Les jeunes pousses de la « tech durable » ont occupé le terrain du plus grand événement français dédié aux start-up et à l’innovation technologique. Gros plan sur ces entreprises qui consacrent leur activité à la réduction de l’impact environnemental de nos activités.
Avec l’intelligence artificielle, la deeptech et la mobilité, la thématique de la « tech durable » a fait partie des sujets centraux de la huitième édition de Viva Technology. Si l’on en croit les montants levés l’an dernier par les start-up de la Greentech, ce choix s’avère judicieux. 2,78 milliards d’euros ont en effet été mobilisés en 2023, soit une augmentation de 9 % par rapport à l’année précédente, selon une étude de BPI France. La Greentech a ainsi représenté l’an dernier le premier domaine d’investissement, la France se positionnant à la deuxième place européenne en termes de capital risque levé dans ce secteur, juste derrière la Grande-Bretagne.
Sur VivaTech, les start-up de la Greentech ont été très présentes. C’était notamment le cas de la jeune pousse française Value Park. Créée en 2015, cette entreprise se concentre sur les énergies marines renouvelables continues. Ses services visent à économiser de l’énergie en utilisant l’eau de mer profonde naturellement froide, la différence de température entre l’eau de surface et l’eau de fond ou bien les différents gradients de salinité.
L’Impact Bridge, haut lieu de la Greentech
Au sein de l’Impact Bridge, le tout nouvel espace créé par VivaTech pour mettre en avant les start-up engagées dans la décarbonation, EDF Pulse Ventures a choisi de donner de la visibilité à quatre start-up de son portefeuille (Exaion, Spotr, Sweetch Energy, Urbanomy) et à deux start-up de l’écosystème innovation d’EDF (Fruggr et Value Park).
L’activité de Sweetch Energy est proche de celle de Value Park : l’exploitation de l’énergie osmotique, une ressource naturelle largement disponible, notamment dans les estuaires. Sweetch Energy utilise la différence de salinité entre l’eau salée et l’eau douce pour créer de l’énergie. À l’échelle française (y compris outre-mer), le potentiel de ce marché est estimé à 30 TWh/an, soit l’équivalent de l’alimentation en électricité de plus de 6 millions de foyers. EDF Pulse Ventures est entré au capital de la société en 2023.
Autre start-up évoluant dans le giron d’EDF Pulse Ventures, Urbanomy est spécialisée dans le conseil en stratégie énergie et climat. Elle développe également des schémas directeurs énergies et carbone pour des projets des territoires et portefeuilles immobiliers.
Enfin, Fruggr améliore l’empreinte environnementale et sociale du numérique grâce à une application destinée aux smartphones qui permet d’obtenir un score d’impact environnemental de son activité numérique. L’application calcule un score initial pour chaque utilisateur et lui propose ensuite des conseils d’usages pour réduire l’impact de son activité, et mieux maîtriser son empreinte. Cette innovation lui a permis de remporter le Prix EDF Pulse Start-up 2022 dans la catégorie « Décarboner par le digital ».
Les start-up issues des travaux du CNRS également présentes
Les Greentech sont également un secteur phare de la création de start-up pour le CNRS. Naïo Technologies a ainsi exposé ses robots agricoles et viticoles développés pour décharger les agriculteurs des tâches laborieuses et réduire l’usage des désherbants. À son lancement, la start-up a accéléré sa R&D en s’entourant de chercheurs du LAAS-CNRS, un laboratoire situé à Toulouse.
L’idée était alors de s’assurer que le prototype était au bon endroit dans le champ et qu’il distinguait la culture des herbes environnantes. Les capteurs utilisés à l’époque ont depuis été remplacés par un système de guidage GPS RTK (Real Time Kinematic). Celui-ci apporte aux robots une précision d’action centimétrique lorsqu’il suit une cartographie préenregistrée de la parcelle qu’il arpente.
Quant à Lactips, il a fait la démonstration d’un matériau novateur thermoplastique à base de caséine, protéine du lait, seul matériau à être biodégradable en quelques jours sans résidu microplastique dans tous les environnements. Créée il y a 10 ans à partir d’une innovation d’un enseignant-chercheur CNRS à l’Université de Saint-Étienne, Lactips fabrique un polymère naturel hydrosoluble pour soutenir les industriels du secteur dans la transition écologique.
Les grands groupes et leurs start-up en embuscade
Les grands groupes n’ont pas été en reste. KPMG était présent avec Green Praxis, une start-up française permettant, grâce aux données, de réduire les coûts et l’impact environnemental des infrastructures de transport ou d’énergie. La Métropole européenne de Lille a quant à elle présenté Solarcub, jeune pousse permettant une meilleure gestion de l’eau et de l’arrosage grâce à une cuve mobile autonome en énergie alimentée par panneau solaire.
La région Auvergne-Rhône-Alpes est de son côté venue accompagnée de plusieurs start-up de l’AgriTech comme Bon vivant, Fairme ou Pactick. La région Centre-Val de Loire a, elle, accueilli sur son Pavillon Seabex, start-up AgriTech proposant une plateforme d’aide à la décision d’irrigation, développée en partenariat avec la Chambre d’agriculture du Loiret.
Chez Suez, les produits volants, flottants ou roulants de Sewer ont été exposés. Ils visent à inspecter les réseaux d’eau afin de détecter précocement les fuites et les zones d’infiltration de pollution. Enfin, Capgemini a exposé sur son espace la Forrest Planting Machine, un véhicule 4×4 écologique et compact, équipé d’une chaîne de traction hybride électrique-hydrogène, capable de planter jusqu’à 1 500 arbres en une journée sur une surface d’environ un hectare.
Crédit photo : Les robots de Naïo Technologies © Naïo Technologies