Alliancy

Quand l’expertise se nourrit de la jeunesse

Georges-Edouard Dias

Après avoir passé 30 ans chez L’Oréal, Georges-Edouard Dias a monté sa start-up dans le Big Data en début d’année, Quantstreams. Il a aussi passé quelques jours en stage chez Wisembly, une start-up parisienne avec qui il avait travaillé précédemment. Rencontre.

Rien de tel qu’un bon bain pour savoir de quoi il retourne. C’est le choix qu’a fait Georges-Edouard Dias, il y a quelques mois, en allant voir de l’intérieur la vie d’une start-up et de ses trois co-fondateurs avant de créer la sienne.

Georges-Edouard Dias et Romain David sont tous deux passés par HEC… Ils sont également chacun à la tête de leur entreprise. La différence : leurs quelques années d’expériences.

Le premier, Georges-Edouard Dias, 55 ans, vient de co-créer Quantstreams dans le Big Data en janvier 2014, après avoir passé plus de trente ans chez L’Oréal. A son dernier poste (2001-2012) au sein du leader mondial de la cosmétique, il était Senior vice-président e-business. Pas moins ! Depuis plusieurs années, il est également chargé d’enseignement à HEC, où Axa a ouvert une chaire de Big Data.

Quantstreams compte aujourd’hui 6 collaborateurs. Son business ? Comment créer de la valeur à partir de la compréhension d’une base clients… Et ce grâce au Big Data, en ramenant de la valeur à l’information. « Le processus produits fait qu’on ne s’intéresse qu’à l’achat et non au ré-achat, poursuit-il. Alors qu’il faut valoriser l’engagement du client pour obtenir le ré-achat ». Si tout va bien, ils devraient être dix à la fin de l’année.

Romain David

Le second, Romain David, 29 ans, a fondé avec Andreï Vestemeanu et Guillaume Potier, Wisembly, en juin 2010 dès leur sortie de l’école. Un succès ! Le chiffre d’affaires de cette start-up parisienne, de 1,5 million d’euros l’an dernier, grossit de 100 % chaque année. Début 2014, Wisembly a levé 1,5 million d’euros auprès du fonds d’investissement Alven Capital. Leur idée ? Une solution web et mobile en mode SaaS permettant, grâce à diverses fonctions (questions, sondage, statistiques…) de préparer, animer et assurer le suivi de séminaires de travail, de sessions de formation, de conférences… qu’elles soient physiques ou virtuelles (allant d’une dizaine à quelques centaines de participants).

Ce premier tour de table va permettre à Wisembly de réaliser une dizaine de recrutements sur les fonctions marketing et commercial d’ici à fin 2014, avant de se lancer dans le grand bain de l’export. Avec plus de 400 clients dans son portefeuille (SNCF, L’Oréal, Canal+, Total, Axa…), Wisembly compte partir à l’international (10 à 15 % du chiffre d’affaires aujourd’hui), notamment en Grande-Bretagne où elle va installer une équipe de commerciaux.

Leur solution, Georges-Edouard Dias l’a largement testée, autant à l’époque dans le groupe L’Oréal que régulièrement encore sur les bancs de HEC. « Dans ces deux cas, j’ai besoin d’outils d’animation. Il me faut pouvoir tout monitorer depuis une tablette », explique-t-il. L’outil lui permet, par exemple, d’évaluer plus rapidement ses élèves, de valider leur présence active, mais aussi de juger de l’intérêt de son cours, quitte à l’ajuster par la suite et à enrichir ses propres méthodes d’enseignement. D’où son idée d’aller passer quelques jours au sein de la start-up pour en tirer quelques leçons avant de se lancer lui-même.

Le regard de l’un enrichit l’autre. « L’expérience de Georges-Edouard est un vivier pour nous », explique de son côté Romain David. Sa connaissance de l’entreprise et sa vision sur le long terme nous a beaucoup appris, notamment sur l’intégration nécessaire des process marketing dans notre entreprise « .

Si l’un revendique le besoin de mettre en place des partenariats pour élargir son offre vis-à-vis des clients, l’autre insiste sur le fait qu’il faut toujours être en situation de R&D pour faire évoluer son produit… « L’écosystème est très important. Idéalement, il faudrait trouver sur un même site, des start-up, des grands comptes et de la recherche académique, de façon à échanger rapidement et avec agilité et mieux travailler ensemble », estime Georges-Edouard Dias, qui a préféré Lausanne à Paris pour créer sa start-up. Ceci donnera peut-être des idées à appliquer côté français à Stéphane Distinguin, patron de Fabernovel.

Egalement président du pôle de compétitivité francilien Cap Digital, dédié aux contenus et services numériques, il est l’un des quatre cofondateurs de Quantstreams, avec Cyril Vart, en charge du développement et de la stratégie de Fabernovel, et Sébastien Simon.

 

 

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