Les API (ou interface de programmation applicative) ont permis durant le confinement à de nombreuses entreprises d’assurer leur continuité économique. Thierry Milliard, Solution Architect chez l’éditeur de logiciels allemand Software AG, revient pour Alliancy sur l’importance d’accélérer le pas en la matière.
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Alliancy. Pendant la crise, quels besoins vous sont principalement remontés ?
Thierry Milliard. Chez nos clients, il y a eu une continuité des services assurés dans la plupart des grandes organisations. Mais, certains secteurs ont été plus touchés que d’autres, comme le transport ou le tourisme, avec des répercussions sur les plans technique et économique.
De manière générale, des API Management ont dû rapidement être déployées à grande échelle comme dans les hôpitaux en Allemagne, où l’échange d’informations au niveau national n’était pas forcément maîtrisé. Il y a donc eu des collaborations avec des fournisseurs de logiciels pour raccorder leurs systèmes et agréger des informations provenant des différents länders. Ainsi, le Gouvernement a pu avoir un accès centralisé aux informations sur l’avancée de la pandémie. C’était exactement la même problématique pour l’administration américaine qui souhaitait faire remonter les informations de ses 50 Etats.
L’API a-t-elle permis de mieux gérer la crise ?
Thierry Milliard. L’API est un moyen technique indispensable pour centraliser des informations disparates et les partager entre différents acteurs. En plus des hôpitaux et des gouvernements, ce sont aussi de nombreux autres secteurs qui ont eu besoin de ces solutions pour pallier la crise. Par exemple, la logistique a été particulièrement sous pression et a dû modifier ses exigences en termes de suivi des stocks, de gestion de la livraison du dernier kilomètre ou encore des flux tendus. Ces secteurs d’activité ont revu leurs besoins à la hausse et avaient besoin de réactivité.
De la même manière, certains domaines ont été confrontés à des problèmes de capacité pour soutenir les besoins de travail à distance. Par exemple, un VPN n’est pas très adapté s’il y a des centaines de connexion simultanées. Donc, les API Management permettent d’étendre les capacités des entreprises pour éviter les charges supplémentaires.
La crise a donc prouvé l’intérêt d’avoir des ressources flexibles et une capacité d’hébergement dans le cloud. Les grands groupes ont tous déjà du Cloud quelque part, mais les PME ont souhaité trouver de nouvelles solutions prêtes à l’emploi. Pour elles, un modèle hybride qui combine le cloud avec du on-Premise est plus adapté, car il leur permet d’étendre leurs usages comme elles l’entendent selon leurs besoins.
Est-ce que la crise a provoqué un élan de maturité des entreprises vis-à-vis de leur propre transformation ?
Thierry Milliard. On parle du « voyage numérique » depuis un certain temps, mais cette pandémie met davantage en lumière la nécessité d’avoir une infrastructure informatique robuste. La numérisation peut permettre la continuité du business en temps de crise. Car le cloud peut certes avoir des contraintes en termes de coûts, mais c’est aussi un environnement qui amène une certaine résilience vis-à-vis du stockage des données et du partage d’informations.
Chez Software AG, nous proposons un volet API, IoT et enfin Business Transformation. Et ce troisième pilier est aussi important pour faire du process mining : autrement dit, cela permet de détecter rapidement où sont les problèmes dans les process d’une entreprise. Notre conviction est qu’il est moins cher pour l’entreprise de prévenir et donc d’accélérer sa transformation à grande échelle. Cette résilience intégrée permet de simplifier la mise en oeuvre d’un plan de continuité, puis de reprise d’activité.
Il y a bien sûr aujourd’hui un élan d’intérêt pour ces solutions numériques, car les entreprises réalisent tout leur potentiel. Mais la maturité sur les dispositifs de long terme arrivera plus tard avec les usages. La pandémie du Coronavirus a accéléré le chemin vers la maturité des API, mais il y a encore à faire.