Plongées dans la crise et confrontées aux demandes sanitaires gouvernementales, les entreprises ont basculé massivement dans l’ère du télétravail. Du jour au lendemain, l’accès aux applications d’entreprises et la bonne circulation des données afférentes ont placé les performances du réseau au cœur des préoccupations. Pierre Ardichvili, Directeur réseau et sécurité chez VMware France, nous livre son analyse.
Non sans poser de nouvelles questions : Qui est connecté au réseau ? Quelles applications sont effectivement utilisées ? Comment proposer la meilleure expérience utilisateur à un maximum de collaborateurs ? Une démarche de transformation du réseau avec en ligne de mire, l’utilisateur final. Les exigences des salariés en matière d’ergonomie mais aussi quant aux volumes de données nécessaires à leur travail, ou à la variété des formats et des plateformes utilisés, mettent en effet ces applications à rude épreuve.
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Parallèlement, face à notre dépendance vis-à-vis de ces dernières, les entreprises prennent conscience de la valeur incrémentielle qu’apporte un réseau modernisé. Autonome, doté d’une sécurité intrinsèque et d’une grande capacité d’évolution : cette transformation du réseau répond au besoin ultime des utilisateurs finaux, avoir accès toujours plus rapidement aux applications.
Du data center à la périphérie du réseau en passant par les terminaux, les données sont devenues omniprésentes. Leur volume devrait même croitre de 61% par an d’ici 2025 selon IDC. En ce qui concerne les applications, leur nombre devrait être multiplié par six au cours de la décennie 2014-2024 pour dépasser les 750 millions.
Le réseau, plus que jamais enjeu de sécurité
Mais ce développement du télétravail et des équipes éclatées a aussi rendu les réseaux d’entreprises beaucoup plus vulnérables. Auparavant, cantonnés au sein de leurs locaux, les entreprises avaient une vision précise de leur parc informatique. Et si réseau et sécurité ont toujours été liés, ce lien s’est profondément renforcé en raison du nombre grandissant de menaces et du développement des réseaux. Par conséquent, raisonner en termes de périmètre réseau ou de périmètre sécurité devient obsolète. Ce temps est désormais révolu : les lignes entre le réseau “interne” d’une entreprise et les différents clouds publics s’estompent, la frontière avec le monde extérieur se brouille. Par accident parfois, en réponse aussi à l’adoption du cloud, mais le plus souvent par nécessité. Notamment celle de déployer des applications native cloud dans des architectures distribuées, indispensables à l’heure des composants multiples tels que les micro-services ou la conteneurisation.
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L’explosion de ce cadre du système d’information, sur site, dans le cloud et en périphérie de réseau, imposent de nouvelles contraintes aux DSI en charge de l’administration des portefeuilles d’applications et de services de l’entreprise. D’autant que le risque de failles potentiellement dangereuses est également amplifié par les échanges au sein même de ces applications distribuées ou lorsqu’elles communiquent entre elles. Plus que jamais, les entreprises doivent avoir une longueur d’avance sur ces éventuelles menaces en s’appuyant sur des capacités réseau, telles que la micro-segmentation, pour rendre leur infrastructure et leurs applications intrinsèquement sûres.
L’avènement d’un réseau nouvelle génération
Les technologies de virtualisation sont au cœur des réponses à ces enjeux : l’évolution virtuelle du réseau physique classique comme l’approche software-defined permettent en effet aux entreprises de déployer rapidement des applications et de disposer d’un niveau de sécurité optimal. C’est le cas par exemple de William Hill, un acteur majeur sur le marché mondial des paris en ligne, régulièrement amené à gérer des centaines d’applications lors de grands rendez-vous sportifs. Durant ces événements, le réseau de l’entreprise est mis à rude épreuve, ses applications et son infrastructure devant traiter des quantités massives de données tout en offrant la meilleure expérience possible à ses clients.
Indissociable du succès de l’entreprise, l’expérience client est directement conditionnée par les applications de nouvelle génération et les données qu’elles véhiculent. C’est le sens du réseau de nouvelle génération mis en place par William Hill : placer l’utilisateur final au premier plan en s’adaptant de façon automatique et intelligente à son parcours. Loin d’être une commodité technologique, les réseaux de nouvelle génération sont désormais alignés avec les objectifs métiers des entreprises, offrant la fiabilité indispensable tant à leur résilience en temps de crise qu’à leur rebond économique. Un précieux socle numérique, indispensable pour faire face à notre monde si imprévisible.