Rentrée difficile pour le groupe Atos

Partenaire historique du Comité International Olympique (CIO) depuis les jeux Olympiques de Barcelone en 1992, Atos serait remplacé par Deloitte pour l’organisation numérique des prochains JO. Et, après une perte nette d’1,9 milliard d’euros affichée en août dernier, le groupe informatique français a annoncé, en début de semaine, la baisse ses projections financières pour la période 2024-2027.

Stéphane Bellec avec AFP

Le groupe d’informatique français en difficulté Atos a revu à la baisse ses projections financières pour la période 2024-2027 après les résultats du premier semestre, sans que cela n’impacte son plan de restructuration, a-t-il affirmé lundi. Dans un communiqué, il indique s’attendre à ce que son chiffre d’affaires s’établisse à 9,7 milliards d’euros en 2024, contre les 9,8 milliards prévus lors de son précédent plan publié en avril, soit une baisse de 4% par rapport à 2023. Atos prévoit également des charges d’intérêts en numéraire, une génération de trésorerie et un levier de financement plus faibles que prévu sur la période.

Un plan de restructuration “inchangé”

Il anticipe toujours une génération de trésorerie positive en 2026 mais « plus faible que prévu initialement ». Ces ajustements reflètent les mauvais résultats du groupe au premier semestre, qui a subi une perte nette de 1,9 milliard d’euros après d’importantes dépréciations d’actifs et la fin de contrats clients dans la région Amériques. Le calendrier de mise en œuvre de son plan de restructuration demeure « inchangé », a précisé Atos, avec une audience devant le tribunal le 15 octobre concernant l’approbation du plan de sauvegarde accéléré.

Une dette brute de près de 5 milliards d’euros

L’ex-fleuron de la « tech » est entré en juillet dans une procédure de sauvegarde accélérée qui doit permettre au groupe de sortir la tête de l’eau, avec notamment la mise en œuvre de son plan de restructuration dont le montant atteint 1,75 milliard d’euros. Plombé par une dette brute colossale de près de 5 milliards d’euros, Atos avait enclenché en février une procédure de restructuration. Le groupe a rappelé que la mise en œuvre de son plan de restructuration « entraînera une dilution massive des actionnaires actuels d’Atos ».

Le revers de la médaille… olympique

Acteur clé dans les domaines de l’organisation numérique et de la cybersécurité, Atos collabore avec le Comité international olympique (CIO) depuis les Jeux olympiques de Barcelone en 1992. Cependant, l’avenir de ce partenariat est incertain en raison des récentes turbulences rencontrées par le groupe informatique français, qui ont suscité des préoccupations. L’institution de Lausanne a d’ailleurs récemment annoncé un partenariat avec le cabinet Deloitte pour l’organisation numérique des JO. De plus, la ville de Los Angeles, en charge des Jeux de 2028, semble déterminée à privilégier les prestataires américains, rendant la prolongation de cette collaboration encore plus complexe.