Restlet, ou l’après-Talend de Bertrand Diard

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Bertand Diard – Président exécutif de Restlet

Bertrand Diard, cofondateur de Talend fin 2005 avec Fabrice Bonan, prend le poste de président exécutif de Restlet, une start-up nantaise spécialisée dans les environnements d’API. Il était déjà à son conseil d’administration depuis un an.

Après avoir mené au succès Talend dans le domaine du big data open source, Bertrand Diard, qui vit désormais aux Etats-Unis, s’attaque à un nouveau défi de taille, les APIs. Déjà au conseil d’administration de la start-up Restlet depuis un an, il prend aujourd’hui la place d’Executive Chairman (président exécutif).  » J’y travaillerai un jour par semaine, précise-t-il, modeste. Le reste du temps, je suis encore au conseil d’administration de Talend et je développe également d’autres projets personnels. « 

Mais qui est donc ce petit Français Restlet ? Créée il y a seulement deux ans et déjà présente à Nantes, Paris et San Francisco, la société de Jérôme Louvel est un spécialiste des environnements de création et de gestion d’API via une combinaison d’outils open source et accessibles dans le Cloud. Un marché en très forte croissance : les APIs jouent en effet un rôle fondamental dans la capacité pour une entreprise de déployer rapidement et simplement un accès à ses informations et ses services, et donc de devenir plus compétitive. Ainsi, selon une étude exclusive OpinionWay/Reslet, 52 % des Français ne tiendraient au mieux que quelques heures avant de ressentir le besoin de se connecter à internet… Ceci, quand près d’un quart des moins de 34 ans, le fait au minimum une fois par heure.

Ensemble, les deux hommes vont donc s’atteler à accélérer le développement de l’entreprise dans un monde où la concurrence reste encore rare, mais dynamique (Axway, Oracle, Intel, CA Technologies…).  » En général, les entreprises ont leurs propres développeurs d’APIs… D’où l’idée d’une palette en mode PaaS d’outils standardisés. Imaginez en fait un WordPress des APIs « , explique Jérôme Louvel. Et c’est déjà bien parti ! Restlet vient d’achever une seconde levée de fonds auprès des fonds français Siparex et CapDecisif Management, pour un total de 4 millions de dollars. Elle emploie actuellement 20 personnes (il était trois à la création).

Décollage commercial attendu l’an prochain

Aujourd’hui, une nouvelle phase s’amorce : le lancement commercial de la première plate-forme globale de conception et de déploiement d’APIs. Elle doit permettre aux entreprises de mieux valoriser leurs données, en allant tout simplement beaucoup plus vite. L’offre de Restlet est ainsi composée de APISpark, un service cloud pour les développeurs et entreprises qui veulent créer et publier rapidement des APIS ; de Restlet Framework, un système de développement open source téléchargé plus de 2 millions de fois à ce jour (100 000 utilisateurs) ; et, enfin, de Restlet Studio, un nouvel environnement de développement intégré d’APIs en mode SaaS.  » Nous monétisons seulement si votre API est consommée « , explique Jérôme Louvel.

Pour l’instant, peu de références évidemment, si ce n’est déjà, en France, Canal + Overseas, l’un des clients pilotes de la plateforme APISpark, qui l’a utilisée pour industrialiser la configuration de son application mobile MyCanal (1 million d’abonnés).

Mais le décollage de Restlet ne fait que commencer, rappelle Bertrand Diard, ravi de cette nouvelle aventure entrepreneuriale.  » Les APIs représentent un marché potentiel énorme. Et c’est très excitant d’y être au démarrage « . Alors, est-ce plus simple ce coup-ci ?  » Pas vraiment. J’ai eu l’opportunité magique de vivre une expérience qui a réussi. Chez Restlet, nous avons déjà passé certains process, mais les erreurs se sont surtout pas exclues « , conclut-il.