18 licornes, 5 milliards d’euros levés à la rentrée, 160 000 emplois créés… La French Tech profite de sa rentrée pour présenter son bilan. Animée par sa nouvelle dirigeante Clara Chappaz (ancienne Chief Business Officer de Vestiaire Collective), la conférence de presse de ce jeudi 30 septembre visait la valorisation de l’écosystème French Tech et la glorification des réussites entrepreneuriales soutenues par Bpifrance, le bras armé financier du gouvernement.
La politique économique du gouvernement en faveur de la French Tech semble avoir porté ses fruits. C’est en tout cas ce que présagent à l’unanimité les participants à la rentrée de la French Tech, ce jeudi 30 septembre. Fin du quinquennat oblige, cette célébration des pépites et licornes françaises est bienvenue : en levant une huitième licorne cette année (sur 18 en tout), la France gagne sept places dans le classement mondial de l’innovation (de 18 à 11e). Un exploit qui nous permettrait, selon le secrétaire d’Etat chargé du numérique Cédric O, de “jouer dans la cour des grands”.
Une French Tech placée sous le signe de l’impact
Clara Chappaz, nouvelle figure de proue de la French Tech, entend bien poursuivre la croissance de l’écosystème et « exprimer des causes qui [lui] tiennent à cœur » telles que la parité, la diversité et la durabilité. Le bal est réservé aux expériences entrepreneuriales et aux glorifications des dernières levées financières. Au total, 1,4 milliard d’euros ont été levés, rien que pour la semaine du 20 septembre, par entre autres : Sorare (580 milions d’euros), Mirakl (472 M€) ou encore Vestiaire Collective (178 M€).
À lire aussi : La pépite tricolore Mirakl boucle une nouvelle levée de 555 millions de dollars
Clara Chappaz, laissant son poste chez Vestiaire Collective pour assurer la présidence de la French Tech, ajoute que l’impact sera de mise dans sa feuille de route. Elle appelle deux start-up du Green 20 (20 start-up à impact sélectionnées par la French Tech) à venir s’exprimer sur scène pour incarner cette mission. Ombrea, d’une part, qui développe un système au-dessus des cultures de plein champ s’ouvrant et se refermant pour recréer les conditions favorables au bon développement des plantes. D’autre part, Kayross, qui utilise les données collectées par les satellites européens pour mesurer l’impact de l’activité humaine sur la planète et responsabiliser les industriels sur leur rejet de gaz à effet de serre.
Faire de la France la première puissance européenne de la Tech
C’est ensuite au tour d’Emmanuel Macron d’intervenir, par l’intermédiaire d’une vidéo enregistrée pour l’occasion. Pour lui, la French Tech a le pouvoir d’ériger un nouveau modèle de croissance qui concilie justice sociale et environnement. Un modèle français – initié par le principe de la raison d’être de la loi Pacte de 2016 – qui aura vocation à être répliqué au niveau européen et à inspirer le monde.
« Les écosystèmes ont pris de l’avance en Chine et aux Etats-Unis » admet le chef de l’Etat, tout en rappelant sa volonté d’ériger la France en tant que « première puissance européenne de la Tech ». Avec Bpifrance, il entend faire la différence notamment sur la santé et le quantique et poursuivre les soutiens financiers à cet écosystème à l’image du French Tech Visa pour attirer les talents étrangers, du « plan deeptech » ou encore du quatrième plan d’investissements d’avenir. Une mention est également faite à l’initiative Tibi et les 30 milliards d’euros mobilisés pour accélérer le financement des entreprises tech.
À lire aussi : [Appel à projets] Ouverture de la 8Ème Édition du Concours i-Nov
« Nous avons levé 5 milliards à la rentrée mais les anglais en sont à 14 milliards et les américains à 150, nuance Cédric O sur l’estrade pour clôturer l’événement. Donc nous ne sommes pas au bout du chemin ». Le secrétaire d’Etat chargé du numérique précisait par ailleurs à la France Digitale Day de mi-septembre que l’objectif n’était plus tant d’ériger de nouvelles licornes françaises mais de faire accéder une entreprise de ce cru au CAC 40.
Le gouvernement français manifeste toujours son désir de fonder une « scale-up nation” qui s’arme davantage de pépites technologiques pour s’imposer sur la scène économique mondiale. Reste à savoir si le prochain mandat poursuivra cette lancée.
Les nouveaux axes stratégiques de la french tech
- Massifier les programmes d’accompagnement de la Mission French Tech pour que dans les prochaines années, le Gouvernement puisse accompagner, sur l’ensemble du territoire, 1000 start-up, notamment dans des secteurs d’avenir tels que ceux des greentech, de la santé ou de l’alimentation.
- Renforcer le soutien aux start-ups les plus innovantes (deeptech, notamment) et leur capacité à s’industrialiser.
- Déployer l’accompagnement des start-up françaises dans leur développement à l’international et plus particulièrement en Europe, notamment dans le cadre de l’initiative « Scale-up Europe », lancée par le Président de la République dans le but de fédérer et d’accompagner les start-up européennes dans leur passage à l’échelle.