Pour s’adapter à la multiplication des terminaux mobiles et aux nouveaux usages, le poste de travail se virtualise… dans le but de rester incontournable.
A l’horizon 2020, le marché global de l’IT mondial devrait représenter 5 000 milliards de dollars, dont moins de 20 % basés sur une logique client-serveur… contre environ 3 000 milliards et 80 % aujourd’hui. Ces chiffres, rappelés par le cabinet d’études IDC, sont avant tout la constatation d’un changement de paradigme informatique. Souvent attribué à Steve Jobs, le concept de l’ère du « post-PC » devient peu à peu une réalité pour les entreprises, sous la forme de la virtualisation du poste de travail. En 2013, les ventes de tablettes augmenteront d’environ 50 % pour dépasser les ventes de PC : 191 millions d’unités vendues contre 142 millions, toujours selon IDC. Virtualisé, le « poste de travail » s’adapte depuis quelques années à la mobilité… et surfe sur les possibilités que lui offre le cloud computing. Dans sa forme la plus ambitieuse, celle d’une architecture VDI, pour virtual desktop initiative (également dénommée hosted virtual desktop/HVD), exécutée entièrement sur un serveur distant, il est alors possible d’y accéder quel que soit son terminal, tablettes ou autres, dans des conditions (a priori) identiques.
Harmoniser pour répondre au Byod
Chez Microsoft, le terme de personal device (PD) remplace désormais celui de PC (personal computer). Mais, sur ce terrain de la virtualisation du poste de travail, la firme de Redmond est en concurrence avec d’autres acteurs historiques, tel VMware. En jeu, pour les entreprises clientes, la définition de « l’environnement » de travail de demain. La virtualisation est en effet l’une des réponses à un mouvement de fond de l’IT : sa consumérisation. Et notamment du phénomène Byod (Bring your own device), qui multiplie le nombre et la variété des terminaux mobiles connectés au système d’information (SI) de l’entreprise, tout en posant des enjeux de coûts, de sécurité et d’équilibre entre sphères professionnelle et privée.
La promesse devient alors celle d’une harmonisation autour d’un référentiel commun – le poste de travail virtuel – qui fait de tout terminal une simple fenêtre d’accès. « Virtualiser » permet de séparer les nombreuses couches qui forment l’environnement de travail : OS, applications, données, paramètres personnels… Ainsi, il devient possible d’agir à grande échelle sur les uns sans impliquer les autres. Les DSI y voient un moyen d’éviter l’effet boule de neige que peut avoir une simple mise à jour sur l’ensemble du système d’information. Ce caractère global a cependant son revers de médaille. Les exigences en matière de sécurité, de connectivité et de performance, restent au cœur des préoccupations des entreprises. Et virtualiser un système professionnel est autrement plus délicat que de voir une simple messagerie portée dans le cloud. Pour se convaincre de passer le cap, reste la promesse d’offrir à ses collaborateurs, nomades ou sédentaires, la possibilité d’accéder en tout lieu et à tout moment aux outils dont ils ont besoin pour exercer leur métier.
L’ordinateur portable s’accroche
Très présent dans les flottes d’entreprises, le portable voit son succès érodé par les terminaux plus légers que lui, notamment les tablettes hybrides (auxquelles il est possible de greffer facilement un clavier). Pourtant, en termes d’usages, il reste souvent préféré par les Français, en raison de sa polyvalence.
Client léger, plutôt que tour PC ?
Cet ordinateur « traditionnel » a été le précurseur, en mode client-serveur, des logiques de virtualisation actuelles. Son principal avantage était un prix réduit et une fiabilité accrue (compensée par sa dépendance au serveur distant auquel il était connecté). Le poste de travail virtualisé lui confère un sens élargi, en lui permettant de devenir la fenêtre « sédentaire » par excellence pour y accéder.
Le smartphone, au centre des attentions
Symbole par excellence de l’ère de la mobilité, le smartphone va défendre sa place de meilleur ami technologique de l’homme dans les années à venir. A lui seul, il soulève la question des politiques télécoms et informatiques à transformer pour faire face au Byod, mais est aussi au centre des nouveaux enjeux de sécurité. Les malwares (logiciels malveillants) et spywares (logiciels espions) sont devenues la préoccupation majeure au niveau des magasins d’applications mobiles.
La tablette, égérie des nouvelles ergonomies
En plein boom, le marché des tablettes porte en lui la révolution d’usages tactiles enrichis. Pour les éditeurs de progiciels, les questions d’ergonomie deviennent de plus en plus fondamentales pour apporter des réponses aux métiers. Dans le cadre de la virtualisation du poste de travail se posera en plus la problématique de l’accès aux mêmes outils par des terminaux relevant d’ergonomies différentes.
Cet article est extrait du dossier « Mobilité » du n°3 d’Alliancy le mag – Découvrir ce dossier
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