La sauvegarde (Backup-as-a-Service) dans le Cloud demeure une actualité brûlante pour les fournisseurs de services informatiques (MSP), toujours plus nombreux à se spécialiser dans ces services Cloud qu’ils dispensent à un nombre croissant de clients. Une récente étude d’ESG* sur le Cloud révèle que 60 % des utilisateurs interrogés font actuellement appel au Cloud ou sont en train de mettre en œuvre une stratégie de ce type. Dans la Cloudosphère, les services de sauvegarde (BaaS) et de reprise sur incident (DRaaS) font partie des segments de marché les plus porteurs, et les MSP et leurs clients s’empressent de tirer parti de ces offres.
Source :
*Enterprise Strategy Group, Data Protection as-a-Service (DPaaS) Trends, septembre 2013, Jason Buffington
La souplesse d’un modèle BaaS dans le Cloud, adapté aux MSP
Du point de vue de l’utilisateur, le principe de fonctionnement d’un service BaaS dans le Cloud est relativement simple : l’utilisateur a accès à un modèle de tarification lui permettant d’acquitter uniquement la capacité dont il a réellement besoin, et non plus de régler à l’avance, sur une base prévisionnelle, celle dont il pourrait avoir besoin à l’avenir. L’imputation budgétaire est différente, puisque les dépenses d’investissement se muent en dépenses d’exploitation, dégageant ainsi des ressources pour des projets plus stratégiques. L’un de nos partenaires MSP, Hipskind (basé à Chicago), a perçu très tôt le potentiel des offres de services Cloud, et servi de modèle à d’autres MSP en proposant des offres BaaS et DRaaS à un segment de marché qui avait été très largement ignoré jusque là : les PME. Hipskind a créé une infrastructure qui permet aux petites entreprises de mettre à profit des technologies telles que la déduplication et la sauvegarde virtualisée afin de protéger leurs données avec une efficacité et une sécurité dignes des grandes entreprises.
Toutefois, pour nombre de MSP, la mise en place de l’infrastructure indispensable à la fourniture de ces services s’avère souvent prohibitive. Plusieurs prestataires ont, soit cessé de proposer des services Cloud, soit mis la clé sous la porte compte tenu de l’importance de l’investissement initial indispensable au développement et à la gestion de services Cloud, et des problèmes de trésorerie engendrés par l’imputation de ces dépenses en charges d’exploitation.
Le modèle de tarification basé sur la capacité, parfaitement adapté aux utilisateurs finaux, permet d’alléger les dépenses d’investissement généralement inhérentes aux projets informatiques. Toutefois, les MSP, eux, doivent supporter les coûts associés à cette infrastructure. L’élaboration et l’actualisation d’offres de services de sauvegarde dans le Cloud exigent une mise de départ conséquente ; il est impératif de pouvoir se constituer rapidement une clientèle pour rembourser mensuellement cet investissement. À ce jour, la plupart des prestataires de technologies Cloud ont commercialisé leurs produits de cette manière, en réglant intégralement leur investissement au départ, mais certains MSP réalisent que ce modèle est trop risqué, rejoints aujourd’hui par quelques fournisseurs. Certains d’entre eux, dont Quantum, proposent des tarifs d’abonnement en fonction de la capacité afin de supprimer cette barrière à l’entrée. Cette initiative peut permettre aux MSP, de grande comme de petite envergure, de se positionner sur le terrain BaaS dans le Cloud et de rencontrer le succès, en apportant très vite une plus-value à leurs clients. Ce modèle basé sur la capacité assure une plus grande linéarité de coûts aux MSP, la progression des dépenses s’effectuant en proportion de l’évolution de la base de clients.
Combattre les obstacles qui entravent l’accès aux services BaaS dans le Cloud, côté utilisateurs
Les MSP qui commencent à dispenser des services BaaS dans le Cloud comprennent très vite combien la sécurité est importante pour leurs clients. À partir du moment où les clients s’interrogent sur ce type de services, c’est que certains obstacles, délibérément ignorés par nombre de fournisseurs technologiques, doivent être surmontés. D’après les données recueillies récemment par ESG, 50 % des utilisateurs actuels du Cloud se disent préoccupés par les questions de sécurité ; et pour les 50 % restants, qui ne font pas appel au Cloud, cette problématique les dissuaderait de son adoption. Les clients veulent avoir la certitude que leurs données sont sécurisées, en amont comme dans le Cloud, et que le MSP est capable d’assurer leur protection même si un sinistre survient au niveau du datacenter. Les utilisateurs interpellés par ces questions de sécurité autour des offres Cloud doivent veiller à ce que la technologie de réplication utilisée par leur MSP intègre le chiffrement.
Par ailleurs, pour la protection de leurs données, ils doivent envisager un modèle avec une appliance de stockage Cloud dédiée assurant les sauvegardes dans le datacenter. Si un déploiement de ce type risque certes d’être plus onéreux, certains clients attachent suffisamment d’importance à la sécurité et à la performance pour estimer que le jeu en vaut peut-être la chandelle. Dans le registre de la sécurité, un certain nombre de lois obligent à ce que les données résident dans le pays d’origine. C’est le cas du Canada, par exemple, qui impose à ses entreprises de conserver leurs données à l’intérieur de ses frontières. BlackBridge, l’un de nos MSP, nouveau venu sur ce marché, a fait en sorte de garantir la sécurisation des données de ses clients de bout en bout, en veillant à ce que celles-ci ne quittent jamais le Canada.
Cloud privé, public ou hybride : offrir le meilleur au client
Il existe, en substance, trois approches différentes de la sauvegarde dans le Cloud, selon que le Cloud est privé, public ou hybride. La mise en place d’un Cloud privé offre à l’utilisateur une totale maîtrise de ses données, à condition de disposer des ressources pour acheter, créer et gérer l’infrastructure. Le Cloud public offre maints avantages : évolutivité à la demande, modification de l’imputation des dépenses (CAPEX-OPEX) et gestion des reprises sur incidents hors site. Il peut, malgré tout, constituer un piège pour le client qui a besoin de restaurer ses données et qui risque de s’étonner de la note « salée » des frais de téléchargement imputés sur son relevé de facturation mensuelle.
Le Cloud hybride pour les offres BaaS séduit de plus en plus les utilisateurs. Cette solution allie la souplesse de restaurations rapides (basées sur une première sauvegarde locale et sans frais), assorties d’une copie pour reprise sur incident hors site (dans le Cloud) avec une évolutivité à la demande, comme pour un Cloud public. Les appliances localisées équipées de technologies de déduplication, par opposition aux passerelles de stockage Cloud avec compression simple et petite mémoire cache, permettent de réduire jusqu’à 90 % les données destinées à être stockées en local avant la réplication distante. Seuls les blocs modifiés étant répliqués dans le Cloud, l’encombrement comme le coût mensuel sont réduits.
MSP et VAR hésitent à proposer des services Cloud, tout comme les utilisateurs hésitent à les adopter à cause de toutes sortes de freins. Pour promouvoir ces services avec le moins de risques possibles, MSP et VAR doivent réfléchir aux avantages d’un modèle sur abonnement. Il est essentiel de fournir des technologies qui dissipent les inquiétudes des clients concernant les offres BaaS dans le Cloud. Le Cloud hybride permet aux clients de mieux maîtriser leurs données, de les rassurer sur les aspects liés à la sécurité, et de réduire globalement leur facture mensuelle, tout en étant commercialisable par les MSP.