Réurbanisation du SI, migration Azure, intégration des données et datawarehouse cloud sont autant d’étapes pour l’enseigne de mode Tape à l’Oeil lui permettant de développer ses usages des données. L’objectif : le temps réel.
Marque de mode pour les enfants de 0 à 16 ans, Tape à l’Oeil compte 300 magasins répartis dans une dizaine de pays, dont la France. L’enseigne vend en moyenne 25 millions d’articles par an, grâce notamment au digital. L’e-commerce pèse ainsi 20% de son activité.
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La marque se revendique “omnicanale depuis toujours”. Kantar classe d’ailleurs Tape à l’Oeil comme la marque leader dans la mode en matière d’omnicanalité, se félicite son directeur des systèmes d’information et de la transformation, Guillaume Porquier.
Une Data Platform pour le temps réel et de nouveaux usages
“Nous ne changeons pas nos briques technologiques, mais nous faisons évoluer la manière dont nous les intégrons et les exploitons dans le SI”. Et cela passe donc par un recours accru aux API et au temps réel pour les échanges de données. C’est d’ailleurs une rupture par rapport aux pratiques antérieures reposant majoritairement sur du batch.
Cette approche n’est pas conciliable avec des parcours véritablement omnicanaux. Mais la transformation en cours du système d’information de la marque de mode est profonde et implique la conduite en parallèle de plusieurs projets d’envergure. Parmi ceux-ci, une migration vers un nouvel ERP.
Tape à l’Oeil devrait achever au premier semestre 2022 le déploiement de S/4HANA. L’ERP de SAP est hébergé sur Microsoft Azure. Outre des automatisations de process, la solution permettra d’introduire du temps réel grâce à une technologie de stockage en mémoire des données.
Avec la réurbanisation et l’ERP, la Data constitue le 3e grand programme de l’ETI. Dans ce domaine, elle développe une approche datawarehouse-as-a-service au travers de l’intégration dans le cloud de l’entrepôt de données Snowflake. La technologie, exploitée notamment pour les cas d’usage en datascience, est en production depuis 2020.
Accélérer les échanges de données
Avec ses briques cloud et son legacy, Tape à l’Oeil s’appuie donc sur une architecture IT hybride. Et ces deux environnements et leurs applicatifs doivent par conséquent pouvoir échanger des données. De plus, depuis 2019, la Data s’inscrit comme un des piliers de la stratégie business de l’entreprise.
Dans le cadre du programme “Data Power”, et afin de concevoir de nouveaux services et échanger des flux avec des partenaires, l’enseigne devait “gagner du temps dans les échanges de données”.
Auparavant, pour orchestrer ces opérations, Tape à l’Oeil s’appuyait sur des technologies hétérogènes. La DSI a donc refondu sa plateforme d’intégration de données autour de Talend. La solution Big Data est hébergée en on-premise. Ce choix était motivé par des raisons de simplicité et de rapidité dans le déploiement.
“Toutes nos sources de données internes sont irriguées en temps quasi réel, en entrées et en sorties, par Talend. Nous profitons de ce hub de données et de messages pour alimenter aussi Snowflake, notre datawarehouse et datalake », décrit le DSI. L’entrepôt cloud est aussi alimenté avec des sources de données externes.
Un pilote prometteur sur la reconnaissance d’image
Ces projets, d’infrastructure sur le papier, répondent bien néanmoins à des enjeux business. Ils constituent de plus une rupture pour l’équipe Data interne, rattachée à la direction de l’expérience client. Elle comprend 5 personnes, mais passera “très rapidement” à 8. C’est l’ambition affichée.
Auparavant, cette équipe s’appuyait sur du Hadoop disponible en SaaS. Score client, appétence SMS, segmentation, attrition, optimisation des prix et de la production, prévisions de vente sont autant de projets achevés ou lancés autour de l’exploitation des données et de la datascience.
Et avec le cloud et Snowflake, les datascientists de Tape à l’Oeil peuvent désormais développer de nouveaux cas d’usage. C’est le cas par exemple dans le domaine de la reconnaissance d’image. L’intelligence artificielle permet ainsi d’enrichir les fiches produits de l’enseigne.
“Les pilotes sont très prometteurs et nous allons travailler sur l’industrialisation”, témoigne Guillaume Porquier. Mais quel que soit les cas d’usage, ils partagent une même finalité : “mettre la donnée au service de l’humain et au cœur de la stratégie et de la décision pour prendre des décisions plus justes ou automatiser des tâches, tout en gardant le contrôle. L’objectif est de faciliter la vie de nos collaborateurs, mais aussi de nos clients.”