L’accélérateur Numa, qui a accompagné de nombreuses start-up présentes au Consumer Electronics Show (CES), explique par la voix de son directeur du programme d’accélération, Romain Cochet, la stratégie à adopter avant de se rendre au salon.
Comment les start-up abordent-elles leur participation au salon ?
Romain Cochet. Une participation au CES demande beaucoup de préparation en amont. Il ne faut surtout pas attendre de voir sur place ce qui va se présenter, ça serait prendre un risque énorme. Il faut définir ce qu’on y cherche, contacter les journalistes, préparer son voyage, déterminer la bonne personne à envoyer sur place – ce ne sera pas la même si l’objectif est de présenter un produit ou de recruter. L’aspect financier est également non négligeable : au-delà du prix d’avion, du logement et des frais d’entrée, le networking et le temps passé sur place doivent entrer en ligne de compte dans le budget. Si les grands groupes, qui s’y rendent pour augmenter leur visibilité et leur réseau, ont les moyens de financer le voyage, les start-up doivent en revanche trouver des ressources. Aller au CES ou à un événement de cette envergure nécessite au final de se poser les bonnes questions : pourquoi j’y vais, combien cela va-t-il me coûter et quelle stratégie suivre ?
Avez-vous un exemple de start-up pour qui le CES a été porteur ?
Romain Cochet. La start-up Drust, créatrice d’un boîtier connecté pour maîtriser sa conduite et la maintenance de son véhicule, a participé au CES il y a deux ans avec l’objectif d’accroître sa notoriété. Sa stratégie s’est focalisée sur l’événementiel, elle a réussi à faire des couvertures de presse, à poser sur place avec Emmanuel Macron (alors ministre de l’Économie, ndlr) et à réaliser de nombreuses vidéos. Les retombées à son retour ont été celles escomptées. C’est la preuve qu’il faut une logique derrière. Quand le CES est bien préparé, il s’avère être un formidable levier et constitue une source d’inspiration intéressante.
Que pensez-vous de l’évolution du salon ?
Romain Cochet. Le CES est un événement qui prend de la valeur et de l’importance. Cela devient néanmoins compliqué pour une start-up d’y lancer un produit. Avant, le salon avait une taille raisonnable. Aujourd’hui, c’est tellement démesuré qu’une start-up serait noyée seule. C’est pour cette raison qu’un partenariat avec un grand groupe est très judicieux selon moi. Cela lui permet d’accéder à des soirées qui seraient inaccessibles à son niveau et elle apporte en échange à l’entreprise un produit d’innovation, c’est une relation en win-win.
Prévoyez-vous d’y participer ?
Romain Cochet. Nous n’avons pas d’intérêt cette année à y aller mais l’an prochain, nous y serons présents. Nous lançons en effet un accélérateur « IoT » à Angers consacré aux produits destinés à figurer sur les meilleurs stands du CES. Notre objectif sera de les aider à trouver des financements car si l’on veut de belles start-up à Las Vegas, il faut les aider.
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