Le géant français de l’énergie a triplé en trois ans la puissance de calcul de son supercalculateur Pangea. L’objectif : optimiser la découverte et l’extraction des réserves de pétrole.
Les supercalculateurs n’ont pas fini de faire parler d’eux. Alors que le Français Atos lance le Bull Sequana, une machine nouvelle génération dotée d’une puissance 1000 fois supérieure à celle des systèmes actuels, un de ses concurrents américains, SGI, annonce des avancées – plus modestes mais significatives – dans ce domaine. Cette entreprise spécialisée en solutions High Performance Computing (HPC), ou calcul haute performance, annonce avoir triplé la puissance du supercalculateur de Total. Entre 2013 et 2016, il est passé de 2,3 à 6,7 pétaflops, soit 6,7 millions de milliards de flops (les opérations à virgule flottante par seconde).
Ce supercalculateur, Pangea, est fourni par le nouveau système SGI ICE X. Il va permettre à Total d’identifier de nouvelles réserves d’énergie de façon plus précise et déterminer plus rapidement les méthodes d’extraction de pétrole les plus optimales. « Avant de voir la première goutte de pétrole, il faut dépenser des centaines de millions de dollars. Nos ordinateurs servent à prendre une décision plus facilement pour mieux cibler les réservoirs et optimiser la production de pétrole », explique Gabriel Broner, general manager HPC chez SGI. Ainsi, le géant français va pouvoir améliorer l’imagerie sismique du sous-sol et simuler les tendances de fluctuations des gisements. L’objectif : réduire le nombre de forages d’exploration, le temps et les coûts de découverte et d’extraction des réserves de pétrole.
Un des supercalculateurs le plus puissant du monde
SGI a mis à disposition de Total une équipe pour mieux comprendre leurs besoins, développer et innover les systèmes et les produits en production. « Nous faisons aussi du brainstorming pour une énergie eco-friendly. Nos systèmes sont conçus pour avoir un bon système de refroidissement et consommer moins d’énergie », précise Gabriel Broner. Le groupe américain (35 salariés en France) possède plusieurs bureaux dans l’hexagone dont un à Pau, près du Centre de Recherche Scientifique et Technique Jean-Fréger de Total.
Aujourd’hui, Pangea est le 33e supercalculateur selon le Top 500 de novembre 2015, un classement qui recense les systèmes les plus puissants du monde. Les places peuvent vite bouger. « La machine de la Nasa installée en 2004 avait une puissance de calcul de 50 téraflops. Aujourd’hui, elle atteint 5 pétaflops. En 10 ans, elle est devenue 100 fois plus puissante », raconte Gabriel Broner. SGI continue à travailler sur ses systèmes de production et évoque déjà la possibilité d’ajouter des processeurs et des accélérateurs encore plus puissants. Le nouveau système Pangea fera partie du top 10 des supercalculateurs les plus puissants du monde du Top 500 qui paraîtra en juin 2016.
Il lui reste encore de la marge avant de rattraper le supercalculateur chinois Tianhe-2, développé par la National University of Defense Technology, qui affiche 33,8 petaflops.