L’éditeur français Sopra Steria travaille en collaboration avec la fondation allemande Iota pour développer un framework dans le but de sécuriser par la blockchain les données issues de l’Internet des objets (IoT).
| Cet article fait partie du dossier « Internet des objets : quand les services se réinventent »
Sécuriser par la blockchain les données transmises par les objets connectés, c’est le projet sur lequel travaillent conjointement Sopra Steria et la fondation allemande Iota, issue d’une start-up hardware. Les deux partenaires se sont alliés il y a six mois pour mettre au point un framework facilitant et sécurisant les interconnexions IoT. « La plateforme de Iota présente l’avantage d’offrir une grande scalabilité et sa technologie repose sur le tangle, un nouveau concept basé sur un graphique acyclique dirigé », précise Alexandre Eich-Gozzi, Head of Blockchain Stream chez Sopra Steria.
Le développement de l’IoT dans des secteurs variés et les diverses cyberattaques recensées l’année dernières ont conduit les chercheurs des deux entités à se pencher sur cette question. « Les grosses volumétries de données sont la cible privilégiée des hackers. C’est un sujet de préoccupation pour les industriels prévoyant des déploiements massifs de solutions IoT et dont le piratage de données aurait des conséquences préjudiciables sur leur image », justifie Alexandre Eich-Gozzi.
Pour le spécialiste de la blockchain, ce framework par lequel transiteront les données permettra aux objets d’effectuer des échanges d’informations plus massifs et plus rapidement : « Cette blockchain agrandit le réseau et donc sa capacité. Cela représentera un avantage pour le secteur médical ou les industriels par exemple, tout en leur garantissant une sécurité optimale de bout en bout. » Outre ce besoin de sécurisation, la blockchain apporte la preuve du caractère infalsifiable de l’identité des objets connectés.
Sopra Steria et Iota continuent d’affiner le cadre applicatif, notamment le système de messagerie sécurisée et l’interopérabilité avec les systèmes d’information, pour une commercialisation dans les deux années à venir. « Son coût a été évalué à plusieurs milliers de jours-hommes mais il nous garantit de fortes promesses et nous comptons le déployer dans une vingtaine de pays », avance Alexandre Eich-Gozzi, ciblant notamment l’automobile, l’aéronautique ou la santé.
La blockchain représente une source d’opportunité pour les deux acteurs. Sopra Steria élabore notamment avec Pôle Emploi une plateforme de crowdfunding pour permettre aux salariés de l’établissement public de financer des projets en interne avec une monnaie propre basée sur la blockchain, le Digicoin. Le groupe prépare également un livre blanc sur le sujet, à paraître au troisième semestre 2018.