Semi-conducteurs : Intel est pris… qui croyait prendre

[Billet d’humeur] La firme américaine, spécialisée dans la fabrication de puces électroniques, connaît une situation difficile. Après avoir gelé ses projets en Europe, elle suscite désormais les intentions de rachat.

Depuis quelques temps, l’acteur historique des semi-conducteurs, Intel, est dans la tourmente. Une tourmente notamment due au fait que la firme américaine n’a pas su prendre deux virages essentiels : du mobile, d’abord, puis de l’intelligence artificielle.

Ce sont Qualcomm et Nvidia qui, dans ces deux domaines, ont su tirer – remarquablement – leur épingle du jeu. Avec notamment des valorisations boursières atteignant, pour Qualcomm, le double de celles d’Intel. Le cours de Nvidia, lui, a été multiplié par 27 en 5 ans, alors qu’Intel a vu le sien chuter de 57 %. Qualcomm et le (petit) britannique ARM ont d’ailleurs fait, très récemment, des propositions de rachat, que le groupe de Santa Clara aurait, aux dernières nouvelles rejetées, déclarant “ne pas être à vendre”.

En parallèle, le vétéran outre-Atlantique des puces signait, d’un côté, un contrat de plusieurs milliards de dollars avec Amazon pour la fabrication d’une puce personnalisée dédiée à l’IA, tout en touchant 20 milliards de subvention du gouvernement fédéral américain, et décidait, de l’autre, de geler ses investissements en Europe, en reportant de deux ans la construction d’usines, une en Allemagne et l’autre en Pologne.

Clairement, la roue a tourné et les temps prochains s’annoncent difficiles pour Intel, mettant quelque peu en sourdine les projets liés à la fabrication de processus quantiques. Le Tunnels Falls qui n’en verra peut-être jamais le bout, ne fait plus parler de lui depuis juin 2023. Quoi qu’il en soit, la question de son rachat reste d’actualité et l’avenir nous dira prochainement quelle multinationale pourra se targuer d’avoir dans son portefeuille… Intel inside.