L’incubateur Station F a ouvert ses portes en grandes pompes il y a tout juste un an, en se voulant un lieu incontournable de l’écosystème. Ses équipes multiplient depuis les événements, à l’image de la 1ère Pitch Night, le plus grand concours de pitch d’Europe organisé ce jeudi 28 juin. A l’occasion de cet anniversaire, Alliancy a interrogé des start-up de secteurs divers sur leur expérience et leur appréciation du lieu. Diaporama.
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Plateforme de cartographie des compétences des collaborateurs, Crafty permet aux entreprises d’assurer une meilleure gestion des parcours. Avec ses algorithmes, elle aide les RH dans leurs prises de décision pour déterminer les formations correspondant au mieux aux évolutions du salarié ou avoir connaissance de leurs envies de mobilité. La start-up a intégré Station F à son ouverture, en juillet dernier : « Nous venions de terminer le programme d’accélération de Numa et nous voulions être présent à Station F pour entrer dans l’exécution de notre projet », se rappelle Pierre-Antoine Roy, cofondateur et CEO de Crafty. L’entrepreneur était pourtant sceptique au départ : « Je pensais que le projet était trop gros pour que l’on puisse en tirer avantage, mais l’équipe a mis en place un système de guildes pour permettre à des start-up de maturité différente d’échanger une fois par mois, c’est ce qui fait la valeur de Station F. J’aime à dire qu’il s’agit vraiment du vaisseau amiral des start-up, reconnaît-il. Station F a par ailleurs pris en compte notre croissance, l’équipe nous a demandé combien de personnes nous pensions intégrer en un an pour les prévoir sur notre table, j'ai beaucoup apprécié cela. » Crafty poursuit sa phase de recrutement pour se développer. Outre la mobilité, un besoin RH important, elle compte adresser les sujets liés à la formation et ouvre ses activités au marché des entreprises de services numérique.
Partenaire technologique dans les paiements sécurisés dans la vente à distance, la fintech normande Paytweak a intégré Station F il y a neuf mois par le biais du programme Plug&Play - BNP Paribas avec l’objectif d’acquérir davantage de visibilité au niveau mondiale. « Cela nous a donné une légitimité dans le monde bancaire et nous a permis de découvrir les enjeux des acteurs du retail concernant des solutions de paiement sécurisées », indique Julien Richter, EMEA Business Development Manager. « Pour contribuer à l’entraide propre au lieu, nous proposons aux start-up qui débutent notre solution à un prix spécifique », ajoute-t-il. Paytweak, qui restera encore plusieurs batch dans les murs de l’incubateur, prévoit des recrutements et vise un déploiement en Angleterre, Italie, Danemark, Japon et Russie. La start-up s’apprête notamment à recevoir une délégation de banques japonaises pour finaliser son arrivée sur le marché nippon.
La mission de Birdycent : aider les jeunes à épargner en constituant une cagnotte grâce à l’arrondi à l’euro supérieur de ses paiements. Pour réaliser cela, la start-up fourni son service applicatif aux banques et aux assurances en marque blanche. « Nous avons été sélectionnés en 2017 par le programme Plug and Play - BNP Paribas, nous avons été surpris par la richesse des rencontres possibles et de l’entraide à Station F », raconte Fabien Keller, cofondateur, qui a acquis à l’incubateur un regard neuf sur son secteur. Le seul point négatif qu’il relève est l’austérité des bâtiments. Birdycent est aujourd’hui en phase de production et étend son coach d’épargne grâce à de nouveaux algorithmes. La start-up, installée en Californie, se développe également en Asie.
Hubware, c’est une solution logicielle assistant les conseillers de clientèle dans leur gestion d’e-mails par la préparation de réponses de qualité via de l’intelligence artificielle. Originaire de Toulouse, la start-up s’est implantée il y a un an sur le marché parisien via le programme de Zendesk à Station F. « Notre objectif était d’assurer la notoriété de notre solution », explique Alexis Laporte, CEO, satisfait d’avoir pu accélérer la prise de rendez-vous grâce à l’écosystème de l’incubateur. Hubware se prépare ainsi à mener un projet pilote avec un grand compte de l’e-commerce. « Notre enjeu est d’expliquer aux entreprises ce qu’il est possible d’effectuer avec du machine-learning, car beaucoup en ont une idée futuriste, et d’accompagner les changements de culture et de modèles d’affaires », ajoute-t-il. Alexis Laporte se réjouit également des interactions possibles avec des start-up du même secteur et prévoit de rencontrer des sociétés comme Julie Desk pour échanger sur le concept d’assistant professionnel.
Ce sont depuis les bureaux de Station F que les leggings connectés de l’Américain TorqLabs sont présents sur le marché français. La start-up fondée par six étudiants de l'Université du Wisconsin-Madison s’est installée à l’ouverture de Station F. « Il n’y a pas beaucoup d’investissements pour une start-up étrangère ; ce programme a été une bonne opportunité pour avoir une audience en France et nous développer », précise Julian Holtzman, CEO. TorqLabs a ainsi été contactée par des équipes de sport nationales, intéressées par son principe de mesure des mouvements du corps afin de prévenir les blessures, et Julian Holtzman a rencontré les équipes innovation de Decathlon. « Ce système permet aussi d'améliorer ses performances ou de repérer des déséquilibres quand on fait travailler un côté du corps plus que l'autre », précise le cofondateur, qui considère l’absence de fonds dédié à l’IoT à Station F comme le seul inconvénient.
Première marque de moto électrique personnalisable, Gloria Factory a pris ses quartiers à Station F par l’intermédiaire de l’incubateur Arts et Métiers. « Nous travaillons depuis quatre ans sur un projet de moto sur-mesure et l’on s’est rendu compte qu’il n’y avait aucune solution dans l’électrique sur le marché. Nous recherchions à Station F un réseau industriel pour assurer une production en série de notre prototype high-tech », explique Benjamin Cochard, cofondateur. Centrée sur l’utilisateur, Gloria Factory conçoit des modèles sans permis moto et adaptable à la morphologie. Elle noue actuellement des partenariats à la fois au niveau industriel mais aussi en marketing avec de grands groupes de la mode. « Nous voulons transformer la manière dont les gens perçoivent la moto, nous nous inspirons pour cela des méthodes commerciales de la vente en ligne », explique Antonin Guidicci, cofondateur, en charge des créations. Gloria Factory boucle sa première levée de fonds pour se positionner sur le marché à la rentrée et séduire les citadins, en France et à l’étranger.
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