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[Tribune] Les synergies humaines ou l’élément central des entreprises « data-driven »

Raphaël Savy, Vice-Président France et Europe du Sud d’Alteryx, revient sur la nécessité d’une collaboration étroite entre les responsables des données et les responsables d’activité, pour l’établissement et le développement d’une organisation « data-driven ». Il met les synergies humaines au cœur des stratégies data des entreprises.

Raphaël Savy, Vice-Président France et Europe du Sud d’Alteryx

Raphaël Savy, Vice-Président France et Europe du Sud d’Alteryx

Au cours de ces dix dernières années, nous avons assisté à une croissance exponentielle du volume de données mises à la disposition des décideurs. À l’ère de l’intelligence artificielle, l’important n’est plus la quantité de données qu’une entreprise peut générer, mais la manière dont elle les exploite et la façon dont elle se pose les bonnes questions pour obtenir les bonnes réponses.

Les organisations reconnaissent de plus en plus la valeur de l’exploitation de ces données pour prendre des décisions éclairées, identifier des opportunités cachées et améliorer leurs performances globales. Seulement, dans cette quête incessante d’être résolument axé sur les données, il est facile de se laisser emporter par la fascination pour les technologies de pointe et autres algorithmes sophistiqués. La technologie seule ne permet pas de transformer les données en intelligence. Derrière chaque prouesse numérique se cache une force vitale souvent négligée : les synergies humaines. Ce sont elles qui donnent véritablement vie aux données et qui propulsent l’entreprise vers de nouveaux sommets.

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La collaboration, clé de voûte de la transformation digitale

Pour y parvenir, les dirigeants doivent favoriser une collaboration étroite entre les responsables des données et les responsables d’activité afin d’autoriser davantage les équipes à exploiter pleinement les données. Les relations et la coopération entre ces deux entités sont essentielles pour toute organisation qui souhaite réussir sa transformation digitale. La fusion des savoirs et des expertises est le ciment de cette transformation. En réunissant les aspects de gouvernance et les activités commerciales, il devient possible à davantage de personnes de s’approprier les données et d’en tirer parti.

Les données sont partout. Pour que les stratégies data-driven soient efficaces dans tous les départements, elles doivent impliquer le développement d’experts au sein de chaque division par le biais de formations et d’engagements transversaux, afin de s’assurer que ces derniers « parlent tous data » et mettent au premier plan du processus décisionnel les connaissances et le contexte uniques qu’ils possèdent dans leur domaine. Selon les résultats de l’une de nos études, 78 % des chefs d’entreprise reconnaissent que l’accès aux données améliore leur propre prise de décision, et la majorité d’entre eux indiquent que les technologies avancées telles que l’analytique, la Business Intelligence et l’IA contribuent à accélérer cette prise de décision. Pourtant, 72 % d’entre eux estiment que l’ensemble des employés ne devrait pas avoir accès aux données pour prendre des décisions, et 32 % pensent que les données devraient être entre les mains des dirigeants uniquement. Ce cloisonnement pourrait affecter de manière négative les équipes, car la clé pour développer les compétences en matière de données nécessaires aux entreprises réside aujourd’hui dans l’habilitation de leurs employés à utiliser les données et à accéder à l’analytique.

De cette manière, les barrières hiérarchiques s’effacent, les portes s’ouvrent, et les idées jaillissent de toutes parts. C’est dans cette synergie que se trouve la véritable puissance des données. En effet, la mise en commun de ces deux entités permet la prolifération de cas d’utilisation pertinents. Les règles établies deviennent plus adaptées, car elles prennent en compte les besoins et les ambitions de tous les intervenants. Les décisions ne sont plus imposées d’en haut, mais façonnées collectivement, renforçant ainsi le sentiment d’appartenance et d’engagement des collaborateurs.

En somme : c’est en créant un pont entre les gardiens des données et les acteurs du terrain que la magie s’opère.

La confiance, base de cette synergie humaine

La confiance des utilisateurs métiers dans les données de leur organisation est un élément clé pour réussir cette transformation. Ils doivent avoir l’assurance que les données sont pertinentes et fiables. Cette confiance réduit les obstacles au sein de l’entreprise. En donnant aux utilisateurs métiers la confiance et l’autonomie nécessaires pour accéder aux données dont ils ont besoin pour prendre des décisions, la dépendance aux autres unités commerciales et les inefficacités sont évitées. Cela permet également de réduire les délais dans la prise de décisions, car les responsables concernés ont accès aux informations essentielles de manière directe et transparente.

Pour rendre les utilisateurs métiers plus autonomes, il est essentiel de comprendre qui a besoin d’accéder à quelles données. Une fois les bonnes personnes identifiées et les accès appropriés accordés, il faudra les habiliter au mieux pour qu’elles puissent transformer les données en informations exploitables et prendre des décisions éclairées pour leur domaine d’activité.

Il est important de noter que devenir une organisation data-driven ne signifie pas abandonner complètement l’intuition et l’expérience des responsables métiers. Au contraire, il s’agit d’améliorer leurs capacités décisionnelles en s’appuyant sur des données précises et actuelles. Les données ne remplacent pas les compétences et l’expertise humaines, elles les complètent et les renforcent.

Une autre valeur ajoutée de cette approche réside dans la transparence des informations. Lorsque les équipes dirigeantes et les responsables métiers collaborent étroitement, cela favorise une meilleure communication et une meilleure compréhension des objectifs et des contraintes de chacun. Cela conduit à un alignement sur les objectifs globaux de l’entreprise.

En outre, l’établissement d’une culture axée sur les données permet de créer une atmosphère propice à l’innovation. Les employés se sentent encouragés à explorer les données, à poser des questions et à chercher des réponses à partir des informations disponibles. Conduisant ainsi à des idées nouvelles et originales, à des améliorations de processus et à une réactivité accrue aux changements du marché.

En conclusion, l’établissement et le développement d’une organisation axée sur les données requièrent une collaboration intense. Ce n’est pas l’œuvre de quelques-uns, mais de nombreuses personnes.

Les dirigeants ainsi que les utilisateurs opérationnels jouent un rôle primordial dans ce processus. Les collaborateurs, qui ont été habilités à analyser et critiquer les données, et les leaders avec lesquels ils partagent leurs découvertes, sont impliqués. Cette réussite repose sur une fusion d’esprits brillants, de processus intelligents et de technologies puissantes. Ainsi, lorsque tous ces éléments convergent harmonieusement, c’est toute l’organisation qui en ressort gagnante.

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