La startup française annonce une réduction inédite des ressources nécessaires aux calculs quantiques, ouvrant la voie à une industrialisation du secteur. Une percée technologique qui pourrait accélérer l’adoption des ordinateurs quantiques à grande échelle.
Dans la course à l’infiniment petit mais surtout à l’infiniment puissant, le numérique quantique se place en tête de file. Il s’agit de la prochaine révolution numérique et Quandela, pourrait accélérer l’adoption de cette technologie, et ce, à grande échelle. La startup française a réussi une réduction par 100 000 du nombre de composants nécessaires pour les calculs quantiques tolérants aux fautes. Une capacité essentielle pour exécuter des algorithmes complexes inaccessible aux ordinateurs classiques, notamment dans les domaines de l’énergie, de la pharmacie et de la chimie. Le qubit – la plus petite unité de stockage quantique – constitue ainsi la pierre angulaire de la puissance de calcul. Par exemple, un ordinateur quantique nécessite plusieurs centaines de qubits logiques, issus de la manipulation d’atome, de photons et d’autres particules. Pour cela, Quandela a choisi une approche photonique, c’est-à-dire basée sur la création de qubits lumière, et non matière, où l’information est encodée sur la matière de l’atome. La plateforme photonique, elle, présente des atouts majeurs : les photons peuvent transporter l’information sur de longues distances et interconnecter plusieurs processeurs via des réseaux optiques, facilitant ainsi le passage à l’échelle. Cependant, un obstacle subsiste : la perte de photons impacte la performance des systèmes quantiques. Pour résoudre ce problème, Quandela a donc mis au point une approche hybride qui intègre des émetteurs quantiques semi-conducteurs à la production de qubits photoniques avec une efficacité de 96%. En exploitant le spin d’un électron – moment angulaire basé sur le mouvement de rotation d’une masse – au sein de ces émetteurs, la startup parvient ainsi à réduire largement le nombre de composants nécessaires pour la correction d’erreur.
De 20 MW à 1 MW de consommation énergétique
Outre son efficacité, ce système hybride divise par dix la consommation énergétique de l’ordinateur quantique. L’équipe de Shane Mansfield, Chief Research Officer de Quandela, a démontré que cette approche n’exige que 12 composants pour générer un qubit logique, versus un million via les méthodes purement photoniques employées par les entreprises concurrentes aux États-Unis et au Canada. Cette réduction des ressources s’accompagne d’une diminution significative de la consommation énergétique. Alors que les centres de calcul classiques dépassent souvent les 20 MW et que les infrastructures cloud dédiées à l’intelligence artificielle atteignent 2 MW, Quandela estime que son plus grand ordinateur quantique ne dépassera pas 1 MW de consommation. « En réduisant drastiquement les ressources nécessaires tout en maintenant les avantages intrinsèques de l’approche photonique, nous ouvrons la voie à une industrialisation réaliste du calcul quantique tolérant aux fautes », souligne Niccolo Somaschi, cofondateur et Directeur Général de Quandela. Cette avancée pourrait bien marquer un tournant décisif dans la course à l’ordinateur quantique fonctionnel et révolutionner les secteurs clés de l’industrie mondiale.