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Virtualisation : de la niche à l’intérêt général

Virtualisation de la niche à lintérêt général

[Billet d’humeur] Le sujet de la virtualisation, jusqu’alors réservé à une population très technique, est devenu une priorité stratégique dans toutes les organisations. En cause, le rachat de VMware par Broadcom qui replace sur le devant de la scène la question de la dépendance technologique et remet en cause les choix imposés par les tenants de la bourse.

Mardi 22 novembre 2023, comme tous les matins, Juliette F. directrice financière d’un grand groupe industriel, consulte les informations boursières et s’interroge quant à l’achat d’actions Broadcom pour faire suite de l’officialisation du rachat du géant de la virtualisation, VMware. L’indice Nasdaq s’envole, l’occasion pour elle de spéculer et, selon les analystes, de faire une belle affaire. Si le sujet est nouveau pour la DAF, ce n’est pas le cas de l’écosystème IT en ébullition depuis deux ans, dans la foulée de l’annonce d’intention de rachat. Jusqu’à cette date du 22 novembre, qui marque un véritable tournant, la notion de virtualisation appliquée aux systèmes d’information était un sujet réservé à une catégorie d’experts IT et totalement étrangère… au reste du monde professionnel.

Le sujet est complexe, vaste, mais il est partout. Et ça, peu de gens le savent. Enfin, le savaient ! Car maintenant, l’intégralité des hautes sphères des organisations, qu’elles soient publiques ou privées, identifie parfaitement cette ligne budgétaire qui n’avait encore jamais retenu leur attention et figure désormais au centre de leur préoccupation. Juliette appelle ses confrères Karim B. et Christophe H. qui lui apprennent qu’ils sont dans la même situation. La directrice financière convoque alors donc sa direction informatique pour exiger d’elle de trouver une solution de remplacement ?

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“La virtualisation, on en a vraiment besoin ?, interroge-t-elle, concrètement à quoi ça nous sert ?”. “A tout ! lui répond-on, c’est tout notre système d’information qui est virtualisé.” Alors, quand elle demande “pourquoi ne pas avoir choisi une solution dont nous avions la maîtrise budgétaire ?”, le ton monte et la réponse est chargée en émotion : “Nous a avons fait la demande et proposé une solution open source, mais le choix a (encore) été fait d’opter pour du “clés en main”, ne nécessitant aucun investissement interne et peu de dépenses. Mais à court terme, donc, comme l’actualité nous le confirme.” Et cet échange, ce sont des milliers de responsables informatiques qui l’ont eu et qui aujourd’hui paient les pots cassés de décisions court-termistes dans un contexte où les notions de “souveraineté” ou d’”indépendance technologique” sont sur toutes les lèvres. Nous n’en sommes plus à des discussions d’initiés, quant au choix de telle ou telle technologie, mais bien sur des problématiques d’intérêt général.

On parle d’infrastructures, de protection des données et aussi de maîtrise budgétaire. Face à la difficulté, voire l’impossibilité, de tourner les talons et de recourir à une solution alternative, Juliette, Karim, Christophe et leurs pairs dépensent depuis des fortunes en procédures juridiques pour tenter de ne pas laisser trop de plumes.

Une question se pose alors : quand serons-nous en mesure de voir plus loin et d’écouter ceux qui, dans les organisations, sont à la barre ? Devrons-nous continuer d’assister à une succession de naufrages en désignant systématiquement le navigateur comme responsable ? On peut se rassurer en se disant qu’il n’est pas trop tard, ni pour réagir ni pour agir. Des solutions, il y en a. Il suffit peut-être d’ouvrir les yeux et les oreilles et d’accepter de repartir d’une page (presque) blanche pour construire une maison de briques. N’attendons pas que le loup souffle encore et faisons en sorte que cet épisode de prise de conscience ne s’éteigne pas comme un feu de paille.

 

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