Entre hybridation, guerre des talents, enjeux d’employabilité ou encore recherche de sens, le travail de demain se dessine aujourd’hui. Alliancy le mag a sélectionné six études significatives des évolutions en cours et à venir.
Dans son étude Work 2035, Citrix explore notamment le degré de flexibilité et d’encadrement des collaborateurs : la technologie en sera-t-elle l’instrument majeur ? En plus d’accroître leur engagement et leur productivité, l’IA sera-t-elle capable de prendre des décisions stratégiques pour l’entreprise ? Selon l’étude, 90 % des dirigeants sont convaincus qu’en 2035, les investissements dans la technologie IA constitueront leur premier facteur de croissance. Et 72 % des personnes interrogées estiment que d’ici 2030, l’IA générera plus de revenus dans les entreprises que les humains. Enfin, 63 % des professionnels questionnés pensent que la technologie avantagera les petites entreprises, leur redistribuant de la puissance et de l’influence.
Le monde du travail connaît un total remaniement, incitant parfois les Français à opter pour un renouveau professionnel. Les actifs sont ainsi de plus en plus nombreux à exercer le slashing, traduisez « multi-emploi », consistant à exercer plusieurs activités professionnelles en parallèle. Si jusqu’alors le slashing concernait surtout les actifs désireux d’augmenter leur revenu, une étude menée par Cooptalis, révèle que la réalité actuelle est tout autre. 93 % des slasheurs exercent plusieurs emplois par choix, sans contrainte financière, beaucoup pour éviter stress et fatigue. D’ailleurs, 45 % des répondants à l’étude déclarent ne pas gagner davantage d’argent.
L’APEC et l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) dévoilent deux études complémentaires sur le télétravail, fruit d’une réflexion conjointe. L’APEC constate notamment que le télétravail est un enjeu d’attractivité sous-estimé par les entreprises. En effet, même si 69 % des cadres sont satisfaits des possibilités de télétravail proposées par leur employeur, 25 % préfèreraient télétravailler plus souvent. Tandis que seules 22 % des organisations pensent que l’absence de télétravail constitue un frein à leur attractivité. Les recruteurs préfèrent d’ailleurs aborder ce sujet lors des entretiens avec les candidats plutôt que de le mentionner dans leurs offres d’emplois.
L’association nationale des DRH (ANDRH) a réalisé en octobre dernier une enquête destinée à alimenter ses prises de position et ses actions, recueillir les avis et les attentes de ses adhérents et dresser un état des lieux de leurs enjeux sociaux, économiques et RH. Il en ressort que 80 % des DRH sont concernés par une pénurie de pain d’oeuvre sur certains postes, 74 % pensent qu’une réforme de la formation est nécessaire, 46 % envisagent de faire évoluer leur politique de rémunération dans les prochains mois et 15 % de ceux ayant un accord de télétravail rencontrent des oppositions dans sa mise en oeuvre.
Selon cette étude d’ADP, les employeurs vont chercher à accroître la visibilité des salariés et à mieux comprendre les besoins d’un effectif dispersé par le travail hybride. Les collaborateurs et la raison d’être seront au cœur de la culture d'entreprise. Des données et une expertise fiables alimenteront la résilience. L’innovation sera un moteur de croissance : les entreprises se tourneront vers la technologie pour gagner en efficacité et étendre leurs capacités en éliminant les tâches répétitives et en recentrant leurs efforts sur des initiatives de croissance stratégique.
D’après Reworking Work, une enquête de la société Atlassian, nombreux sont encore les managers qui peinent à s’adapter au travail hybride. Même s’il s’impose et permet à chacun de repenser ses missions et sa façon de travailler, il inquiète. En effet, avec cette nouvelle organisation, les managers se posent de nombreuses questions quant à la nature même de leurs missions. S’ils sont sensibles à la valeur qu’ils apportent à leur entreprise, ils ont pourtant le sentiment que leurs missions sont de plus en plus commerciales et moins attrayantes. Ils sont 47% de managers à l’affirmer au niveau mondial, 68 % en Inde, 59 % aux Etats-Unis et 38 % en France.