Le réchauffement climatique et la pollution deviennent des sujets majeurs pour les politiques et les industriels, les centres urbains se veulent de plus en plus « écoresponsables », l’économie circulaire explose… Ces changements culturels et législatifs imposent au groupe Suez d’innover pour ses clients et « pour demain », ce qu’il fait en s’alliant pour accélérer.
On ne réduit pas globalement notre consommation des ressources disponibles dans le monde sans que cela ait un impact sur les géants du secteur. Pour tendre vers un modèle de croissance plus respectueux de l’environnement, le groupe français Suez se voit ainsi dans l’obligation de réfléchir à la fois en termes de volumes (ils restent encore conséquents !), mais de plus en plus en termes de services apportés aux professionnels comme aux particuliers face à la gestion de l’eau et des déchets, ses deux domaines d’intervention depuis plus de 150 ans.
D’ailleurs, le groupe ne parle plus de « gestion », mais de « valorisation » et ce, partout où cela devient possible ! « Notre force d'innovation doit permettre à tous nos clients d'entrer dans l'ère de la révolution de la ressource », indique ainsi Loïc Voisin, le nouveau directeur Innovation, Marketing et Performance industrielle du groupe.
Pour porter ce mouvement, le groupe innove de plus en plus, intégrant notamment la digitalisation et le développement de solutions intelligentes à son offre, et ce à l’aide de nombreuses start-up.
Retour sur quelques innovations partenariales ou prises de participations ciblées que le groupe a réalisé ces derniers mois en France, autant dans l’eau que les déchets.
Loïc Voisin, directeur de l’innovation, du marketing et de la performance industrielle de Suez
A ce poste depuis le 1er octobre 2016, ce diplômé de l’école Centrale de Lille pilote la recherche, la politique scientifique et la propriété intellectuelle, l’assistance technique, mais aussi la digitalisation, la maîtrise des risques industriels et environnementaux ou encore le fonds Suez Ventures et les projets Eau. Il est rattaché à Jean-Yves Larrouturou, directeur général adjoint de Suez, et a intégré le comité exécutif du groupe.
Loïc Voisin est entré chez Suez en 2010 en tant que directeur général de la région Eurasie de Suez Traitement de l’eau, avant d’être promu en 2014 directeur général de Suez Consulting (Safege).
La coopération technique entre le groupe Suez et la société libournaise de biotechnologie industrielle Fermentalg, vient de déboucher sur la mise en place, à Paris, d’un dispositif innovant de captation du CO2 des villes. Une coopération qui vise à utiliser les propriétés naturelles de photosynthèse des micro-algues pour capter le CO² de2015 à Paris, lors de la COP 21, ce projet de mobilier urbain vient d’être installé place Victor-et-Hélène-Basch (également appelée « place d’Alésia »), dans le XIVème arrondissement de Paris. Sa forme, imaginée par l'agence Stories ? Un grand cylindre rempli d'eau, de couleur verte, qui contient des micro-algues dont la photosynthèse est activée grâce à la lumière. Leur capacité épuratoire serait équivalente à celle d’une centaine d’arbres… Soit une économie d’une tonne de CO² par an émis dans l’atmosphère.
Le modèle de cette installation, capable de produire de l’oxygène et de la biomasse destinée à la production d’énergie verte (biogaz ou biométhane), reste encore à valider… C’est pourquoi la Ville de Paris et le groupe Suez ont signé une convention permettant de tester ce prototype in-situ pendant un an. « Demain, 80 % de la population vivra dans des villes. Nous devons rapidement trouver des solutions pour éviter des phénomènes de saturation. Après l’assainissement de l’eau qui fut l’enjeu mondial du XXème siècle, l’assainissement de l’air sera l’enjeu mondial de ce siècle », indiquait récemment Philippe Lavielle, PDG de Fermentalg. Si les villes sont la première cible visée, on peut aussi imaginer de telles installations sur des sites industriels fortement émetteurs de CO².
Pour la première fois en France, la start-up Waga Energy, créée en 2015 près de Grenoble, a inauguré, courant avril, dans l’Yonne, une unité d’épuration opérationnelle, dédiée au traitement du biogaz produit par les déchets ménagers. Cette unité produit du biométhane - qui peut être réinjecté directement dans le réseau de gaz naturel pour alimenter les particuliers - à partir du site d'enfouissement de déchets de la Coved (groupe Paprec).
Selon l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), qui a financé le projet à hauteur de 2,28 millions d'euros, ce site délivrera l'équivalent de 20 GWh d’énergie par an : il pourra alimenter 3 000 foyers environ ou une centaine de bus.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Déjà, la start-up va livrer sa seconde unité (appelée Wagabox) à Suez sur son site de Saint-Maximin (Oise) pour y produire également du biogaz issu des déchets ménagers enfouis. D’autres sites de stockage de Suez, à Chevilly (Loiret) et Conflans-en-Jarnisy (Meurthe-et-Moselle), suivront, afin de valider le réel potentiel de cette technologie. « Une mise en service d’une telle solution sur ces trois sites permettrait d’augmenter de 20 % la production nationale de biométhane », estimait, fin 2016, le groupe français.
Compatible avec les exigences des opérateurs de réseaux et d’un coût compétitif à moyen terme avec le gaz naturel, cette exploitation permet également de récupérer une source qui serait à l'origine de 5 % des gaz à effet de serre au niveau mondial. « C’est un exemple d’économie circulaire au service d’une transition énergétique durable, que nous souhaitons étendre au monde entier », déclarait à l’occasion de l’inauguration de Saint-Florentin, Mathieu Lefebvre, cofondateur et président de Waga Energy.
Au sein du programme Datacity, ce sont une dizaine de start-up qui travaillent en collaboration avec de grands industriels et la Ville de Paris afin de répondre à des problématiques liées à l’environnement urbain comme l’énergie, la gestion des déchets, la logistique, la mobilité… C’est dans ce cadre que Craft.ai collabore avec le groupe Suez et la Direction de la propreté et de l’eau de la Ville pour faciliter et améliorer la collecte des déchets dans la capitale. Suez apporte notamment un soutien logistique avec la mise à disposition du site internet monservicedechets.com.
L’idée ? Informer en temps réel les citoyens, les entreprises et les concierges de l’heure de passage des 500 camions de collecte journalière des déchets ménagers. Le système fonctionne grâce des puces électroniques installées par la municipalité sur les camions pour récupérer les données en temps réel sur la tournée. Avec environ 400 000 bacs répartis dans la capitale, on peut comprendre que ce soit attendu par les Parisiens. … Un test aura lieu pendant les deux prochains mois dans le XIVe arrondissement. L’objectif de ce challenge ? Réduire au maximum le temps de présence des bacs à déchets ménagers dans la rue.
A Rennes, le ramassage intelligent se met en place
En mai 2017, la Métropole rennaise (43 communes) a accordé à Suez de nouveau et pour six ans la collecte et le tri des déchets ménagers. Un contrat de 80 millions d'euros, comprenant de nombreuses innovations. Ainsi, dès cet été, les 220 000 foyers concernés se verront attribuer des bacs « pucés », dont les données récoltées (volume des déchets, fréquence des tournées…) seront analysées en vue de l’optimisation des circuits de collecte. De même, deux des 42 camions-bennes utilisés seront équipés de capteurs pour mesurer la qualité de l'air, les niveaux de bruit et les déperditions énergétiques des bâtiments. De quoi alimenter les élus pour de nouvelles politiques dans la ville.
Suez Ventures, le fonds de capital-risque de Suez, vient d’entrer au capital d’Optimatics, aux côtés des actionnaires historiques de la start-up, dont le fonds cleantech Emerald Technology Ventures. Créée en Australie et basée aux Etats-Unis, Optimatics commercialise Optimizer, une solution qui permet de générer la meilleure combinaison d'aménagements hydrauliques (réservoirs, pompes, réseaux,...) pour optimiser l’équilibre entre le coût d'investissement et la performance des infrastructures (débit, pression, consommation d’énergie…), soit le « meilleur scénario » pour optimiser la conception des réseaux d'eau potable et d'assainissement.
En intégrant cette technologie, Suez complète Aquadvanced, sa gamme de solutions numériques dédiée à la performance des services dans l’eau. Un sujet majeur pour les collectivités qui voit la population urbaine croître et les réseaux d’eau et d’assainissement vieillir… Ce qui représente en termes d’extension et de renouvellement des réseaux des investissements très lourds. L’économie générée peut dépasser les 20 %...
Suivre ses consommations d’énergie et d’eau avec eGreen
Toujours dans le cadre de DataCity, la start-up eGreen et Suez ont expérimenté pour faire évoluer les comportements en matière de consommations d’eau et d’énergie. eGreen, codirigée par deux jeunes ingénieurs, Jérémie Jean et Irwin Lourtet, a développé une plateforme internet à destination des utilisateurs pour suivre la réduction de leurs dépenses d’énergie et d’eau, grâce à des fonctionnalités ludiques et sociales. Cette plateforme est alimentée par des capteurs qui mesurent en temps réel les différentes consommations. L’enjeu avec Suez a été d’imaginer un démonstrateur pour un site tertiaire (bureaux).
Suivre ses consommations d’énergie et d’eau avec eGreen
Toujours dans le cadre de DataCity, la start-up eGreen et Suez ont expérimenté pour faire évoluer les comportements en matière de consommations d’eau et d’énergie. eGreen, codirigée par deux jeunes ingénieurs, Jérémie Jean et Irwin Lourtet, a développé une plateforme internet à destination des utilisateurs pour suivre la réduction de leurs dépenses d’énergie et d’eau, grâce à des fonctionnalités ludiques et sociales. Cette plateforme est alimentée par des capteurs qui mesurent en temps réel les différentes consommations. L’enjeu avec Suez a été d’imaginer un démonstrateur pour un site tertiaire (bureaux).
Le groupe Suez est entré pour 15 millions de dollars (2 %) au capital de Rubicon Global, une start-up américaine spécialisée dans la gestion des flottes de camions de collecte des déchets. Considéré comme le « Uber des déchets », Rubicon Global vient de lever 50 millions de dollars et serait, selon le magazine Forbes, valorisée à 800 millions de dollars. Fondée en 2009 à Atlanta par Nate Morris, la start-up édite une plateforme BtoB de mise en relation entre les camions de gestion des déchets et leurs clients, entreprises et particuliers (système d’enchères en ligne). Elle fournit notamment en temps réel des données à ces poids-lourds.
Suez a pris une participation à hauteur de 30 % dans les activités européennes de la start-up américaine TerraCycle, pour développer des programmes innovants de recyclage et de collecte dans plusieurs pays d'Europe, comme la Belgique, la Finlande, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.
Ensemble, ils proposeront aux particuliers, entreprises et collectivités locales, des solutions innovantes pour recycler des déchets que l'on estimait jusqu'à présent non-recyclables (produits jetables, emballages en plastique souple, fournitures de bureau, produits de beauté ou d'hygiène buccodentaire, capsules de café usagées, mégots de cigarettes, ou encore chewing-gums…).
Avec la start-up, Suez va développer un autre volet de la valorisation des déchets - l'upcycling - à savoir la transformation d’un déchet en un produit plus noble que celui d'origine. Une méthode qui a déjà démontré son potentiel dans certains domaines comme la mode ou le design… Récemment, Head & Shoulder (groupe Procter & Gamble) a fait appel à Suez et TerraCycle pour fabriquer la première bouteille de shampooing recyclable, fabriquée avec 25 % de plastique collecté sur les plages... Un projet qui nécessitera 2 600 tonnes de plastique recyclé chaque année, soit l’équivalent de 8 Boeing 747 remplis.
Gérer ses bennes sur un chantier est parfois un casse-tête pour les professionnels du BTP. Avec « va bene », Suez propose désormais la première application gratuite du secteur en France.
Les clients du groupe peuvent ainsi commander, via leurs mobiles (smartphones et tablettes), une benne, son retrait ou encore sa rotation.
Lancée le 1er juillet dans toute la France, l'application permet également aux partenaires de Suez de gagner en performance, notamment en les accompagnant vers la réalisation de l'objectif de 70 % de valorisation des déchets du BTP, inscrit dans la loi pour la transition énergétique et la croissance verte.
Cette application complète d'autres solutions et services proposés par Suez comme Organix (place de marché, basée sur un système d'enchères et permettant des transactions simples et sécurisées entre producteurs de déchets verts et exploitants de méthaniseurs) ; Valoservices ; Batireprise (mise en place de déchèteries directement chez les distributeurs de matériaux) ; OneTwoTri… destinés à faciliter la gestion des déchets chez les professionnels.