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#SmartIndustries – Industrie 4.0 : comment la fabrication numérique avancée peut donner une autre dimension à votre entreprise

Bernard Faure, Directeur Général France Proto Labs

Bernard Faure, Directeur Général France Proto Labs

L’idée que nous nous faisions de la production en masse est aujourd’hui remise en question par la fabrication additive, plus connue sous le nom d’impression 3D. Placée en première ligne de la quatrième révolution industrielle, le développement de cette technologie a permis d’imprimer en 3D des éléments destinés à l’immobilier, l’automobile et l’aéronautique, de la nourriture et même, assez paradoxalement, des pièces composant la dernière imprimante 3D d’HP.

Bernard Faure, Directeur Général France Proto Labs

Depuis de nombreuses années, cette technologie est perçue comme destinée au grand public. Les entreprises prennent cependant de plus en plus conscience des possibilités qu’elle leur offre. Des procédés avancés de fabrication tels que la stéréolithographie (SL), le frittage laser direct de métal (DMLS) et le frittage sélectif par laser (SLS), offrent aux entreprises de multiples secteurs l’opportunité de gagner en compétitivité et en parts de marché.

Mais plutôt que de se substituer aux grandes méthodes habituelles de fabrication, l’impression 3D peut être jugée plus appropriée pour un certain nombre de processus plus complexes. Premier avantage, elle permet de fabriquer des pièces uniques, à géométrie complexe, et souvent dans des matériaux appropriés. Ces nouvelles possibilités sont particulièrement intéressantes dans le secteur médical. Certains fabricants d’appareils auditifs, par exemple, emploient cette technologie dans la réalisation de prothèses sur mesure s’adaptant parfaitement de l’oreille du patient.

Transformer l’industrie

Ensuite, au niveau le plus élémentaire, l’impression 3D va permettre d’accélérer la conception des produits et de l’optimiser dans un délai donné grâce à l’utilisation d’un modèle préliminaire imprimé en 3D. Cela aura à son tour pour effet de faire baisser les coûts d’ensemble, ce qui ne peut être que bénéfique même lorsqu’une entreprise n’a pas l’intention de fabriquer le produit fini par impression 3D.

L’impression 3D a littéralement décollé dans les secteurs de l’aéronautique et du transport aérien. L’un des principaux attraits de cette technologie réside dans sa capacité à limiter les dépenses dans de coûteuses ressources. Ainsi, l’avionneur européen Airbus est un fervent partisan de l’impression 3D : il a annoncé en avril 2016 l’ouverture du centre Aerospace Factory à Munich, dédié à l’impression 3D. Par ailleurs, depuis plusieurs années, il fabrique des pièces en DMLS pour équiper l’A350. Plus récemment, Airbus a fait fort en dévoilant au salon aéronautique de Berlin THOR (Test of High-tech Objectives in Reality), son premier avion fabriqué avec une imprimante 3D !

Les constructeurs d’avions de ligne sont constamment à la recherche de technologies innovantes afin de réduire le poids et les émissions des appareils tout en augmentant leur capacité de transport. Un recours accru à l’impression 3D, afin de tester des composants plus petits et plus légers, (grâce notamment à des géométries impossibles à réaliser les autres procédés de fabrication) permettra aux entreprises aéronautiques non seulement d’améliorer leurs performances mais aussi de réduire leurs émissions pour le bien de l’environnement. Par exemple, Boeing a récemment confirmé son intention d’utiliser des thermoplastiques imprimés en 3D pour des pièces composites et des fixations à l’intérieur des cabines, ce qui aura pour effet de réduire considérablement le poids des appareils ainsi que leurs coûts de production.

Pour sa part, l’industrie automobile se transforme en adoptant elle aussi des pratiques d’allègement. Le respect des normes liées aux protocoles environnementaux de l’UE devient un enjeu de plus en plus important dans la fabrication des véhicules. En réduisant le poids de diverses pièces automobiles, les constructeurs s’engagent sur la bonne voie pour atteindre ces objectifs. Par exemple, les rétroviseurs se composent désormais d’un cadre léger en magnésium et d’une coque en plastique, remplaçant des pièces qui étaient autrefois suffisamment lourdes pour enfoncer un clou dans un morceau de bois.

De fait, tous secteurs confondus, l’impression 3D devrait connaître une croissance fulgurante d’ici 2020 : selon une étude de Xerfi, le marché mondial devrait peser 35,4 milliards de dollars.

Sables mouvants 

Il faut cependant prendre en compte le fait que, à mesure que le recours à cette technologie se

démocratisera, le niveau d’exigence des clients augmentera. L’instantanéité des services et des transactions devenant la norme, les entreprises vont devoir investir dans des services stratégiques spécialisés qui leur permettront d’opérer de manière plus rationnelle et efficace.

L’impression 3D offre la polyvalence et les opportunités nécessaires à la réalisation d’économies dans une industrie de plus en plus axée sur la commercialisation plus rapide et plus efficace de produits et services.

La « quatrième révolution industrielle » est en marche. Il est temps de s’y rallier.

Lire aussi le dossier « Industrie du futur ».

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