gimelec. Afin de générer le moins d’électricité possible, les membres du think tank plaident pour la construction de datacenters de petite et moyenne taille (de 200 à 500 m² de surface informatique utile) destinés à traiter des données générées localement.
« Avec l’avènement de l’Internet des objets, et plus globalement de l’Internet of Everything, il faut que les collectivités locales considèrent l’intérêt de construire un datacenter de ce type, avec la même importance que celle d’avoir un réseau d’eau, ou un hôpital », plaide Caroline Vateau. Ainsi, plus de la moitié des datacenters construits aujourd’hui en France le seraient en province pour accompagner le développement économique régional. Pour appuyer ce propos, Damien Giroud avance « ce que l’on fait avec dix serveurs domestiques physiques, n’est réalisé qu’avec un seul serveur virtuel. »
Reste que les datacenters demeurent gourmands en énergie et 38% de leur facture énergétique vient du refroidissement. « Il y a des économies à faire, c’est certain, convient Philippe Luce, autre membre du think tank. Il serait par contre illusoire de penser qu’un datacenter pourrait aujourd’hui être autosuffisant en énergie grâce aux énergies renouvelables. »
Afin de faciliter la diffusion des bonnes pratiques à adopter, le Cesit, une association membre du think tank, s’est employé à traduire l’European Code of Conduct for data center édité par la Commission européenne pour les bonnes pratiques IT.