Après Facebook, Intel et Samsung, c’est au tour de Salesforce d’annoncer l’ouverture d’un centre de R&D en France. Lors de sa récente venue à Paris, le PDG de l’éditeur américain, Marc Benioff, a inauguré ce nouveau site installé au sein de son siège parisien en présence de la secrétaire d’Etat chargée du Numérique, Axelle Lemaire. C’est le deuxième centre de recherche et développement que le spécialiste du CRM ouvre en France, après Grenoble en 2013. Les chercheurs travailleront sur la plateforme de « réussite client » Salesforce et la création de fonctionnalités avancées de recherche et d’intégration. Marc Benioff a aussi déclaré que l’entreprise compte investir 1 milliard de dollars dans l’hexagone d’ici cinq ans. Selon une étude IDC France commanditée par Salesforce, l’Américain estime que d’ici à 2018, son écosystème français de clients, partenaires et développeurs représentera 3,3 milliards d’euros du PIB et devrait créer près de 20 000 emplois sur le territoire.
La veille de ces annonces, Marc Benioff se trouvait au Salesforce World Tour qui a réuni près de 9000 personnes à la Porte de Versailles à Paris. Le CEO a rappelé les récents investissements réalisés par son groupe dans le pays comme l’ouverture cette année d’un datacenter, le rachat du cabinet de conseil français Kerensen Consulting et le lancement en juillet 2015 de la version française d’Analytics Cloud, une solution basée sur la plateforme de cloud analytique Wave.
Salesforce fait son show
En dehors de ces annonces franco-françaises, Salesforce a orchestré un véritable show pour sa convention. Concert électro-folk, démonstrations en live, retours d’expériences interactifs…et tous les intervenants se sont pris au jeu ! On a pu voir Alex Dayon, président Produits du groupe, intervenir en chemise hawaïenne, un clin d’œil à la plateforme Wave. Le Français a présenté le but de cette plateforme, dont il est à l’origine. « 90% des données mondiales des entreprises ont été créés dans les deux derniers mois parce que vos clients et vos systèmes d’informations génèrent plus de données que jamais. » Il a également fait une démonstration en direct avec le cas de Petzl, un fabricant français d’équipement d’escalade. « Ce produit a été conçu pour être utilisé par tous les utilisateurs business, sous toute forme mobile – il peut même fonctionner sur Apple Watch – et est disponible pour tous les développeurs », a précisé le président Produits. Khalid Lach Gar, Directeur Sales Engineering EMEA Sud et les marchés émergents, est quant à lui, intervenu avec un képi de contrôleur pour faire une démo de la Customer Success Plateform avec la SNCF.
Salesforce, qui ne communique toujours pas sur le nombre de clients français, a annoncé une hausse de son chiffre d’affaires en France de 70%. En 2013, il s’élevait à 200 millions et aurait donc atteint 340 millions en 2014.
Paris séduit les centres de rechercheIl y avait San Francisco et New-York… Facebook va maintenant ouvrir un laboratoire FAIR (Facebook Artificial Intelligence Research) à Paris. C’est le premier centre de recherche que le groupe de Mark Zuckerberg installe en dehors d’un pays anglo-saxon. Le Crédit Impôt Recherche (CIR) et la forte concentration de scientifiques et ingénieurs de premier plan dans l’Hexagone semble avoir pesé sur ce choix. Les trois FAIR sont d’ailleurs dirigés par un français, Yann Le Cun, spécialiste de l’intelligence artificielle et de la robotique, un ancien des Bell Labs. Début juin également, c’est le fondeur Intel qui a inauguré son premier centre de R&D européen au sein de la technopole Teratec, à 30 km de Paris. Il sera dédié aux big data, avec des recherches tournés vers la ville intelligente, le secteur médical et l’agriculture. Ces deux belles prises, pour l’image de la France en termes d’attractivité, ne sont pas les premières à avoir choisi Paris et sa région. En 2006, Microsoft installait déjà un centre de recherche parisien en collaboration avec l’Inria. L’Institut national de recherche en informatique et en automatique prépare d’ailleurs un accord avec Facebook pour participer au FAIR français. Plus récemment, c’est l’éditeur Anaplan qui a décidé d’ouvrir son quatrième centre de recherche, dédié à la visualisation des données et au collaboratif, à Paris. Pour Frédéric Laluyaux, le dirigeant français du groupe basé à San Francisco, un tel choix n’est pas tant lié à une démarche de réduction de coûts, qu’à la recherche des meilleurs talents. |