Face à la multiplication des offres de mobilité, les villes auront besoin d’une solution, telle celle de ViaNova, soit une véritable « tour de contrôle » capable de gérer toutes les flottes commerciales, électrifiées, connectées ou autonomes… de sorte que l’espace urbain ne devienne pas un chaos.
Véhicules autonomes, vélos ou trottinettes électriques en libre-service, bientôt drones de livraison et autres engins en tous genres… Nos villes sont investies peu à peu par de nouvelles offres de mobilité. Pour autant, l’espace urbain n’étant pas extensible à l’infini, l’accès et l’utilisation de la voirie commence à poser problème et devient un enjeu majeur pour les élus locaux.
A Paris par exemple, une association s’est créé et compte, après avoir lancé une pétition en ligne, mener de nouvelles actions collectives contre la ville à la rentrée pour mise en danger de la vie d’autrui.
Certes plus durables et équitables, la circulation de tous ces engins devient donc source d’insécurité pour les piétons (enfants, seniors…) et leur stationnement, très souvent anarchique, perturbe les déplacements des citoyens. Les villes ne peuvent pourtant pas refuser ces offres que l’usager réclame, mais il leur faut collaborer dorénavant le plus étroitement possible avec les différents opérateurs. « La ville a peu de visibilité et peu de contrôle sur ces nouvelles formes de mobilité car elle n’a pas accès aux données des opérateurs pour pouvoir mieux les gérer, les réguler… », explique Thibault Castagne, CEO de ViaNova. C’est justement sur ce créneau que se positionne la start-up parisienne qu’il a créée en novembre 2018 avec Thibaud Febvre, CDO, hébergée au Village by CA (et donc c’est la 3ème start-up qu’ils créent ensemble après OuGo et Spark Horizon).
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ViaNova aide les villes (à partir de 100 000 habitants) à intégrer toutes les formes de mobilité au sein de leur espace urbain, en leur donnant accès facilement et en toute transparence aux données de mobilité dont elles ont besoin. « Nous fournissons une plateforme pour permette aux villes de faciliter l’intégration, la comparaison et l’analyse de ces données, ainsi que de contrôler le respect de leurs exigences de conformité (tailles de flottes, règles de stationnement, zones de circulation autorisées ou non, etc.) par les opérateurs de mobilité », explique Thibault Castagne, dont la start-up a adopté le standard de conformité et de spécification de données de mobilité (MDS) initié par la ville de Los Angeles. ViaNova peut par exemple « mapper » les places de parkings autorisées et voir si cela est respecté par les opérateurs.
« Notre rôle de tiers de confiance est essentiel pour que les opérateurs puissent partager en toute sécurité leurs données et pour que les villes gardent le contrôle de leur voirie. Nous proposons notre solution sous double licence ouverte (freemium) aux villes ainsi qu’aux opérateurs de mobilité », poursuit-il.
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Vianova (6 personnes, dont les deux cofondateurs), qui lancera officiellement son offre en septembre, a déjà commencé à collaborer et discuter avec plusieurs villes européennes (dont Zurich en Suisse et Faro au Portugal…), envisage de lancer dix projets-pilotes (payants et d’une durée de 6 à 12 mois) d’ici à la fin de l’année, et une quarantaine de villes d’ici à fin 2020. Et ce pour un coût tout à fait accessible, d’un minimum de 5 000 euros pour 6 mois.
Neuf entreprises proposent la location de trottinettes électriques en libre-service à Paris. A ce jour, il y en a près de 15 000 disponibles dans la Capitale. En croissance constante, ce chiffre pourrait atteindre les 40 000 d’ici la fin de l’année.
Aujourd’hui, la start-up a intégré sur sa plateforme la plupart des opérateurs de trottinettes présents en Europe ; et continue d’intégrer d’autres types d’opérateurs. A terme, elle envisage d’y mettre les opérateurs de drones de livraison…
Une levée de fonds en préparation pour la fin d’année
La difficulté pour la start-up reste toutefois à persuader les villes de mettre un budget sur ce type d’outils… « En fait, tout dépend qui gère ces questions dans la ville. Soit c’est le département Transport plutôt intéressé par l’analyse des données ; soit le département de gestion de l’espace public ou développement urbain, plus intéressé par la partie régulation/conformité/audit… qui ont des approches très différentes », explique-t-il. Reste que l’accès à l’espace urbain est ce qui pose le plus de problèmes aujourd’hui…
ViaNova prépare également une levée de fonds de 1,5 million d’euros d’ici à la fin de l’année. « D’ici là, nous aurons de bons retours sur les projets-pilotes et d’autres villes auront signé… On aura aussi tous les accords avec les opérateurs de mobilité… Tout commence maintenant en fait », conclut-il, convaincu de la taille du marché et de la maturité des villes sur le sujet.