Smart City : À Saint-Quentin-en-Yvelines, Airbus Cybersecurity s’appuie sur les PME pour traduire l’innovation en réalité

Signé le 7 février dernier à Guyancourt, l’accord de consortium Paclido piloté par Airbus Cybersecurity entend innover dans le domaine de la sécurisation de l’Internet des Objets. Saint-Quentin-en-Yvelines fera office de territoire d’expérimentation pour ce projet collaboratif réunissant plusieurs industriels, PME et laboratoires de recherche. Une myriade d’acteurs qui suppose la coordination d’un écosystème d’innovation singulier.

Depuis la signature de l’accord de consortium stratégique Paclido (Protocoles et Algorithmes Cryptographiques Légers pour l’Internet Des Objets) le 7 février, l’agglomération Saint-Quentin-en-Yvelines est officiellement devenue un territoire d’expérimentation “Smart City”.

Depuis la signature de l’accord de consortium stratégique Paclido (Protocoles et Algorithmes Cryptographiques Légers pour l’Internet Des Objets) le 7 février, l’agglomération Saint-Quentin-en-Yvelines est officiellement devenue un territoire d’expérimentation “Smart City”.

Depuis la signature de l’accord de consortium stratégique Paclido (Protocoles et Algorithmes Cryptographiques Légers pour l’Internet Des Objets) le 7 février, l’agglomération Saint-Quentin-en-Yvelines est officiellement devenue un territoire d’expérimentation “Smart City”. Les acteurs pourront donc tester leurs algorithmes et leurs protocoles cryptographiques légers en environnement réaliste afin de garantir la confidentialité, l’intégrité et l’authentification des données échangées par les objets connectés à la ville.

“Le cas d’usage principal du projet Paclido sera orienté vers la Smart City, et plus spécifiquement vers un cas d’usage adressant la cybersécurité de l’éclairage public, précise Cécile Abdo, chef de projet chez Airbus Cybersecurity, le service dédié à la cybersécurité du groupe au sein de sa division Defence & Space.

 

À travers cette preuve de concept, l’objectif est de montrer l’apport de la cybersécurité pour sécuriser les objets connectés qui sont ou qui seront déployés au sein des villes, incluant par exemple des lampadaires connectés, des panneaux de signalisation ou des feux tricolores. L’enjeu est donc de protéger ces objets contre des tentatives de cyber-piratage ou de cyber-sabotage qui pourraient les impacter.”

Inscrit dans le cadre du Fonds Unique Interministériel, ce projet de recherche collaboratif regroupe 8 partenaires : Airbus CyberSecurity, des PME (Rtone, Sophia Conseil, Trusted Objects) et des laboratoires de recherche (LORIA-CNRS, Université Limoges, CEA). Une diversité d’acteurs qui permet de croiser de nombreux champs d’expertise.

Confronter l’expertise de recherche à la réalité du terrain

Alexis Duque, Responsable R&D et Sécurité de la PME Rtone, estime que les échanges entre PME et laboratoires de recherche sont nécessaires pour garantir l’adaptabilité des solutions développées. “On apporte aux chercheurs la réalité du terrain que eux n’ont pas forcément. Ça leur permet de développer quelque chose d’utile et qui est tout de suite applicable, portable et exploitable” affirme-t-il. “Le rôle de Rtone c’est d’apporter sa connaissance des besoins utilisateur. Les utilisateurs attendent tel usage spécifique, tel niveau de sécurité, tel protocole. On fait remonter ça aux chercheurs qui vont adapter leurs travaux et proposer des solutions. Nous par la suite on va être capables d’implémenter ces aspects théoriques vers un côté pratique et l’adapter aux plateformes”.

Tout l’enjeu pour cette entreprise spécialisée dans la conception d’objets connectés réside dans la confrontation de l’expertise de recherche à la réalité du terrain. Un travail d’implémentation de la masse de recherche vers plus de compatibilité utilisateur, et ce dans plusieurs domaines. Concernant le consortium, l’algorithme de cryptologie est développé selon des protocoles de chiffrement adaptés à l’IoT et compatibles avec toutes les plateformes. De manière à pouvoir l’exploiter dans divers secteurs et éventuellement le standardiser au niveau international. L’algorithme serait utilisable dans le cadre du chiffrement de données de la smart city, de l’industrie 4.0 d’Airbus et des objets connectés développés par Rtone.

La complémentarité des acteurs : la clé du succès

Ce qui fait la force d’un écosystème d’innovation, c’est la pluralité et la complémentarité des acteurs qui en font partie. Alors que Rtone est plutôt experte en domotique, Sophia Conseil l’est plus en matière d’éclairage et c’est à partir de ces compétences que le découpage entre acteurs est effectué au sein du consortium. Créée en 2005, Sophia Conseil est une PME de 270 salariés qui accompagne depuis 2005 ses clients en matière d’ingénierie scientifique et technique. Historiquement, Sophia Conseil est une grande spécialiste des projets de Smart City : elle a travaillé dans de nombreuses villes sur l’implémentation de lampadaires autonomes. Elle vise ici une montée en compétences en termes de sécurité de l’IoT ainsi que la recherche de partenaires potentiels comme Trusted Objects : une startup membre du consortium dont l’expertise pourrait intéresser des clients de Sophia Conseil.

“C’est tout l’intérêt de faire cohabiter tout un panel d’acteurs qui n’ont pas forcément l’habitude de travailler ensemble, affirme Sébastien Creiche, Architecte Software chez Sophia Conseil. De notre côté la recherche sera forcément appliquée. On a rien contre la recherche mais il faut que ça réponde à un besoin clairement identifié dans le monde industriel ou civil comme à Saint-Quentin-en-Yvelines. Nous quelque part on va agir comme la glue entre ce besoin identifié et le monde de la recherche”.

Si les PME sont considérées comme une “glue” entre ces deux mondes, c’est avant tout grâce à leur capacité à concilier la recherche à la réalité du monde industriel et social. Un travail nécessaire pour garantir le bon déroulement de l’intégration et l’implémentation d’aspects théoriques en pratique. Signe que les PME ont des avantages à faire valoir vis à vis d’un écosystème de startup très médiatisé.