Le numérique peut certes être poison ou potion, mais partout des femmes et des hommes de conviction s’engagent pour atténuer le poison et vitaminer la potion. Notre numéro spécial a fait un focus sur « Celles et ceux qui se battent pour leurs idées ».
« Le numérique est à la fois poison et potion» : cette formule de Véronique Torner, la vice-présidente de Numeum, montre bien la double face du Janus digital. Poison, parce qu’il éparpille nos facultés d’attention, couve une cyber-malveillance, déchaîne les infox, fabrique des hydres hégémoniques, contribue au surchauffement de la planète. Potion, parce qu’il construit une Babel de connaissances et d’expériences partagées, crée des liens entre des millions de personnes, invente des solutions pour réduire le CO2 et augmenter la solidarité, donne leur chance aux talents de toutes sortes, ouvre de nouveaux métiers et multiplie les opportunités, en particulier pour les non diplômés.
Partout, des femmes et des hommes de conviction s’engagent pour atténuer le poison et vitaminer la potion. A commencer par toutes celles et ceux qui militent pour un numérique moins addictif, immunisé contre les harcèlements, escroqueries et espionnages en tous genres, délivré de l’emprise des Gafam. Ils figurent en nombre dans notre top 100 : depuis Jean-Marc Manach, pionnier du data journalisme, jusqu’aux députés Philippe Latombe et Eric Bothorel, mousquetaires d’un numérique souverain et citoyen, en passant par les chercheurs Olivier Ertzscheid et Gérald Bronner, esprits aiguisés contre l’envoûtement des écrans et des intelligences artificielles.
Féminiser, former, réinventer le travailler-ensemble…
Tout aussi combatifs sont les artisans d’un numérique réellement vert et solidaire. Quand Eva Sadoun lance une plateforme d’investissement durable, quand le Cigref de Jean-Claude Laroche agit contre l’obsolescence programmée, quand Jean-Christophe Chaussat pilote le déploiement un label numérique responsable : c’est une nouvelle pierre qui s’ajoute à l’édification d’un monde digital en capacité d’accélérer la transition écologique.
La potion est d’autant plus efficace qu’elle associe différents principes actifs. C’est pourquoi notre top 100 distingue également celles et ceux qui se battent pour un numérique représentatif de la diversité de notre société, donc mieux à même d’anticiper ses évolutions, de résorber ses fractures. Qu’elles et ils oeuvrent à féminiser le secteur, comme Delphine Remy-Boutang – fondatrice de la Journée de la Femme Digitale – à former les talents issus des quartiers populaires, à l’exemple de Souad Boutegrabet, ou à réinventer le travailler-ensemble, comme Bénédicte Tilloy, Boris Sirbey ou Ludovic Cinquin, leur action participe d’un écosystème numérique pluriel, ouvert, légitime. Le numérique pour tous, c’est d’abord un numérique où tous aient l’opportunité de réussir professionnellement.
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