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Pour SAP, racheter Salesforce n’a «aucun intérêt»

En marge de sa convention annuelle Sapphire, aux Etats-Unis, Bill McDermott, le PDG du spécialiste des ERP a fermé le ban à toute spéculation sur le sujet.

Bill McDermot, PDG de SAP. © DR

Racheter Salesforce ? « Aucun intérêt ! » Les rumeurs quant aux potentiels acquéreurs de Salesforce, leader mondial du CRM, vont bon train aux Etats-Unis, mais ce n’est pas SAP, éditeur allemand spécialiste des ERP, qui se portera candidat au rachat. Lors d’une conférence de presse organisée mardi à Orlando (Floride) dans le cadre de Sapphire son grand rendez-vous annuel, le PDG de SAP, Bill McDermott a écarté toute ambigüité, après que Bloomberg a, la semaine dernière, révélé que la société californienne avait reçu une offre d’achat.

Peu tendre avec le pionnier du cloud, le dirigeant de l’entreprise allemande a décoché : « Nous avons toujours acheté des actifs qui étaient ce qui se faisait de mieux sur le marché, des actifs dont la valeur était ascendante et qui amenaient des solutions innovantes sur le marché(…). Nous n’avons jamais acheté une entreprise dégradée et sur le déclin », et de reléguer dans la foulée le CRM de Salesforce au rang de « commodity ». Fermez le ban, donc !

Un brin dédaigneux, le commentaire de Bill McDermott masque cependant une réalité financière. Quand bien même l’Allemand serait intéressé pour racheter Salesforce, il n’est pas le mieux placé pour formuler une offre. En décembre dernier, il a repris l’américain Concur (gestion de notes de frais dans le cloud), moyennant quelque 8 milliards de dollars. Une acquisition d’envergure – SAP a dépensé quelque 20 milliards de dollars pour soutenir sa croissance externe, notamment dans le cloud, ces dernières années – qui ne met pas l’Allemand (capitalisation boursière : 94 milliards d’euros) en pole position pour reprendre une entreprise, deuxième employeur de San Francisco, dont la capitalisation boursière dépasse les 50 milliards de dollars.

Avec un chiffre d’affaires de 5,4 milliards de dollars (+ 20 % prévus en 2015) et un cash-flow opérationnel de 1,2 milliard (en augmentation de 34 %), Salesforce, acteur pionnier du cloud, aiguise les appétits. Alors que l’un des potentiels repreneurs demeure à cette heure inconnu, Bloomberg a révélé mercredi que Microsoft, qui transforme son modèle économique pour être plus présent dans le cloud, s’est positionné sur le dossier.

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