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Suez voit l’avenir « data driven »

Suez voit l’avenir « data driven »

Le « Digital Hub » que dévoile Suez, situé au cœur de Paris, vise à accélérer 15 à 20 projets numériques tous les six mois. La première saison qui s’achève permet de conforter le modèle de société « data driven » que le groupe souhaite adopter.

Le Digital Hub de Suez est hébergé dans l’espace de coworking Wojo (ex-Nextdoor), situé dans le IXème arrondissement de Paris.

Bertrand Camus, qui prendra le poste de directeur général de Suez à compter du 14 mai prochain*, visitait le « Digital Hub » du groupe hier matin. L’occasion pour le dirigeant de rappeler devant un parterre de journalistes que la question du digital est aujourd’hui au cœur des préoccupations du groupe : « Les opportunités de transformer nos métiers sont très nombreuses, et ce grâce à la donnée qui n’était pas accessible jusqu’ici », a-t-il déclaré.

Trois axes de travail autour du numérique sont désormais privilégiés par le groupe : la digitalisation de la relation client ; l’optimisation de l’exploitation et de la gestion du patrimoine dans ses activités (à 70 % enterrés) et le développement de nouveaux services pour créer de la valeur (places de marché sur les déchets organiques, smart cities pour le monitoring dans l’eau et les déchets, mais aussi dans la sécurité).

Le groupe dispose pour y parvenir de différents outils, l’innovation propre grâce à ses 17 centres de compétences (400 chercheurs et experts) mobilisés pour innover dans la gestion des ressources ; le fonds d’investissements Suez Ventures pour investir dans les start-up et les partenariats qu’il compte désormais multiplier grâce à son « Digital Hub ».

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« Trois tendances lourdes s’imposent à nous », a rappelé Loïc Voisin, directeur de l’Innovation, du Marketing et de la Performance Industrielle de Suez, que sont l’augmentation de la population mondiale, l’urbanisation croissante et les impacts du changement climatique. Tout ceci génère une pression inédite sur les ressources en eau et en énergie ». C’est pourquoi le groupe choisit de s’armer sérieusement en matière de digital pour faire « mieux » avec « moins ».

Surtout, de plus en plus de coopérations se mettent en place, que ce soit entre les grands groupes et les start-up, avec les ONG, les acteurs académiques, les collectivités locales…. « Car c’est ensemble que l’on cherche et trouve des solutions innovantes », a-t-il poursuivi. Dans cette logique, le groupe a a par exemple rejoint l’Institut Prairie, « l’un des plus ambitieux au monde » en matière d’IA, dans lequel sont engagés l’Inria, certains des Gafa, des industriels de l’automobile et Suez, seul acteur de l’eau présent ici.

Le Hub Digital, présenté hier, a donc vocation à réunir des équipes pluridisciplinaires et internationales, internes et externes (start-up, incubateurs…) travaillant en mode agile, avec un SI totalement rénové (multicloud) et de nouveaux outils collaboratifs mis en place (Digital Workplace). « C’est le 1er dispositif de l’accélération de nos projets digitaux », a précisé. Meriem Riadi, chief digital officer. “D’ores et déjà, la première saison, qui vient de s’achever, a permis le développement de solutions inédites, dont plusieurs sont dédiées à l’optimisation de la performance des réseaux d’eau et du traitement des déchets. »

[bctt tweet= »Meriem Riadi, CDO (Suez) à propos du Hub Digital : « C’est le 1er dispositif de l’accélération de nos projets digitaux »,  » username= »Alliancy_lemag »]

Ce programme d’accélération interne vise, sur six mois, à accueillir 15 à 20 projets digitaux sourcés par les métiers avec des équipes différentes, toutes localisées au même endroit, poursuit Meriem Riadi. « Ce travail en mode agile doit permettre, toutes les deux semaines, de disposer de quelque chose de très concret à montrer aux clients. »

« Les équipes sont mixtes et le financement aussi : le métier implémente le projet en sortie d’accélération à 50 % », précise la CDO, qui avec ses équipes les sélectionne selon trois critères : le potentiel business, la faisabilité et le potentiel d’industrialisation le plus large possible. Mais la nouveauté est surtout que le groupe passe pour innover en interne de 4 à 6 mois aujourd’hui, contre 18 à 36 mois auparavant selon les cas. « Nous réduisons le temps nécessaire pour produire de nouvelles solutions », reconnaît Loïc Voisin, qui rappelle que la dotation globale en matière de recherche et d’innovation est de 120 millions d’euros en 2018 au total.

Des start-up partenaires

Parmi les premiers projets développés au sein du Digital Hub, deux complètent la gamme de solutions digitales (Aquadvanced, Optimizer) de Suez dédiée à la performance des réseaux d’eau et d’assainissement. AquaCircle est un outil de simulation web qui élabore un diagnostic global de la performance d’un réseau d’eau potable et propose un plan d’actions ciblées tenant compte du meilleur scénario coûts / bénéfices. Quant à la solution NetScan de gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable, elle renforce la stratégie d’amélioration de la performance proposée par Aquacircle, en permettant de mieux cibler le renouvellement des canalisations. Cette solution est déjà en cours de déploiement par le Syndicat des Eaux Aquavesc, qui alimente 31 communes et 520 000 habitants des Yvelines et des Hauts-de-Seine, et par l’Agence Nationale de l’Eau de Singapour (PUB).

Le poste de pilotage du projet OnDijon rassemble vidéo-surveillance, police municipale, services de la voirie, PC Sécurité et PC Circulation dans un lieu unique..

Par ailleurs, le groupe Suez s’est associé à des start-ups comme FieldBox.ai pour imaginer une solution de détection automatique des dégradations des canalisations à l’aide de drones (intégrée dans l’offre Visual Inspect). De même, pour assurer la traçabilité des flux de déchets en temps réel, de leur collecte à leur traitement, l’industriel expérimente la technologie de la blockchain, dont certains cas d’usage seront approfondis au cours de la deuxième saison du Digital Hub qui a débuté en avril. Un prototype dans l’IoT pour le suivi des déchets de la ville de Varsovie en Pologne est en cours avec comme partenaire cloud Microsoft Azure. D’autres seront réalisés avec la start-up de l’IA Deepomatic dans les mois à venir.

Enfin, en parlant de smart city, Loic Voisin a cité le projet « inédit » OnDijon, dont le poste de pilotage connecté vient d’être inauguré le 11 avril dernier. Le consortium d’entreprises en charge de ce projet collaboratif sur douze ans est composé de Bouygues Energies & Services, Citelum, Suez et Capgemini.

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