L’équipe de Unow a donné cette semaine un aperçu de ce que peuvent déjà faire les professionnels des RH avec chatGPT, et a invité le marché à ne pas tourner le dos à l’IA, pour garder le contrôle.
Le spécialiste de la formation professionnelle Unow reconduisait cette semaine et pour la 4e année consécutive son « Printemps de la Formation » : cinq jours de conférences en ligne, analyses des tendances du marché et échanges entre pairs.
Mercredi, le webinaire consacré aux IA génératives (« Intelligences artificielles génératives : quels impacts sur les compétences du collaborateur d’aujourd’hui et de demain ? ») a offert aux participants un solide tour d’horizon du sujet.
La conférence s’est achevée par une démonstration en direct : la réalisation d’un MOOC, assistée par l’IA, avait de quoi donner le vertige à tous les créateurs de contenus.
Pierre Monclos, DRH de Unow, accompagné par Jérémy Lamri et Gaspard Tertrais de Tomorrow Theory (studio d’innovation HR créé par les fondateurs du Lab RH) avaient précédemment invité le public à prendre la mesure de la révolution en cours : « Entre GPT3 et GPT4, on a un score de QI qui est passé de 110 à 155, a indiqué Jérémy. Autrement dit : chatGPT fait mieux que 99,9% des humains. Il ne faut pas penser l’IA de demain en fonction de ce qu’elle est aujourd’hui. En six mois, elle a su faire ce saut de QI incroyable. Prenons acte de cette accélération et imaginons ce qu’elle fera dans (très peu) de temps, plutôt que de nous focaliser sur ses limites actuelles. »
La clé du prompt
« Les IA génératives d’images reposent sur des technologies complètement différentes de celle de chatGPT, et pourtant elles sortent en même temps, a complété Gaspard. Que faut-il en déduire ? Tout simplement qu’il s’agit d’un phénomène sociétal, davantage que technologique. Le marché est prêt. Le modèle a été créé par Google, mais c’est bien Open AI qui en a autorisé l’usage grand public. »
Les trois intervenants n’ont pas évité le sujet qui intéresse tout le monde : ces IA vont-elles me remplacer ?
Ils ont expliqué que les IA génératives comme chatGPT ne sont pas conçues pour répondre à nos questions, mais pour prédire notre prochain mot. « Cela veut dire concrètement que si votre prompt est nul, la réponse de GPT est nulle. C’est très important de le comprendre : la manière dont vous utilisez l’outil est la clef. Quand on travaille avec une IA générative, la première réponse qu’elle vous donne est rarement la bonne. Il faut avancer par étapes, découper votre réflexion, challenger à chaque fois ce que l’IA vous propose. »
Pour le dire autrement : ce n’est pas l’IA qui va vous remplacer, mais les humains qui utiliseront bien l’IA !
Pierre Monclos l’a rappelé : « C’est un peu comme ces écoles qui interdisaient la calculatrice en cours de maths. Pour s’emparer du sujet et ne pas sous-estimer le potentiel des IA génératives, le meilleur moyen reste de pratiquer. Encore et encore. Et de se former. »
Pour s’en convaincre, la démonstration finale était très efficace : une belle mise en abyme. Les trois intervenants ont demandé à l’IA de les aider à améliorer… la façon dont ils l’utilisent. Et ils en ont fait un MOOC vidéo, présenté par un avatar: « MOOC sur le prompting de GPT4 » (interface GPT Playground et outil de vidéo Synthesia).
« En 20 minutes, le MOOC peut être prêt. Alors certes les lèvres de l’avatar ne bougent pas parfaitement, mais on voit que c’est une affaire de semaines. On voit surtout combien il est important de maîtriser ces outils pour faire des choix éclairés. Bientôt on assemblera des briques d’IA comme des Legos, et il ne sera même plus nécessaire de savoir écrire. Parler suffira. »
Autres solutions présentées en séance et adossées à chatGPT : EVA, un outil pour aider le recruteur à créer son offre d’emploi puis à préparer l’entretien avec le candidat. Ainsi que son pendant côté candidat : ADA, qui permet de s’entraîner avec un chatbot.
Recrutement, formation, mapping des compétences et des carrières…
Pour Pierre Monclos, « cette fois-ci, nous sommes face à une technologie qui amène une transformation bien réelle, et d’ailleurs, ça a déjà commencé. Le piège serait de sous-estimer l’importance de ces IA et de leurs impacts, ou de penser que c’est un effet de mode comme le métavers. Presque tous les métiers sont concernés : il y a 3 semaines, le rapport « Future of Jobs » du World Economic Forum prévoyait la création de 69 millions d’emplois… mais aussi la destruction de 83 millions d’ici 2027, notamment du fait de l’IA. Pour nos métiers des RH, l’enjeu de transformation est plus fort qu’au temps de la révolution numérique d’il y a 10 ans. »
Recrutement, formation, mapping des compétences et des carrières… Pas un seul des sujets RH n’échappe à la règle. « Mais c’est un avantage compétitif et rien d’autre. Faites-en une utilisation raisonnée. Ne confiez pas tout à une IA… et ne lui tournez pas le dos non plus ! »
Pour demander un accès aux replays : https://www.unow.fr/c/evenements/le-printemps-de-la-formation-2023