La semaine prochaine (5 mai), Samuel Durand publie chez Eyrolles avec la dessinatrice Sophie Streich une version BD de son deuxième documentaire, intitulé Why Do We Even Work ?
Une nouvelle manière de se pencher sur l’entreprise et sur le travail en général. Pour tenter, finalement, de répondre à cette question que l’on nous a posée mille fois dans l’enfance : tu feras quoi, plus tard ? « Et pour quelle raison ? » serions-nous tentés d’ajouter, au fur et à mesure des années qui passent.
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Le pari de Samuel – qui n’a jamais été salarié – c’est d’aborder le monde de l’entreprise de manière positive. A 25 ans, se montrer enthousiaste sans être taxé de candeur tient de l’exercice d’équilibriste. Après un premier voyage en 2019 qui l’avait amené à pousser les portes de 100 entreprises, autour du phénomène du freelancing, Samuel explore désormais le sujet du Sens du travail. Pourquoi les salariés aiment-ils leur job ? En échange de quoi sommes-nous prêts à échanger notre ressource la plus précieuse, notre temps ? Chez Saint-Gobain, Ben & Jerry’s, Mindera ou OpenClassrooms… Samuel pose la question du sens et interroge le futur du travail.
« Work in Progress : Why do we even work ? », sortie le 19 mars 2022. Durée : 46 minutes. Ecrit et produit par Samuel Durand, réalisé par Florent Vinouze et Guillaume Mougin (de l’agence vidéo KÖM). Disponible sur les plateformes Spicee, Curiosity Stream et Vimeo.
Trois questions à l’auteur :
Quelle définition personnelle du sens du travail vous êtes-vous forgée au fil de vos rencontres ?
Chaque personne trouve un sens différent dans son job ! Mais cela peut se résumer à quelque chose d’assez simple : suis-je heureux de me lever le matin ? La langue anglaise fait la distinction entre le « meaning » (pour soi) et l’impact (sur le monde).
Personnellement, j’ai deux leviers : les gens avec qui je travaille d’abord. Et ensuite, la dimension d’apprentissage, liée à ma position d’outsider. Je sors d’une école de commerce, je n’étais pas destiné à l’audiovisuel.
Mais ces deux leviers sont amenés à évoluer et heureusement ! Mon documentaire tente ainsi de montrer qu’il y a plusieurs façons de trouver du sens dans son job. Le rôle de l’entreprise est de créer les conditions pour que chacun puisse d’y réaliser. Cela passe beaucoup par le management.
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Vous avez échangé avec de nombreux professionnels. Qui vous a particulièrement marqué ?
J’ai envie de citer Peter Steltzner, qui fabrique des skis à Chamonix. C’est un artisan, qui a toujours été indépendant, qui a fait peu d’études et qui produit quelque chose d’unique. Quand je l’écoutais, je me rendais compte d’un effet miroir assez dingue sur l’entreprise. Il résume, sans même s’en rendre compte, tout ce qui manque à l’entreprise. Etre focalisé sur le résultat. Connaître ses clients. Penser à l’utilisateur final. Mesurer l’impact concret de ce qu’on fait, sur l’environnement. C’était une journée de tournage bluffante de justesse.
A quoi ressemble, selon vous, le Futur du Travail ?
Pour l’anticiper, nous avons besoin d’un seul réflexe : élargir notre horizon. Il ne faut pas s’en tenir à son propre prisme. Si vous réfléchissez seul, vous allez vous planter. En fonction de ce que vous faites, vous allez croire que tout le monde veut être « Digital Nomad », ou « freelance ». Que tous les jobs vont être automatisés. Croiser les sources, comme les journalistes, permet de capter des signaux faibles – et fiables !