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Veolia Eau optimise sa maintenance

Munis de smartphones Samsung Galaxy, les opérateurs de terrain pourront dialoguer avec la plate-forme, recevoir leur agenda de la journée, ou mentionner la nature de leurs interventions.

Rediffusion – Article publié en novembre 2014

Le numéro 1 de l’eau en France prépare une plate-forme applicative de planification des tournées d’intervention de ses agents de maintenance. Outre les gains de productivité attendus, il veut créer, avec son partenaire Devoteam, une coentreprise indépendante pour s’ouvrir de nouveaux marchés.

C’est tout l’enjeu du nouveau projet de Veolia Eau, en partenariat avec Devoteam, conseil en TIC, et Google Enterprise d’optimiser l’organisation des tournées d’intervention de ses 8 000 agents de maintenance en France. Et en tirer une économie substantielle de plusieurs millions d’euros par an.

Ce programme consiste à réaliser une plate-forme applicative de planification et d’ordonnancement des tournées de maintenance à partir d’une base logicielle Google, incluant le système d’information géographique (SIG) Google Maps for Business, et l’outil de gestion de ressources humaines Google Maps Coordinate. Devoteam est chargé de développer la plate-forme en l’enrichissant de divers modules et fonctionnalités propres au métier de la gestion de l’eau.

Opérationnelle en janvier 2015, cet outil orienté métier sera capable de gérer automatiquement l’affectation des techniciens de maintenance sur des interventions planifiées, ou sur des déplacements non prévus (incident, demande ou absence d’un client…). Et cela, aussi bien chez les clients du groupe que dans ses propres usines et réseaux d’eau. « Nous passons d’une gestion locale des tournées de nos agents à un système de pilotage national, centralisé et automatisé », précise Philippe Malterre, directeur général adjoint France de Veolia Eau.

Equipés de smartphones, les opérateurs de terrain pourront dialoguer avec la plate-forme, recevoir leur agenda de la journée, mentionner la nature de leurs interventions, et en déclencher d’autres si nécessaire… Ils sédimenteront ainsi toutes les informations sur chacun de leurs déplacements. « Cette solution donnera une traçabilité et un reporting des interventions qui nous aidera à répondre aux exigences de nos clients de contrôle de leur activité  », relève le dirigeant.

En planifiant les tournées et en les réajustant en temps réel, la plate-forme évitera un cumul des retards, un manque de pièces techniques à emporter ou une trop grande fréquence des visites des installations industrielles et de réseau du groupe. Sur ce dernier point, elle permettra d’effectuer une maintenance préventive par un calcul prédictif. Son suivi des interventions de terrain apportera également une bonne connaissance des délais et du temps passé par les techniciens en intervention, comme la possibilité de valider le bon déploiement des ressources.

Un gain de temps entre 30 et 50 %

En somme, la plate-forme améliorera les conditions de travail des agents de maintenance et leur efficacité. Résultat : chaque technicien devrait gagner 30 % en moyenne de temps de déplacement sur l’ensemble de ses interventions journalières. « Nous attendons une réduction de 30 à 50 % des temps de déplacements de nos agents et un gain de productivité supplémentaire de 10 à 15 % par agent, par rapport au système actuel. Ceci devrait entraîner une économie globale de 70 millions d’euros par an sur l’ensemble des interventions de nos 8 000 techni- ciens sur le territoire national », précise Philippe Malterre. Ce futur outil d‘optimisation des tournées de maintenance constitue le stade technologique supérieur au système d’information historique de Veolia Eau, optimisé par Devoteam à la faveur d’un premier partenariat. « Grâce à la plate-forme Google, nous allons plus loin dans la finesse de la planification et de l’ordonnancement des tournées, qui seront gérées cette fois, de façon totalement automatique », souligne Adrian Cervos, consultant senior chez Devoteam. « Le système actuel du groupe que nous avons rénové, sécurisé et développé depuis dix-huit mois, tourne déjà pour 6 500 de ses agents en France munis de smartphones Samsung Galaxy. Il est au cœur d’un projet plus large d’écosystème organisationnel et applicatif pour Veolia Eau », expose Régis Tatala, vice-président exécutif pour la région Méditerranée de Devoteam.

Dénommé PiVO, celui-ci consiste à gérer les tournées de maintenance de façon centralisée, mais à partir des données entrées manuellement par chacun de trente-deux centres PiVO disséminés sur sept régions. « Les premiers résultats vont dans le sens de nos attentes. Comparé au vieil outil maison du groupe, qui ne gérait les tournées que de 1 500 agents avant sa rénovation, on obtient déjà un gain de productivité de 15 % par agent, en réduisant de trente minutes en moyenne leur temps de déplacement journalier », poursuit-il.

Un outil voué à s’externaliser

En attendant, Veolia Eau a de grandes ambitions commerciales pour sa future plate-forme applicative Google, qu’il dédiera d’abord à l’ensemble de ses agents avant de la commercialiser à des clients tiers. « Deux à trois collectivités locales ainsi qu’une grande entreprise privée sont déjà intéressées par notre futur système », dévoile Philippe Malterre.

Dans le cadre de la modernisation de ses grands systèmes applicatifs opérationnels, le groupe veut s’ouvrir de nouveaux marchés en proposant son savoir-faire technologique. Aussi, il compte valoriser son futur système d’optimisation des tournées de maintenance en faisant une entité indépendante, plus précisément un « Business Process Outsourcing » (BPO) dans la terminologie du groupe. « Ce sera une entité à part entière avec sa propre dynamique. Celle-ci sera chargée de commercialiser des services produit en s’appuyant sur un moteur d’optimisation et de géolocalisation de Google (Google Maps for Work) auprès de clients de flottes de techniciens en France et à l’international », détaille Philippe Malterre. Veolia et Devoteam veulent surtout en faire « une coentreprise agile », qu’ils soutiendront ensemble avec d’importants moyens financiers. S’ils en seront d’abord les deux principaux actionnaires, « d’autres pourront entrer dans le capital de l’entité, explique le dirigeant. Quant à Google, il trouvera dans ce futur BPO un formidable porte-drapeau de sa plate-forme sur le marché européen et international ». Mais il reste encore un bon bout de chemin technologique pour y parvenir. « La plate-forme applicative Google devra s’interfacer avec les logiciels métier d’autres secteurs d’activité pour s’adapter à leur planification de tournées spécifiques », conclut Philippe Malterre.

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