Pour fêter les 10 ans d’existence de notre média, de nombreux acteurs du numérique se sont réunis à la Compagnie 1837 à Paris, le lundi 12 décembre. Plusieurs intervenants se sont exprimés autour de la confiance, de la souveraineté, de la recherche et l’innovation, et de la transition écologique avant la révélation par la rédaction, de notre sélection de « 100 personnalités qui donnent du sens au numérique ». Retour sur les moments forts de cette soirée.
Dix ans jour pour jour après le lancement d’Alliancy, le lundi 12 décembre, près de 200 acteurs du numérique étaient réunis à la Compagnie 1837, à Paris. Des entrepreneurs, des chercheurs, des patrons, des DSI… en présence du Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications Jean-Noël Barrot ont pu échanger sur les différents défis que devra relever le secteur du numérique ces prochaines années.
À commencer par le Ministre, qui s’est d’abord exprimé sur la diversité des acteurs qui constituent ce secteur : « Il y a beaucoup d’écosystèmes qui ne se rencontrent pas souvent, avec des sujets distincts. Mais le numérique, c’est un tout qui est perçu avec ses bénéfices, mais également avec ses risques par les citoyens, indique Jean-Noël Barrot sur scène. On veut rendre le numérique plus agréable pour qu’ils en perçoivent le sens. On doit leur garantir qu’ils vont trouver des opportunités et de la tranquillité en mettant l’accent sur plusieurs sujets : la souveraineté, la sécurité dans l’espace numérique et l’inclusion pour que chacun puisse y accéder dans les meilleures conditions”.
De la confiance avant tout !
Aux côtés du Ministre, Nathalie Collin, directrice générale de la branche grand public et numérique de La Poste, a insisté sur l’importance de créer de la confiance dans le numérique. « Il y a beaucoup d’engagements sur ce sujet avec des acteurs européens et français. Si on veut mettre en place des solutions au plus proche des individus, on a besoin d’un numérique de confiance », indique la dirigeante devant une assemblée d’acteurs du secteur. Jean-Noël Barrot évoque sur ce thème, l’importance du choix des cloud providers pour les entreprises : « Quand le cloud n’est pas européen, il est soumis à des législations extraterritoriales ».
Lors de son intervention, Octave Klaba, président et fondateur d’OVHcloud, principal provider européen, a également tenu à évoquer l’importance de la confiance. « Tout va reposer sur le numérique, évoque-t-il. C‘est fondamental qu’il soit régulé. Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour finaliser la confiance », tempère-t-il. Le ministre a également rappelé les actions françaises et européennes allant dans ce sens. « La puissance publique doit mettre des aiguillons. On fixe en amont des règles de respects de la concurrence au niveau européen et français. On veut une certification qui garantit qu’une offre cloud est immunisée contre les législations extra territoriale », assure Jean-Noël Barrot.
Sur le sujet de la donnée, le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications a également évoqué la mise en place d’un Data Act, une forme de RGPD pour la donnée non personnelle. “L’utilisateur qui génère de la donnée en sera propriétaire”, assure le ministre. “Toutes les données ne se valent pas, répond Nathalie Collin. Il y a des données qui nous permettent d’améliorer les process mais il y a aussi des données qui peuvent faire partie du bien commun”. Mais la directrice générale de la branche grand public et numérique de La Poste évoque également la confiscation de certaines d’entre-elles par des géants : “Il y a aussi ces données appropriées par les Gafam pour créer énormément de valeur. Ils ont créé une féodalité de la donnée”.
Green IT et IT for Green
“Agir pour l’environnement n’est plus une option, lance à son tour sur scène Véronique Torner, vice-présidente en charge du numérique responsable au sein de Numeum. On ne peut pas avoir de numérique plus tard sans qu’il soit responsable”. Il y a pour cela deux leviers sur lesquels agir. D’abord le Green IT, en trouvant des solutions pour limiter l’impact du numérique sur l’environnement. “Mais l’IT for Green est encore plus différenciant pour réussir la transition. C’est un vecteur de croissance que l’on peut concilier avec une trajectoire RSE”, indique Véronique Torner.
Depuis le milieu des années 2000, OVHcloud s’est lancé sur le crédo des économies d’énergie dans le refroidissement de ses datacenters. « Pendant longtemps, on trouvait ça cool, mais aujourd’hui quand l’énergie augmente, ça devient intéressant, se satisfait Octave Klaba, fondateur de l’entreprise. Nos datacenters consomment deux fois moins que nos concurrents, le client apprécie ». Pour Véronique Torner, il est important que les acteurs se questionnent et se positionnent sur ces questions.
En charge de l’initiative Planet Tech’Care pour Numeum, elle salue l’idée d’un travail collectif pour faire avancer ces sujets. “Cette initiative est la réussite d’un collectif rassemblé autour d’un sujet qui est le numérique et l’environnement. En deux ans, nous avons eu 750 signataires qui se mobilisent sur ce double challenge Green IT et IT for Green, raconte Véronique Torner sur la scène de la Compagnie 1837. On s’est associé pour passer à l’échelle plutôt que de voir nos différences. Il y a des pionniers sur ces sujets. On était atomisé, mais on a fédéré les choses”, se félicite-t-elle.
Le chercheur au service des entreprises
Dans les avantages technologiques que doivent souvent avoir les start-up ou les entreprises de la tech pour conserver leurs avantages concurrentiels, la recherche a très souvent une place de choix. “On a à cœur d’appliquer la recherche qu’on fait, raconte Antoine Petit, PDG du CNRS. On travaille beaucoup avec le secteur industriel sur des feuilles de route qu’ils définissent”.
Un travail qui se fait aujourd’hui de concert entre les industriels et le monde académique. « On a fait beaucoup de progrès, indique Antoine Petit. Avant les chercheurs étaient décorrélés du monde industriel. Ça a changé. Ils ont compris que travailler avec ce secteur était important ». Ce changement est en partie venu des entreprises elles-mêmes qui se sont internationalisées au cours du temps. “Cette coopération entre le secteur industriel et académique était plus présente dans de nombreux pays étrangers. Les grands groupes se sont questionnés sur l’importance d’avoir la même coopération en France. C’est la clef”, conclut Antoine Petit.
À la suite de ces interventions, la rédaction d’Alliancy a ensuite dévoilé une sélection de 100 personnalités qui donnent du sens au numérique...