Pour sa 22ème édition, le Salon des Entrepreneurs a réuni plus de 65 000 visiteurs en deux jours. Le secteur du numérique était représenté par des start-up mais aussi des régions. Tour d’horizon des initiatives les plus innovantes.
Pour concurrencer Paris, les régions françaises mettent les moyens nécessaires pour attirer les start-up et PME innovantes. Plusieurs d’entre elles avaient rendez-vous au Salon des Entrepreneurs qui s’est déroulé au Palais des Congrès à Paris les 4 et 5 février.
« A Nancy, On ne se noie pas dans la masse »
C’est au sein du « Start-up Factory », un espace entièrement dédié à l’économie numérique, que plusieurs régions ont installé leurs stands. C’est le cas de la Lorraine qui a animé un atelier sur la place du numérique dans la région. Pour favoriser l’implantation de start-up dans le bassin lorrain, les intervenants ont insisté sur l’emplacement géographique de la région et du cadre vie « agréable » et très différent de celui de Paris. En effet, la Lorraine est une région de passage qui compte beaucoup de frontaliers. « Nous avons le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse et Paris à proximité », a précisé Stéphane Rozes, Président de CAP, une société de conseil, « nous avons donc l’habitude travailler avec différentes cultures ».
La région Picardie, avec son chef-lieu d’Amiens, joue aussi la carte de la proximité. « Nous sommes au cœur d’un triangle puisque nous sommes situés entre Paris, Londres et Bruxelles. Sur le plan économique, c’est évidemment très intéressant », a expliqué Arnaud Lescroart, chargé de mission à Amiens Métropole. La Vienne en a même fait un slogan pour attirer les jeunes créateurs d’entreprises sur son stand : « La Vienne à 80 minutes de Paris ». Plusieurs start-up, qui ont volontairement quitté Paris pour s’installer en région, ont témoigné durant le salon. « Depuis deux ans, nous avons débloqué plus de 700 000 euros. Les investisseurs nous ont suivis car nous existons à Nancy. On ne se noie pas dans la masse », a confié Florent Defay, co-fondateur de Findspire.
Des fonds d’investissements aux clusters
Evidemment, l’argument géographique ne suffit pas seul à convaincre les start-up et PME. Les régions proposent désormais des financements exclusivement dédiés aux entreprises innovantes. L’Institut Lorrain de Participation (ILP) a créé un Fonds de Capital Risque Numérique en novembre dernier. Ce fonds d’investissement a ainsi débloqué 10 millions d’euros en 2014. « Nous voulions créer une filiale « ventures » du numérique Lorraine avec 7 millions d’euros qui font levier à 3 millions d’euros issus du secteur privé. Le fonds investit toujours avec quelqu’un d’autre », a expliqué Hervé Obed, président de l’ILP. En quatre mois, la somme a déjà été investie. Ce fonds numérique de Lorraine est le deuxième en France après celui d’Île-de-France.
Les clusters régionaux ont aussi investi les allées du Palais des Congrès. Le SPN de Poitiers, un réseau qui regroupe des professionnels du numérique en Poitou-Charentes, est devenu en 2011 une « Grappe d’entreprises ». Plus de 120 entreprises numériques y sont installées. Une structure semblable a également ouvert en 2012 à Amiens. « Amiens le Le Lab’ » s’étend sur 1000 m² et est actuellement en travaux. La métropole amiénoise a décidé d’agrandir ce Lab pour accueillir plus d’acteurs. C’est la troisième pépinière dans la région. « Nous comptons aller plus loin et créer un vrai cluster avec la nouvelle municipalité », se réjouit Arnaud Lescouart. Autant d’initiatives qui pourraient amener ces régions à rejoindre les neuf métropoles labelisées French Tech.