Grâce à un partenariat avec Eviden, l’université de Reims Champagne-Ardenne renforce ses compétences en informatique quantique via un important volet de formation, afin d’anticiper l’arrivée de ces ordinateurs très spécifiques.
Pour résoudre les problèmes à signatures mathématiques de la recherche, les promesses du quantique sont importantes. L’université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) l’a bien compris en misant sur des formations pour sensibiliser étudiants et chercheurs aux enjeux de l’informatique quantique dans le monde scientifique. D’une logique de recherche pure, la demande se tourne aujourd’hui vers le développement et l’utilisation d’applications concrètes d’informatique quantique pour anticiper l’arrivée des premiers ordinateurs quantiques.
« Il faut un travail complet de reformulation des algorithmes en vue de l’arrivée de ces machines quantiques », confie Olivier Hess, en charge des activités de calcul quantique pour Eviden France, qui va faire bénéficier de sa solution Qaptiva à l’URCA, qui contient notamment des formations spécifiques dans le domaine.
Basées sur des émulateurs quantiques fournis par l’entreprise du groupe Atos, ce travail en profondeur permet aux chercheurs de franchir ce pas vers le quantique et d’observer les premiers cas d’usage grâce à une approche hybride. « L’utilisation de supercalculateurs utilisant de l’IA et du quantique sont deux méthodes assez proches », poursuit Olivier Hess, qui a d’ores et déjà implanté le supercalculateur Romeo en mai dernier au sein de l’université. « Nous menons de nombreux travaux permettant de tirer parti des deux mondes. »
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Le centre de calcul de l’URCA a une vocation régionale pour diffuser la notion de calcul quantique auprès des chercheurs de la région. « Notre projet met à disposition des chercheurs, des étudiants et des industriels des programmes de formation qui couvrent les domaines du HPC (High Performance Computing) », explique Arnaud Renard, directeur du centre de calcul régional Romeo. « Grâce à cette série de formations autour de l’informatique et de la programmation quantique, nous préparons les algorithmes de demain », se réjouit-il.
« Il faut d’ores et déjà réfléchir à des cas d’usage », souligne Olivier Hess. En effet, ce dernier estime que toutes les problématiques ne seront pas résolues par le quantique. « Pour commencer, il faut trouver moins de cinq cas et les reformuler pour le quantique. » Que ce soit dans le secteur de la chimie, des sciences des matériaux, de la finance, ou de la logistique, le directeur des activités de calcul quantique chez Eviden estime qu’il existe de très bonnes raisons d’espérer des avancées majeures grâce au quantique. C’est en tout cas ce qu’espèrent les membres de l’université de Reims Champagne-Ardenne grâce à ce partenariat.