Synapse Medicine poursuit son développement et annonce une troisième levée de fonds en trois ans, cette fois de 25 millions d’euros. La start-up veut tripler son effectif dans tous les domaines pour poursuivre son internationalisation et lancera également une nouvelle application en avril.
Voilà deux ans que Synapse Medicine a réalisé sa dernière levée de fonds à hauteur de 7 millions d’euros avec pour premier objectif d’obtenir la marque CE ouvrant la porte au marché européen. « C’est énormément d’efforts, de ressources et d’études cliniques pour avoir ce label, indique Clément Goehrs, CEO de la start-up. On l’a obtenu en mai 2021 ». Le second objectif de Synpapse Medecine concernait l’internationalisation. « On voulait être capable d’opérer dans plusieurs pays, aujourd’hui, nous comptons des clients en France, Italie, Allemagne, Espagne et au Royaume Uni », assure le cofondateur de l’entreprise.
Alors que la start-up signe son premier client outre-Atlantique, commence son développement au Japon et connaît une très forte croissance, ses dirigeants ont décidé de faire un nouveau tour de financement. « Notre chiffre d’affaires a été multiplié par quatre en 2021, donc nous avons décidé d’accélérer », indique Clément Goehrs. Les 25 millions d’euros obtenus serviront à poursuivre l’internationalisation « à fond » et les effectifs tripleront pour passer à 150. « Nous sommes vraiment à la recherche de développeurs informatiques, c’est le nerf de la guerre !, explique le dirigeant. Nous allons ensuite embaucher dans le marketing, le réglementaire, en recherche et développement et renforcer les forces commerciales et le support clients dans les différents pays ».
Le « Yuka » des médicaments
L’objectif de Synpapse Medicine est d’aider à assurer de la sécurité dans la prise de médicaments. Pour cela, l’outil de la start-up suit tout le cycle de vie des médicaments. « Nous aidons à la prescription en émettant des alertes en cas d’erreurs des médecins et ensuite les pharmaciens, qui font beaucoup d’optimisations sur les prescriptions, vont se servir de la plateforme pour vérifier les ordonnances complexes à l’hôpital », explique Clément Goehrs. Le réseau des officines n’a pas encore été investi par la startup en raison de la pandémie qui très largement occupée les pharmaciens dans les villes depuis deux ans.
Pour autant, l’entreprise s’est mobilisée durant ces deux dernières années en lançant un site destiné aux patients atteints du Covid19, permettant de donner les niveaux de risque pour chaque médicament. Ils se sont également associés à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en fournissant une technologie permettant de référencer tous les effets secondaires des médicaments et notamment des vaccins. « Ça nous a aidé au niveau réputationnel, mais sur le site internet nous gagnons 0 centime et pour le contrat avec l’ASNM, nous sommes payés quasiment à prix coutant », raconte le CEO.
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La prochaine étape pour l’entreprise est de toucher directement les patients par l’intermédiaire d’une application qui verra le jour en avril prochain. « Nous lançons une marque, Goodmade. C’est le Yuka du médicament, annonce Clément Goehrs, le patient rentre ses informations personnelles comme ses maladies et ses traitements, et ensuite il n’aura plus qu’à scanner un médicament pour connaître le niveau de risque pour sa santé ». L’application sera gratuite mais la start-up souhaite passer par les mutuelles pour vendre sa version premium et offrir le maximum de services leurs clients.
La French Care, symbole d’une dynamique globale
Alors que Bpifrance a lancé à la mi-février, la French Care destinée aux entreprises de la tech dans le secteur de la santé, « nous regardons pour y participer, indique Clément Goehrs. Ce qui est très bien, c’est que cela montre une dynamique globale en France avec un écosystème mature pour innover et mettre plus de digital à différents endroits de la santé ».
Le fondateur de Synapse Medicine observe depuis plusieurs années un changement de mentalité dans ce secteur, poussé par les besoins mais aussi par certains fleurons comme Doctolib, qui ont donné de la confiance aux acteurs. « Quand je vais voir un hôpital, je n’entends plus jamais : ‘Ah non, on ne travaille pas avec une start-up’, c’était encore le cas il y a cinq ans”, conclut Clément Goehrs.