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Passer d’une « Start-up Nation » à une France plus industrielle et innovante

L’avenir de l’industrie française est indissociable des technologies apportées par les start-ups et les PME innovantes, rappelle le gouvernement. De nouveaux acteurs émergent, qui développent les innovations de rupture de la décennie à venir. Des annonces ont été faites cette semaine dans la continuité du Plan France 2030 présenté par Emmanuel Macron en octobre 2021. Explications.

Exotec

En déplacement dans le Nord cette semaine chez Exotec, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie et Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques (@AgnesRunacher)

Le 17 janvier dernier, Exotec, fournisseur de solutions robotiques pour les entrepôts, annonçait une levée de fonds de 335 millions de dollars et devenait ainsi la « première » licorne industrielle française, valorisée à 2 milliards de dollars. La scale-up nordiste compte désormais accélérer à l’international et devenir le leader mondial de la robotique logistique et dans la foulée, recruter 500 ingénieurs en R&D supplémentaires d’ici à 2025.

Si les levées de fonds records s’enchaînent au sein de la French Tech depuis quelques mois, ce mouvement peinent toutefois à faire émerger des entreprises technologiques de pointe, capables de participer à la ré-industrialisation de l’économie française. Sujet que la crise sanitaire a mis au rang des priorités au vu de la fragilité des chaines d’approvisionnement mondialisées… et de notre dépendance aux acteurs étrangers.

Le gouvernement souhaite donc permettre à la France et à l’Europe de retrouver leur indépendance pour des industries et des compétences d’avenir. En déplacement chez Exotec, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie et Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, présentaient cette semaine, plus en détails, la stratégie « Start-ups industrielles et deeptech » du plan d’investissement « France 2030 », dévoilé en octobre dernier par Emmanuel Macron.

La France compte à ce jour 1 500 start-up industrielles, soit seulement 12 % du total de jeunes pousses technologiques françaises… Toutefois, leurs innovations technologiques (et parfois de rupture) concourent à la souveraineté française dans des secteurs stratégiques comme la robotique, l’énergie, l’électronique ou encore l’agrotech… Elles contribuent aussi à créer de l’emploi : selon le premier rapport d’impact réalisé par le cabinet Roland Berger sur le French Tech Next 40/120, les 15 principales start-ups industrielles pourraient générer 3 000 emplois à l’horizon 2025 et jusqu’à 10 000 en 2030.

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L’annonce de cette semaine concerne la mobilisation par l’Etat d’un montant de 2,3 milliards d’euros sur cinq ans, afin de mieux accompagner ces start-ups à fort potentiel, du laboratoire jusqu’à l’industrialisation. Soit environ 500 entreprises innovantes en vue de créer une centaine de sites industriels par an dès 2025.

Ainsi, 1 milliard d’euros sera dirigé vers des financements en fonds propres, gérés par Bpifrance au travers de son fonds d’investissement SPI (Sociétés de projets industriels), en vue de financer directement en fonds propres la première industrialisation d’une technologie innovante. Le fonds pourra également financer avec des tickets inférieurs à 5 millions d’euros des projets de pré-industrialisation.

550 millions d’euros de subventions et d’avances remboursables seront également accordés à des jeunes pousses industrielles en quête de financements pour construire des usines. Un appel à projets est ouvert dès maintenant et pour quatre ans, pour toutes les start-up qui veulent ouvrir leur première usine, que ce soit un démonstrateur, une unité de production mutualisée…

Enfin, un fonds d’investissement de 350 millions d’euros en cours de création permettra de favoriser la création de fonds de capital-risque spécialisés dans le financement de start-up industrielles. Ceci afin de développer une chaîne de financement vertueuse… Le lancement du fonds est prévu courant du 1er semestre 2022, avec un premier investissement dans un fonds de capital-risque ou de capital-développement en 2022 et un objectif in fine d’investissement dans environ 15 fonds.

Le gouvernement a par ailleurs dédié une enveloppe de 150 millions d’euros de garanties de prêts dès mars 2022 pour faire émerger des démonstrateurs ou des usines pilotes, ainsi que 275 millions d’euros d’aides supplémentaires à destination de la deeptech. Sur ce dernier point, la Bourse French Tech émergence (BFTE) prévoit une hausse globale des moyens alloués à la BFTE de 50 millions d’euros pour les cinq prochaines années (2022-2026) et l’Aide au développement deep tech, une augmentation globale de 150 millions d’euros sur 2022-2026.

A noter également la création d’un guichet unique piloté par la Mission French Tech, dédié aux start-ups industrielles afin de faciliter leur accès aux dispositifs d’accompagnement de l’Etat et leur information sur les dispositifs de financement publics. En complément, Bpifrance mettra en place des dispositifs d’accompagnement notamment via des un Diagnostics « Amorçage industriel » permettant d’accompagner les startups dans la réflexion sur la stratégie industrielle, la sécurisation des modèles d’affaires et des schémas industriels.

De quoi poser les bases de la ré-industrialisation de la France et espérer que la reconquête industrielle, engagée depuis 2017, passe aussi par les start-up… « Comme le montre l’exemple d’Exotec, opposer start-ups et industrie n’a pas de sens. Bien au contraire, les start-ups industrielles et PME innovantes ont un rôle majeur à jouer dans la reconquête industrielle de notre pays. Alors qu’un tiers d’entre elles sont positionnées sur des ruptures technologiques fortement créatrices d’emplois, nous devons lever les freins au développement, au financement et à l’industrialisation de leurs projets sur notre territoire. C’est tout le sens de la stratégie que nous présentons aujourd’hui, dans la continuité du plan France Relance et du plan d’investissement France 2030. Nous nous donnons les moyens de nos ambitions pour permettre l’émergence de futurs champions français », a déclaré, lors de cette visite, Agnès Pannier-Runacher.

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