Indeed, plateforme de recrutement et de matching, s’est intéressée à la question du bien-être au travail et a commandité une étude auprès de Forrester Consulting, dressant ainsi le portrait du salarié épanoui, tout en s’attardant sur les dérives à surveiller.
Le bien-être au travail est devenu un prérequis. Aujourd’hui, les salariés attendent de leur entreprise qu’elle contribue à leur bien-être professionnel, voire personnel… Mais, quel est, au juste, l’impact du bien-être sur la productivité ? Comment y contribuer ? Quel rôle le manager joue-t-il dans cette quête ? Quelles sont causes et les répercussions du stress en entreprise ?
Un salarié épanoui est un salarié productif
Le succès de l’entreprise est-il lié au bien-être de ses salariés ? Selon la moitié de ces derniers : oui. Près d’un salarié sur deux (46%) est convaincu que son bien-être est lié au succès de son entreprise. D’autres résultats prouvent qu’un salarié épanoui sera plus susceptible d’être productif et investi :
Sans surprise, le bien-être au travail influe également sur la volonté de rester au sein de l’entreprise :
• 56% des salariés estimant avoir un faible niveau de bien-être au travail sont susceptibles de rester dans leur entreprise lors des 12 prochains mois contre 83% chez les salariés ayant un niveau de bien-être élevé.
Partant de ces constats, que doit considérer une entreprise pour évaluer le bien-être de ses salariés, et comment contribuer à leur épanouissement ?
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Portrait d’un salarié épanoui
En France, l’épanouissement des salariés inclut plusieurs facteurs, comme un environnement de travail inclusif et respectueux par exemple. Toutefois, trois facteurs sont davantage cités, et sont susceptibles d’avoir plus d’impact sur le bien-être au travail :
• La motivation (15% souhaitent être motivés dans leurs tâches)
• La confiance (14% espèrent pouvoir avoir confiance en leurs collègues)
• Le sentiment d’appartenance (13% désirent ressentir un sentiment d’appartenance au sein de leur entreprise)
En revanche, la rémunération, l’évolution professionnelle et le stress sont les principales raisons incitant les salariés à envisager de nouvelles opportunités. En effet :
• 31% des Français trouvent qu’ils ne sont pas rémunérés à leur juste valeur
• 19% pensent qu’ils n’apprennent pas suffisamment de nouvelles choses au travail
• 18% se sentent stressés la plupart du temps au travail.
Un manque de rémunération, de formation ou un trop-plein de stress peuvent donc entraîner des démissions. Les entreprises doivent considérer ces facteurs, afin d’améliorer le bien-être de leurs employés et retenir leurs talents. Reste à savoir qui en détient la responsabilité.
Les managers ont un rôle clé à jouer
À qui doit incomber l’épanouissement des salariés au travail ? Le bien-être individuel au travail est perçu comme une responsabilité partagée entre les salariés et l’entreprise ; toutefois, les managers semblent jouer un rôle essentiel dans cet objectif. En effet :
• Si 34% de sondés affirment que le bien-être individuel au travail est induit au salarié lui-même, un sondé sur cinq (22%) pense que les managers sont responsables du bien-être de leurs subordonnés directs.
• 15% estiment que c’est du ressort de l’équipe de direction de l’entreprise et 13%, la responsabilité du PDG.
• Plus étonnant, alors que l’on pourrait croire que les ressources humaines ont un rôle à jouer dans le bien-être au travail, seulement 13% des Français pensent que les équipes RH doivent être responsables de l’épanouissement des salariés.
Pour les salariés, l’empathie des managers compte beaucoup pour leur bien-être. Ils attendent principalement de leur manager :
• De l’écoute : 62% aimeraient se sentir écoutés par leur manager
• Du soutien : 49% attendent de recevoir de l’aide et du soutien de leur manager dans des situations difficiles
Le développement de carrière fait également partie des discussions souhaitées entre managers et salariés (pour 25% d’entre eux).
Les salariés veulent se sentir soutenus dans leur rôle, et c’est au manager de se montrer empathique avec leurs équipes. Un manager dépourvu d’empathie peut-être facteur de stress pour les salariés : 19% d’entre eux sont stressés, car leurs employeurs/managers ne se soucient pas de ce qu’ils ressentent. Se montrer à l’écoute des salariés et laisser la porte ouverte au dialogue est primordial pour cultiver un sentiment de bien-être en entreprise et contribuer à la baisse des tensions et du stress.
Le stress, une plaie qui gangrène le quotidien
Qui n’a jamais été stressé dans son travail ? Le stress fait partie intégrante de certains emplois, et la gestion de celui-ci doit souvent être une qualité que le candidat se doit de posséder, comme on le constate dans de nombreuses offres d’emploi, où la mention “être résistant au stress et à la pression” est devenu un prérequis type. Or, le stress au travail dérange les salariés et contribue à faire baisser leur productivité. En effet, le stress au travail favorise :
• La perte de concentration (36% des sondés),
• La perte de motivation et la capacité à donner le meilleur d’eux-mêmes (35%)
• Les erreurs (26%)
Il joue également sur les relations entre collègues, voire clients : 21% des sondés estiment mal s’exprimer (comme parler plus durement, être agressif) lors de discussions professionnelles.
Le stress est directement lié au bien-être en entreprise : 85% des salariés indiquant un faible niveau de bien-être sont stressés au travail, contre 44% des salariés ayant un fort niveau. De plus, le stress peut impacter plus largement la qualité de vie : 87 % des salariés Français pensent que le stress au travail peut réduire la qualité de vie de façon importante. Pourtant, si le stress est l’un des facteurs les plus nocifs pour le bien-être des salariés de manière globale, peu d’entreprises s’engagent pour en venir à bout : seuls 38% des salariés pensent que leur entreprise fixe des objectifs afin d’améliorer le bien-être des salariés et réduire le stress.
Des efforts sont encore à fournir par les entreprises pour réduire les tensions dues au stress. Mais comment s’en défaire ? Il s’agit d’abord d’en identifier la source. Au travail, le stress est ainsi dû à :
• Des délais et des échéances serrés (pour 32% des sondés)
• Des défis, objectifs irréalisables (29% des sondés).
• Viennent ensuite les conflits et les mauvaises relations au travail (26%), les conditions de travail risquées (22%) et le poids des responsabilités (20%).
La culture du bien-être devient une nécessité pour les entreprises si elles souhaitent rester compétitives, et la mesure de ce bien-être doit être une priorité. Les salariés doivent être écoutés et entendus par leurs équipes de direction et leurs managers. Leur bien-être en entreprise est la responsabilité de tous, et des solutions peuvent être trouvées ensemble, à toutes les échelles, pour vaincre le stress et favoriser un environnement sain au travail. La création d’objectifs réalisables et de plans d’action pour mieux appréhender les dates butoirs, répartir la charge de travail ou organiser davantage de formations peuvent ainsi contribuer à l’épanouissement des salariés et les aider à rester motivés dans leur travail.